Aorus est à Gigabyte ce que ROG est devenue pour Asus : une gamme (voire une marque) qui ne se compose que de matériel pour le gaming. Boîtiers, cartes graphiques, cartes mères ou encore périphériques de jeux… tout y figure. Mais Aorus s’est avant tout fait connaître avec des PC portables gaming ultrafins. PC portables que nous avons eu plusieurs fois en test et qui, très souvent ne nous ont pas du tout convaincus. Est-ce que le tout dernier Aorus X9 v7 va inverser la tendance ?
En avant-propos, précisons que la version testée ici n’est pas celle vendue en France. L’actuel modèle (vendu 3300 euros environ) n’embarque pas la même quantité de mémoire vive (16 Go contre 32 ici), ni les mêmes solutions de stockage (RAID de SSD sur notre unité, couple SSD+disque dur sur la version en vente). Ainsi, les notes de performances et d’équipements attribués par nos soins sont à relativiser.
C’est une musique assez redondante chez Aorus : la finesse et la puissance sont les deux atouts que la marque met en avant pour promouvoir son nouvel X9 v7. Fin, c’est indéniable… enfin, pour un PC portable gaming à écran 17,3 pouces ! Nous avons mesuré une épaisseur de 3,5 cm, au plus haut, patins compris. C’est donc peu élevé pour un PC de cet acabit. Toutefois, on ne peut pas dire qu’il soit pour autant discret !
Très massif, mêlant aluminium mat (salissant) et de petites parties en plastique (les contours des haut-parleurs par exemple), le boîtier aux lignes agressives ne laisse pas de doutes quant aux aspirations de la machine. Poids du monstre ? Un raisonnable 3,6 kilos. En revanche, le chargeur secteur, lui, accuse presque 1,4 kg donc si vous vous risquez à emmener le tout en escapade, sachez que la valise pèsera 5 bon kilos supplémentaires !
Et pour confirmer les aspirations gaming de la machine, Aorus n’a pas oublié les bandes de LED dont les couleurs sont personnalisables (à l’aide du logiciel pré-installé) et disposées à divers endroits. De quoi finir de donner à l’ensemble un petit air de Batmobile, celle présente dans le jeu vidéo Batman : Arkham Knight.
Ecran 1440p cherche qualité d’affichage
Monté sur des charnières le surélevant légèrement, l’écran 17,3 pouces n’offre pas un angle d’inclinaison vers l’arrière aussi important que nous le pensions. C’est d’autant plus regrettable que la dalle mate 1440p (2560 par 1440 pixels) – et rafraîchie à 120 Hz – est de type TN. Si les joueurs apprécient cette technologie pour son temps de réponse plus rapide que celui de l’IPS, il n’en demeure pas moins que les angles de vision de ce type de dalle sont très « fermés ». Il faut donc être bien en face de l’écran pour éviter une déformation des couleurs ou un assombrissement de l’image.
Les couleurs qne sont par ailleurs pas justes. Certes, il est possible de faire varier la température de ces dernières dans un logiciel installé sur l’Aorus X9 v7 mais cela ne change pas grand-chose… voire empire encore la qualité du rendu. Sonde au poing, nous avons relevé la luminosité maximale moyenne et le taux de contraste. La première dépasse 330 cd/m2 et vient compenser le résultat plutôt médiocre du second, 713:1.
En clair, dans les jeux, les zones sombres sont plutôt claires et les couleurs, parfois très fades. Pour en prendre plein la rétine, c’est raté. Seule la définition supérieure au traditionnel Full HD sauve les meubles ; mais cela ne permet pas de remonter la note globale de l’affichage.
On regrette amèrement que Gigabyte n’ait pas opté pour les mêmes dalles que celle présente le sur l’Aero 15 par exemple, et le même calibrage opéré en usine.
Un très bon clavier, une connectique étoffée
Pour se démarquer de la concurrence, l’Aorus X9 v7 mise sur son clavier. Il s’agit d’un modèle à touches mécaniques rétroéclairées qui occupe bien l’espace du plateau intérieur. Disons-le franchement, ce clavier offre de très bonnes sensations dans tous les jeux et spécialement dans les FPS (tir à la première personne). Il est possible de paramétrer des macros ou d’attribuer des raccourcis pour chaque touche via une interface logicielle très facile à utiliser. Les amateurs apprécieront.
Reste que, par nature, ce type de clavier demeure plus bruyant qu’un modèle traditionnel pour PC portable. Si d’aventures vous vous lancez dans une séance de pianotage intensif, votre entourage aux tympans délicats pourrait bien rapidement vous maudire.
Bien qu’assez proéminent, le touchpad ne mérite pas vraiment que l’on s’attarde sur son cas. Aucun joueur ne va l’utiliser et le remplacera aussi sec par une souris externe de son choix. Un mulot de combat qu’on pourra connecter sur le côté gauche ou droit de la machine, à l’une des trois prises USB 3.0 présentes. Besoin de faire du multi-écran ? Pas de souci, deux sorties vidéo sont à disposition (HDMI et mini DisplayPort) et pour brancher le casque avec micro analogique, deux prises jacks répondent à l’appel. N’oublions pas de mentionner la présence de deux USB Type-C, dont un compatible Thunderbolt 3.
Enfin, précisons que pour que les connexions Internet soient les plus rapides possibles, Gigabyte mise sur le contrôleur Killer Double Shot Pro. Ce dernier est capable d’utiliser les connexions Wi-Fi ac et filaire de l’appareil en même temps afin d’utiliser celle qui a le meilleur débit pour les jeux. A l’aide du logiciel dédié au pilotage du contrôleur, il est même possible d’allouer manuellement une quantité définie (voire pas du tout) de bande passante aux applications sollicitant un accès à la Toile.
