Sorti au tout début de l’été, Surface Laptop est le tout premier PC ultraportable 100% Microsoft. Il vient compléter la grande famille des Surface, dont les membres les plus éminents sont sans conteste la tablette Surface Pro et le convertible Surface Book. Contrairement à ses cousins, le Laptop aurait été pensé en priorité pour les étudiants, les enseignants… bref, le monde de l’éducation avec un grand « E ». C’est en tous cas ainsi que Microsoft l’a présenté et c’est aussi pour cela qu’il embarque Windows 10 S, une version de Windows 10 moins permissive que les moutures Famille ou Pro. Cependant, ce n’est pas parce que son OS est un peu « fermé » que le Laptop est une machine au rabais. Bien au contraire !
Proposé à partir de 1150 euros, ce Surface Laptop vient boxer dans la catégorie des ultraportables haut de gamme. Notre version de test est le modèle vendu 1450 euros, voyons si elle n’est qu’une machine réservée aux étudiants.
Depuis que Microsoft a commencé à produire ses propres ordinateurs, il nous tardait de voir ce que le concepteur de Windows pouvait créer en matière de PC portable. Il nous aura fallu patienter quelques années avant que le Surface Laptop voie officiellement le jour mais, ça y est, il est là !
Avec le Laptop, nous pensions que les ambitions de Microsoft le pousseraient à se frotter à ses habituels partenaires du monde PC : Dell, Acer, HP et consorts. Ou, plus osé, à venir se confronter à Apple et ses MacBook Pro. Non, le géant de Redmond n’a (presque) rien fait de tout cela : Surface Laptop est une machine atypique du fait de son OS spécial, Windows 10 S. Proche de ses cousins sur le plan de l’interface, des menus ou de la personnalisation, ce dernier se montre, en revanche, bien plus limité d’un point de vue applicatif. Il est, en effet, impossible pour l’utilisateur d’installer des programmes de la même façon que sur un PC Windows 10 traditionnel. Mais nous reviendrons en détail sur ce point un peu plus loin.
En fait, la cible désignée de Microsoft, ce sont les Chromebook de Google et de ses partenaires, des machines à bas prix tournant sous Chrome OS. Des machines qui font un tabac auprès des écoles, des lycées et autres établissements scolaires car elles offrent des fonctionnalités limitées et donc un entretien software minimum, l’ensemble à un tarif très abordable (quelques centaines d’euros). Cependant, sur la finition et la configuration, elles sont parfois un peu… désuètes. C’est, entre autre, sur ces deux aspects que Microsoft souhaite faire la différence avec son Laptop.
Entre tissu, métal et magnésium, le Surface Laptop impose son style
D’un point de vue esthétique, le Surface Laptop ne laisse pas indifférent. Tout est affaire de goût et de couleurs – il est à ce propos décliné en bordeaux, bleu cobalt, or et platine – mais, c’est indiscutable, cet ultraportable bénéficie d’une très bonne finition. La petite touche originale, c’est ce plateau entièrement recouvert d’Alcantara, qui met en valeur le très bon clavier rétroéclairé.
Il n’est pas vraiment surprenant de trouver sur le Laptop cette matière textile non tissée, ultra résistante et utilisée dans le monde de de la maroquinerie ou de l’automobile. En effet, les claviers Signature Type Cover de la Surface Pro proposaient déjà cette finition. Au toucher, la sensation est assez étrange mais pas désagréable; Cette a toutefois mis un peu de temps à nous apprivoiser. Douce sans être soyeuse, elle n’offre aucun relief perceptible par les paumes et ne déclenche pas plus de sudation que du banal plastique. Difficile, en revanche, de prévoir comment cela vieillira. Enfin, visuellement, on aime ou on déteste (comme votre serviteur) mais encore une fois, c’est affaire de goût.
Le reste de la machine se compose de métal, épais et brossé sur le dos de l’écran, et de magnésium plus fin sur tout le reste du boîtier. L’épaisseur de Surface Laptop n’excède pas 1,6 cm écran fermé (1,57 cm précisément) et son poids se limite à 1,24 kg. En clair, il est assez fin et suffisamment léger pour vous accompagner partout, glissé dans un sac.
A ce stade, la seule petite fausse note, c’est le chargeur secteur un peu encombrant. Au format bloc classique et donc nanti de deux câbles de part et d’autre, il pèse 224 g mais propose une prise USB plein format sur l’un de ses côtés. Une prise qui ne peut être utilisée qu’à des fins d’alimentation (smartphones, etc.).
Puisque nous parlons connectique, précisons que le Surface Laptop est équipé d’une prise USB 3.0 classique, d’une sortie vidéo mini DisplayPort et d’une sortie casque. Un lecteur SD n’aurait pas été de trop… Le Bluetooth 4.0 et le Wi-Fi (n/ac) sont de la partie. En clair, Microsoft assure le minimum vital et continue de bouder l’USB Type-C, à tort ou à raison.
