Appelé IdeaPad Slim 7 sous les tropiques anglo-saxons, le PC du jour s’appelle officiellement Yoga Slim 7 dans notre bon vieil hexagone. Un PC aux allures classiques, à la robe grise souriante comme le ciel de Lille, mais qui s’avère, comme la capitale des Flandres, riche en surprises et plein d’énergie. Ou plutôt de puissance, car son arme n’est pas la joie de vivre, mais son processeur AMD Ryzen 4800U.
Une puce dont nous vous avions déjà parlé lors de la présentation par AMD de sa plate-forme Ryzen 4000 M, nom de code « Renoir ». Gravé en 7 nm par TSMC, ce SoC intègre non seulement la toute dernière version des cœurs CPU Zen 2, mais aussi une puce Radeon Vega 8 entièrement revue. Un SoC qui permet à AMD de promettre des PC non seulement puissants, mais aussi très endurants. Vraiment ?
Photoshop qui rigole, Doom en 1080p (mais en baissant les détails)
De la retouche d’image avec Photoshop, à du développement sous Lightroom jusqu’à du montage sous Première, la plupart des outils de la suite Adobe fonctionnent parfaitement sur ce petit ultraportable. Les exports vidéo sont moins rapides qu’avec les puces Nvidia dédiées, mais à part cela, les projets du quotidien s’abattent sans ralentissement avec cette config Ryzen 7 4800 U épaulée par 16 Go de RAM. Attention aux « gros » capteurs de +36 Mpix, dont les fichiers RAW font toujours mal à Lightroom, ou aux fichiers 5K de la dernière Hero 9 Black. Mais pour de la full HD/4K et des définitions photo inférieures à 30 Mpix, la bestiole ronronne comme un PC gamer ou une petite station de travail.
Même son de cloche pour les jeux vidéo : pour peu qu’on adapte les niveaux de détails, tous les jeux lui sont accessibles. Nous avons ainsi joué à Doom 2016 dans un TGV, branché au secteur (vive les tickets de 1re classe pour 5€ de plus). Et on ne vous vend pas du 720p20 par seconde, mais du 1080p à 40 images par seconde sans aucun lag. Certes, le niveau de détails et d’effets est plus réduit que sur une RTX3080, mais le jeu reste joli et nerveux. Même son de cloche pour Battlefield 1, qui tourne à +45 i/s en Full HD. Ou encore Diablo III toutes options à fond (à part l’antialiasing, désactivé car il fait fondre les performances) à 45 i/s.
Si on parle de « hautes performances », c’est évidemment en le comparant à d’autres ultraportables et non de gros laptops de gamers ou des PC au format tour. Les composants bien plus puissants – et énergivore – d’un bon desktop avec une grosse carte graphique dédiée offrent logiquement des performances bien au-dessus. Mais grâce aux nouvelles générations de puces mobiles comme ce Ryzen 4000 M ou les futurs Tiger Lake d’Intel, l’écosystème des PC portables profite désormais de jeux de composants suffisants pour accéder à tous les usages. Sans sacrifier la durée de vie de la batterie.
AMD enfin au niveau en matière d’endurance
Jamais nous n’avions écrit cette phrase : ce PC à base de puce AMD est un des plus endurants que nous ayons jamais testé. Dans nos tests d’autonomie polyvalente – un mélange de différentes tâches – le Yoga/Ideapad Slim 7 est le 4e ordinateur portable le plus endurant de l’année – et le 3e PC si on exclut le Macbook Pro 16 pouces. Mieux encore : il est le 9e portable le plus endurant jamais testé par notre lab.
Même son de cloche en vidéo : il est (encore !) le 9e portable le plus endurant jamais testé et le 7e plus endurant de l’année (5e PC en excluant deux Macbook). On voit donc d’une part que le monde des PC portables offre des endurances de plus en plus grandes. Et que les puces AMD font désormais jeu (à peu près) égal dans le domaine de la consommation énergétique avec les puces Intel.
Du point technologique, il va sans dire que le passage de 12 nm à 7 nm est la principale raison de la baisse importante de la consommation énergétique. Mais de manière plus invisible, la solidité de la plate-forme technique d’AMD a incité les constructeurs – ici Lenovo – à intégrer des composants de meilleure qualité et à soigner l’intégration. Ce qui permet à AMD, pour la première fois de son histoire, de ne plus être une simple alternative « cheap », mais de se placer en vrai concurrent. Une crédibilité mise en lumière par le langage plus « dur » d’Intel dans sa présentation de Tiger Lake.
Écran : bien contrasté, mais sujet aux reflets
Les mesures d’écran sont convenables, mais perfectibles. Côté pile, les couleurs sont dans la moyenne, et le taux de contraste très bon (1707:1). Côté face, sans être à la ramasse, la dalle n’est pas aussi lumineuse qu’espérée. À 358 cd/m², l’écran est tout à fait à l’aise dans les intérieurs classiques (même dans le train), mais commence à bien souffrir en extérieur ou dans les intérieurs très lumineux.
L’autre critique que l’on peut faire à l’encontre de la dalle est sa brillance. D’une part, le traitement antireflet semble avoir été oublié. D’autre part, dès qu’on voit un écran brillant, on a tendance à le toucher – ça une boîte de dialogue, là un programme que l’on veut fermer. Et ça ne sert à rien puisque la dalle n’est pas tactile. La prochaine fois c’est brillant ET tactile. Ou simplement mat. Et un poil plus lumineux, s’il vous plaît. Sans sucre. Merci.
Bon clavier, excellent son
Sans égaler le toucher d’un Macbook ou d’un Matebook X Pro, ce Lenovo propose un clavier confortable pour un usage bureautique intensif. Les touches sont silencieuses, la course courte et le retour souple. De manière subjective, les touches sont un chouia trop espacées, mais tout est question de goût ou d’habitude.
Le rétroéclairage est efficace, la disposition des touches directionnelles adaptée au format compact. Pour basculer en mode « F1, F2, etc. », on peut verrouiller le mode « Fonction » en pressant la touche fonction (Fn) et (EscFnLock). De base, les touches sont paramétrées pour accéder à la fonction affichée (couper le son, monter le son, etc.). Un bon choix même si cela fera rager les amateurs de raccourcis clavier.
Très (très) bon point pour le rendu sonore. Estampillé Dolby Atmos, le son est non seulement clair et (plutôt) puissant, mais il s’avère aussi à l’aise dans l’écoute musicale que dans le visionnage de films. La clarté est assez surprenante compte tenu du format, car les voix des films et séries sont très claires, ce qui évite de pousser le son. Une belle surprise dans un portable de 1,4 kg.
Ce qui lui manque
Équipé d’une webcam compatible Windows Hello et vendu avec un chargeur USB-C, ce PC n’a pas beaucoup de faiblesses. AMD dispose désormais d’un bon composant mobile et a bien amélioré le travail de l’intégration de ses composants avec ses partenaires. Mais il lui reste à enrichir sa plate-forme avec, par exemple, le Thunderbolt.
Quoiqu’ouvert en 2018 par Intel, le standard n’a pas encore été intégré dans la plate-forme d’AMD. Quant au Wi-Fi, puisqu’AMD ne dispose pas (encore ?) de puces en propre, Lenovo a sagement fait appel à une puce Wi-Fi 6 AX200 signée… Intel ! On aurait aimé un touchpad un peu plus large et, comme nous l’avons déjà soulevé, une dalle tactile.
Mais pour un premier ultraportable « fleuron », le couple Lenovo/AMD a fait du très bon travail.
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