Cet été, nous éprouvions le nouveau Blade 15 de Razer. Pour rappel, ce PC portable pour joueur à écran 15,6 pouces a remplacé le Blade 14 dans la gamme, une machine âgée de deux ans et dont le format n’était plus très en phase avec les standards actuels. Le Blade 15 faisait, aussi, partie de la nouvelle vague de machines embrassant le cahier des charges de la norme Max-Q de Nvidia, tout comme le GS65 de MSI ou encore l’Aero 15X v8 de Gigabyte, ses concurrents directs.
Aujourd’hui, Razer a décidé d’étendre la gamme tarifaire du Blade 15, en proposant une version de son poulain vendue à partir de 1700 euros (contre 1950 au minimum, auparavant). Un tarif certes élevé dans le monde foisonnant du PC portable pour joueur mais qui, pour le niveau de prestations que Razer assure pouvoir fournir, serait tout à fait justifié. Le modèle que nous avons reçu en test affiche 1880 euros sur l’étiquette et propose une configuration assez homogène sur le papier. Voyons ce qu’il en est dans le feu de l’action.
Comme nous le rappelions plus haut, le Blade 15 est déjà passé entre nos mains. Aussi, nous ne contenterons ici de rapidement faire le tour de la machine pour constater si oui ou non d’importants changements cosmétiques ou de connectiques ont eu lieu puis nous enchaînerons tout de suite avec les mesures techniques et les tests. Ainsi, si vous souhaitez découvrir plus en détails la machine, nous vous invitons à consulter cet article de première prise en main ou, encore mieux, notre test de la version commercialisée 2650 euros, la plus haut de gamme disponible à ce jour.
Quelques menues différences… qui comptent
Razer ne nous a pas floués, les changements opérés sur le Blade 15 ne sont pas visibles. Le boîtier en aluminium noir reste le même, il aime toujours autant les traces de doigts et offre une connectique un peu différente de celles des versions plus haut de gamme. Ainsi, la prise réseau Ethernet Gigabit fait son apparition, au côté des deux ports USB 3.0 situés à gauche du clavier. Voilà une bonne nouvelle pour les joueurs qui – comme nous – ne jurent que par la connexion internet filaire quand il s’agit de jouer en ligne.
Il n’en demeure pas moins que la disposition des autres connecteurs reste perfectible de notre point de vue. Les sorties vidéo HDMI et miniDisplay Port devraient se trouver sur le flanc gauche et non sur le droit. Ceci afin d’éviter que trop de câbles ne soient présents du côté où cavale notre souris de combat externe.
Côté clavier, la version que nous avions eue en main cet été proposait un rétroéclairage touche par touche, de quoi se créer un véritable arc-en-ciel sous les doigts.
Sur les modèles avec disque dur, il faut se contenter d’un dispositif d’illumination global, moins énergivore pour la batterie… et moins coûteux à produire. Il n’en demeure pas moins qu’il est toujours possible de choisir la couleur, parmi les millions proposées par le biais du logiciel Razer Synapse.
La marque aux trois reptiles nous avait également annoncé que l’ajout du disque dur l’avait contrainte à augmenter l’épaisseur de la machine. Nous nous attendions à ce que celle-ci soit donc significativement plus haute mais il n’y a qu’avec un pied à coulisse que l’on peut mesurer la différence : 2,35 cm au plus haut ici contre 2,15 cm auparavant.
Sur la balance, l’aiguille infléchit très légèrement sa course vers la droite, 2,1 kg contre 2 kg auparavant. En revanche, l’adaptateur secteur livré pèse 546 grammes et s’avère donc bien moins lourd que sur la version haut de gamme, accusant une masse de 800 g. Et pour cause, la puissance de la configuration n’est pas la même. Et surtout, la dalle de l’écran n’est pas du tout du même tonneau.
Un écran Full HD décevant
Razer a beau affirmer mettre le paquet sur les dalles de ses PC portables, il n’en demeure pas moins qu’elles peinent à nous convaincre sur le plan technique. L’écran à bords fins et rafraîchi à 144 Hz du modèle Razer Blade 15 haut de gamme de cet été avait eu du mal à obtenir la moyenne selon nos critères d’évaluation et ce, malgré les promesses faites par la marque pendant la présentation officielle de la machine.
Pour permettre à la machine d’être vendue sous la barre des 1900 euros, le constructeur opte ici pour une dalle 60 Hz dont la définition reste en Full HD (1920 par 1080 pixels). Sa qualité d’affichage est encore moins bonne que celle de la mouture précédente. La luminosité maximale moyenne est en baisse – 257 cd/m2 contre 279 cd/m2, tout comme le taux de contraste qui s’effondre, passant de 1018:1 à 756:1. En clair, on perd sur tous les tableaux et nos critères de notation ne font pas de cadeau. La sanction tombe, irrémédiablement.
Taillé pour les titres eSport et, sous conditions, AAA
Sur le versant des performances, nous le mentionnions plus haut, comparer les deux versions du Blade 15 n’est pas à l’ordre du jour bien qu’elles aient toutes les deux le même processeur – l’Intel Core i7-8750H – et la même quantité de mémoire à disposition, 16 Go de DDR4.