Avec des bords plus fins, l’écran raflait la note maximum
Le Surface Laptop est équipé d’un écran 13,5 pouces tactile, au format 3:2, avec des bords peu épais mais malheureusement pas encore assez réduits à notre goût. La définition d’image excède le Full HD (2256 par 1504 pixels).
A l’œil nu, le rendu des couleurs paraît vraiment bon et, après le visionnage de nos photos et vidéos de test, cette impression se confirme. Aucune prédominance ou déséquilibre n’est à l’ordre du jour, c’est assez rare pour être précisé !
La luminosité moyenne de la dalle atteint 378 cd/m2 et son taux de contraste, 1477:1. Là où le bât blesse, c’est que l’écran brillant réfléchit bien trop les parasites lumineux. L’intensité élevée du rétroéclairage permet de contrer en partie les reflets mais on aurait apprécié qu’un traitement plus efficace soit appliqué à la vitre Corning Gorilla.
Windows 10 S : Powers Users, fuyez !
Impossible de ne pas aborder l’épineux chapitre de Windows 10 S, solidaire de Surface Laptop. Nous avons consacré un article complet à sa prise en main et à ses… limitations. Nous n’allons donc pas refaire ici la démonstration. Sachez toutefois que cette version de l’OS ne se prête pas à tous les usages. Son principal handicap (mais aussi sa force quelque part), c’est le Windows Store, la seule manne applicative de la machine. Impossible d’installer un programme qui n’en soit pas issu.
D’ailleurs, précisons que dans sa grande générosité, Microsoft offre 1 an d’Office 365 avec la machine, ainsi que 1 To de stockage dans le Cloud ce qui, nous allons le voir juste après, est plutôt bienvenu.
Quoi qu’il en soit, on a tout de même l’impression de se retrouver au volant d’un bolide sans jamais pouvoir dépasser le 50 km/h. Car sous le très bon clavier rétroéclairé de notre version de test, la configuration matérielle pourrait s’en donner à cœur joie si elle avait plus de logiciels à se mettre sous les puces. Seule solution, passer à Windows 10 Pro. Une opération gratuite jusqu’en mars prochain pour tous ceux qui craqueront pour la machine.
Une configuration puissante qui connaît des hauts et des bas
Simple et efficace. La configuration du Surface Laptop se compose d’un processeur Intel Core i5-7200U (2 cœurs/4 threads à 2,5 GHz), de 8 Go de mémoire et de 256 Go de SSD. Une capacité qui pourrait ne pas suffire à stocker les cours, les images, etc. N’hésitez donc pas à utiliser toutes les ressources Cloud (One Drive et Google Drive) pour héberger vos documents.
Le contrôleur graphique se charge de l’affichage mais précisons tout de suite que, dans la définition native de l’écran, on ne peut jouer à autre chose qu’à de petits jeux présents dans le Windows Store. Pour réaliser l’ensemble de nos tests, nous avons du effectuer une migration vers Windows 10 Pro qui s’est passée sans encombre et qui nous a permis d’installer tous nos logiciels d’évaluation.
Dans les scénarios d’utilisation lambda, rien à déclarer, le Surface Laptop fait ce qu’on attend de lui et en silence ! Jamais la ventilation de la machine n’a dépassé les 35,5 dB, même en très grosses montées en charges.
Toutefois, en condition de stress maximal (CPU et GPU), le Surface Laptop a vite été pris de crise de throttling. La machine s’emballe, démarre en trombe, les cœurs montent à fréquence Turbo Boost maximum (3,1 GHz) pour descendre progressivement à 1,3 GHz et y plafonner selon le logiciel OCCT. Pas très normal comme comportement ! L’impact sur le confort usage demeure toutefois limité. Vous observerez juste éventuellement des ralentissements sur certaines applications mobilisant à la fois les ressources CPU et GPU.
Plus étrange, aucune chauffe excessive n’est ressentie, ni n’a été mesurée par nos soins sur le boîtier (40,7°C max.) ou le clavier. A croire que le souci trouve son origine à l’intérieur de la machine. Toutefois, hors de question pour nous de démonter le Suface Laptop car c’est mission impossible sans saccager le clavier.
Il tient toute une journée, sans faiblir
Peu importe la version de Windows 10, la machine de Microsoft parvient à dépasser les 9 h en autonomie polyvalente, et s’approche même des 9 h 30 en lecture vidéo (contre 14 h 30 annoncées par MS). Le Surface Latpop ne parvient toutefois pas à battre notre champion toute catégorie, le Dell XPS 13 de 2017. Pour rappel, celui-ci tient plus de 12 heures en utilisation polyvalente sur batterie, avec un écran toutefois bien moins lumineux et moins chargé en pixels que celui du Laptop.
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