Un gros moteur d’avion de chasse
Notre version de test se voit affublée d’un processeur Core i7-7820HK (quatre coeurs à 2,9 GHz), l’un des plus puissants de la gamme Intel, de 32 Go de mémoire DDR4 (contre 16 Go pour le modèle en vente), de 1 To (2 x 512 Go) de SSD montés en RAID (contre un SSD de 256 Go et un disque dur de 1 To sur l’Aorus X9 v7 disponible à ce jour) ainsi que, clou du spectacle, d’un SLI de GeForce GTX 1070. Voilà de quoi faire tourner Tetris à fond !
Avec une telle mécanique, il n’est pas étonnant que la machine décroche une bonne note à tous nos tests de performances, tant analytiques que vidéoludiques. Toutefois se pose la question de la pertinence de deux cartes graphiques. En effet, le SLI est une technologie capricieuse et exigeante. Nvidia l’a longtemps mise en avant, démontrant son potentiel à grand renfort de graphiques. Mais depuis les GeForce GTX 900 et 1000, le concepteur de puce verte admet lui-même, à demi-mot, que le SLI n’a de pertinence que pour le jeu sur plusieurs écrans en même temps. Ou pour la 4K à très grosse dose.
En outre, fort de notre expérience, nous pouvons sans mal affirmer que beaucoup de titres aussi bien anciens que très récents ne sont peu, voire pas du tout optimisés pour tirer correctement parti d’un système multi-carte.
Et ce n’est pas parce qu’on a deux cartes graphiques, que le nombre d’images par seconde affichées est toujours doublé. Comme on le voit sur le graphique ci-dessus, il n’y a que dans les logiciels de test comme 3D Mark ou encore Unigine Heaven que l’on constate les gains possibles théoriques (de 40 à 90% environ) car ces applications savent tout à fait exploiter la technologie. C’est leur rôle.
Mais dans le monde des « vrais » jeux vidéo, la réalité est tout autre. Le nombre d’images par seconde généré en plus s’échelonne entre 5 et 40% dans la majorité des cas. Quelques titres parviennent toutefois à afficher 70% d’images supplémentaires, mais ils demeurent des exceptions.
Quoi qu’il en soit, l’Aorus X9 v7 parvient à faire tourner tous nos jeux de test avec brio. Dans la définition native de la dalle, The Division et Rise of the Tomb Raider affichent des scores moyen compris entre 84 et 117 images par seconde, suivant le niveau de détails (« Haut » ou « Très Elevé/Ultra ») et la version de DirectX choisie (11 ou 12). Avec de tels scores, il est tout à fait envisageable de brancher un écran 4K externe et de profiter de la UHD dans beaucoup de jeux. Les deux cartes graphiques s’acquittent sans souci de cette tâche mais, attention, la ventilation de la machine risque de déchaîner sa fureur.
Puissant oui, mais il n’est pas du tout discret et chauffe quelque peu
Ne vous fiez pas au description du produit que vous pourriez trouver sur la Toile, la machine ne possède pas quatre ventilateurs mais bien deux. Ces derniers soufflent de l’air sur deux radiateurs sur lesquels viennent s’attacher huit caloducs au total. Des tuyaux de cuivre qui se chargent de capter les calories de la mémoire vidéo, du processeur Intel et des deux puces Nvidia.
L’ensemble est efficace, pas de doute, nous n’avons remarqué aucun phénomène de throtlling sur les composants. Toutefois, par mesure de sécurité, nous nous sommes servis des profils de ventilation les plus musclés pour nous assurer que le X9 v7 ne prendrait pas un coup de chaud.
Si en mode « Normal » les turbines ne montent pas au-delà des 45,2 dB (ce qui est déjà très audible !), en mode « Gaming », on dépasse clairement cette valeur (54 dB environ). Et si vous prenez complètement la main sur la vitesse de rotation (mode « Customize » ou « Deep »), sachez que le niveau sonore approche les 60 dB, avec la perspective de vous faire détester par votre entourage !
Toujours par le biais du logiciel Command & Control, il est possible d’overclocker les différents processeurs de la machine tout en gardant un oeil sur leurs températures ou encore la vitesse de rotation de ventilateurs. Comme le montre l’image de l’interface ci-dessus, on joue sur la cadence du processeur (celle du mode Turbo dans les faits) et pour la partie GPU, ce sont des profils d’overclocking que l’on enclenche.
Dès que vous touchez à l’un des curseurs, la ventilation de la machine s’adapte. Celle-ci fait alors tout son possible pour maintenir le niveau de performances demandé. Est-il alors utile de préciser que jouer avec le X9 sur les genoux est proscrit (plus de 55°C relevés) ? Et que le port du casque audio risque d’être plus que vivement recommandé ?
Faites évoluer la mémoire et le stockage
L’Aorus X9 v7 propose quelques perspectives d’évolutions intéressantes. Comme le montre la photo ci-dessous, la carte mère possède quatre emplacements pour barrette mémoire DDR4 SO-DIMM. Sur notre version de test, deux sont libres donc il y a fort à parier qu’il en soit de même sur le modèle commercialisé.
Comme la version commercialisée de la machine n’est pas équipée de deux SSD (format PCIe NVMe), un emplacement doit donc être libre.
L’emplacement pour disque dur sera, lui, occupé mais comme le montre la photo ci-dessus, l’accès à ce dernier est assez aisé… il faut juste enlever plus la dizaine de vis Torx qui solidarisent le panneau inférieur au reste du boîtier.
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