Précisons à ce propos qu’il est toujours possible d’ajouter de la mémoire vive a posteriori (32 Go max.) dans la machine. Les modules ne sont pas soudés à la carte mère mais bien présents sous forme de barrettes et accessibles. Il en va de même pour le disque SSD de 256 Go et, bien entendu, le disque dur de 2 To peut, lui aussi, être troqué contre un disque de mémoire flash ou un modèle classique à cylindre au format 2,5 pouces. Avoir ajouté du stockage est une bonne chose. Cela devrait ravir les utilisateurs qui veulent faire du Blade 15 leur machine principale, pour les usages courants… entre deux parties endiablées.
Et puisqu’on parle 3D, c’est le modèle GTX 1060 Max-Q qui est à la barre. En clair, associée au reste des composants, cette carte fait tourner tous les jeux du moment bien qu’elle soit moins puissante que le modèle classique. Ainsi, il faut parfois ajuster les quantités de détails, mais une très grande majorité de jeux tournent dans de bonnes, voire très bonnes conditions (graphiques Haut, Très Elevé). Surtout quand il s’agit de titres eSport ou encore de MMO, certains s’affichant à plus de 100 images par seconde sans problème.
Pour les AAA sortis ces deux dernières années, il faut parfois se contenter d’un niveau Moyen ou Intermédiaire, tirant parfois un peu sur le Bas, si d’aventure le moteur 3D est vorace (ou mal optimisé). C’est la condition pour maintenir la barre au dessus du palier fatidique des 60 images par seconde (ips) constantes.
Par exemple, le Blade 15 parvient à faire tourner The Division, en Full HD DX11 et avec nos réglages maison assez rudes, entre 52 et 65 ips. En réduisant un soupçon la voilure, on remonte à 70 ips sans souci. D’ailleurs, Rise of the Tomb Raider, en DX12, presque tout réglé à fond, tourne à 70 ips de moyenne, plus encore si on désactive des effets très spécifiques (occlusion ambiante par exemple).
Un peu moins chaud mais toujours autant sujet au throttling
Avec moins de chevaux sous le capot et un peu plus de millimètres d’épaisseur sur le boîtier, le mercure devrait être légèrement en baisse. Après passage au pistolet thermique, le bilan est en demi-teinte. Les repose-mains de la machine haut de gamme sont bien chauds, tout comme la zone centrale du clavier. Nous avions relevé 38,9°C maximum en pleine phase de stress. Là, même constat, le mercure grimpe vite… et dépasse les 40°C. On transpire des paumes après 30 minutes de jeu, un vrai bonheur !
Sous la machine, en revanche, la tendance s’inverse puisqu’on passe de 54,4°C sur le modèle haut de gamme à 48°C tout rond ici. Au niveau de la charnière de l’écran, au niveau des aérations, on atteint 55 à 58°C. Bilan, jouer avec le Blade 15 sur les genoux n’est toujours pas possible et les mains resteront bien au chaud cet hiver.
Le bruit émis par la ventilation est pour sa part aussi en baisse, passant de 41,2 à 37,1 dB maximum. Nos tympans ne s’en portent que mieux. Et si nous pensions avoir retrouvé le sourire, il a bien vite été gommé dès que nous avons constaté que des crises de throttling touchaient le processeur.
Ce dernier n’arrive pas à se maintenir à sa fréquence nominale de 2,2 GHz plus de 4 minutes lorsqu’on sollicite fortement ses douze unités de calcul en même temps que toute la puissance du GPU Nvidia. Tout ce petit monde a chaud et la puce Intel est obligée d’abaisser sa vitesse à 1,8 GHz pour continuer à traiter les informations. Le processeur 3D, pour sa part, parvient à travailler à ses fréquences de base et le GPU Boost ne s’active alors que très sporadiquement.
Pas tout à fait nomade mais presque
Bien que le format 15,6 pouces ne se prête pas au transport et au nomadisme à outrance, il n’est pas rare de voir ce type de PC portable posé sur les tablettes de train ou d’avion court ou moyen courrier pour profiter d’un film ou d’une série.
Compte-tenu des dimensions et du poids du Blade 15, l’emmener en promenade est tout à fait possible dans un bon sac à dos. Sa batterie n’est toutefois pas de même capacité que celle présente sur les modèles plus onéreux (65 Wh contre 80 Wh) et bien que l’écran soit de moins bonne qualité et la puce graphique, moins puissante, l’endurance n’en demeure pas meilleure pour autant. Elle n’est toutefois pas honteuse non plus, faisant moins le grand écart que le modèle haut de gamme.
En moyenne, dans tous nos tests, ce PC portable gamer parvient à se maintenir à flot entre 5 h et 5 h 40 suivant les scénarios d’utilisation, la lecture de contenu 1080p en continu étant le plus handicapant pour lui. Pour rappel, le Razer 15 haut de gamme, dans les mêmes conditions parvenait à tenir entre 4 h 37 et presque 6 h 45.
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