Dans son usine à cloner, Huawei a prélevé un brin d’ADN du Honor 20 et a donné naissance au Nova 5T. Il s’agit d’une copie presque conforme de son aîné, qui ne se distingue essentiellement par son nom et sa surcouche logicielle. Une manœuvre qui lui permet d’assurer de plus gros volumes de vente à un coût de production qu’on imagine plus faible puisque les appareils sont de toute évidence conçus sur la même chaîne de production. Alors, le Huawei Nova 5T vaut-il le coup qu’on s’y attarde ?
De l’autre côté du calque
Un détail n’aura donc pas échappé à ceux qui suivent l’actualité mobile de près : le Huawei Nova 5T est très similaire au Honor 20, que ce soit à la lecture de leurs fiches techniques respectives ou en prenant chaque mobile en main.
On a vu nombre de smartphones se parer, cette année, de cette robe bleutée aux innombrables reflets qui habille le Nova 5T, très futuriste selon les uns, ou déjà devenus un peu kitsch selon les autres. On vous laisse seul juge de ce Nova 5T en matière d’esthétique, mais on ne peut s’empêcher de penser que des tranches d’un coloris différent apporteraient un effet plus travaillé à l’ensemble. Bonne nouvelle toutefois : le plastique à effet vitré qui habille le téléphone a bénéficié d’un traitement anti-traces et ne prend donc que très modérément les marques de doigts.
En matière de particularités physiques, on notera la présence d’un module photo vertical composé de 4 capteurs, mais aussi d’un lecteur d’empreintes encastré sur le côté de l’appareil comme l’ont initié les mobiles Sony Xperia il y a quelques années. Pointons aussi le port de charge USB-C et l’absence de prise Jack 3,5 mm qui force les utilisateurs potentiels à opter pour un adaptateur à brancher en USB, ou à passer aux écouteurs sans fil.
On aurait aimé voir le Nova 5T s’équiper de haut-parleurs stéréo mais il faut ici se contenter d’un haut-parleur mono. Pour sa défense, il est toutefois de bonne facture et permet d’apprécier, par exemple, un clip musical à fort volume sans saturation des aigus – un mal très répandu sur les smartphones.
Un écran LCD qui fait l’affaire
Le clonage est également réussi en façade où le Nova 5T arbore la même dalle LCD de 6,26 pouces que le Honor 20. Nous avons mesuré une luminosité maximale de 504 cd/m2, suffisante pour une consultation même en extérieur, d’autant que les angles de vision sont bons. Le taux de contraste, lui, plafonne à 1277:1, ce qui est relativement correct mais perfectible de nos jours, les smartphones ayant énormément progressé de ce point de vue. Quant à la fidélité des couleurs par défaut, elle s’avère plutôt médiocre avec des blancs qui tirent sur le bleu, confirmée par un Delta E mesuré de 6,81. Heureusement, le Nova 5T offre un réglage approfondi de la colorimétrie qui permet d’obtenir un Delta E bien plus emballant de 3,20 en optant pour l’affichage normal.
L’écran est sinon très agréable d’utilisation avec son format borderless, son encoche façon goutte d’eau, et sa haute résolution de 412 ppp (2340 x 1080 pixels).
Des performances et une autonomie solides
Pour les performances, Huawei fait ici confiance à sa puce HiSilicon Kirin 980 (GPU ARM Mali G76 MP10) qui équipe notamment le Huawei P30 Pro, couplée à 6 Go de mémoire vive et à un espace de stockage de 128 Go (104,11 Go disponible). Cette configuration confère au mobile de très bonnes performances sur notre panel de benchmarks, les mêmes que celles du Honor 20 qui bénéficie des mêmes composants. Le processeur est assez véloce pour profiter sans peine des applications les plus gourmandes en énergie (retouche photo, jeux, lecture vidéo…) et un jeu mobile comme PUBG configure automatiquement le Nova 5T sur la qualité graphique la plus élevée. Ajoutons à cela un EMUI 9.1 – basé sur Android 9.0 – très fluide, et l’expérience utilisateur est une franche réussie, surtout pour ce niveau de prix (399 euros au lancement, rappelons-le).
Sans surprise, l’autonomie est presque aussi excellente que sur le Honor 20. Presque, car l’autonomie polyvalente mesurée ici est de 13h29 contre 14h07 sur l’autre terminal. L’autonomie vidéo est similaire avec 10h47, tandis que l’autonomie en communication atteint plus de 30 heures. Vous devriez passer aisément le cap de la journée loin de toute prise de courant. 1h35 de charge suffira par ailleurs à réalimenter la bête.
Un module photo à 4 capteurs
Pour son smartphone, Huawei fait confiance à un module à 4 capteurs : un principal de 48 MP (objectif ouvrant à f/1.8), un ultra grand-angle de 16 MP (f/2.2), un capteur de profondeur et un appareil photo macro avec un capteur de seulement 2 MP (f/2.4). Ce qui ne laisse au final que peu d’usages photographiques disponibles tant l’utilisation de la « super macro » est anecdotique, le capteur de profondeur étant dédié à l’amélioration des portraits.
On est toutefois satisfait par la qualité des clichés générés de jour, que ce soit avec le capteur principal ou avec l’objectif ultra grand-angle. Comme expliqué sur le test du Honor 20, la gestion colorimétrique est légèrement différente entre les deux objectifs, et il conviendra peut-être d’ajuster la luminosité avant la prise de vue. L’outil IA (intelligence artificielle) permet aussi de reconnaître des scènes ou des objets, et d’ajuster automatiquement certains paramètres. Notons qu’il faudra configurer l’appareil photo sur 12 MP pour pouvoir passer aisément du capteur principal à l’ultra grand-angle pour zoomer. Ce qui n’est pas possible si le capteur principal est en 48 MP. C’est franchement agaçant.
De nuit, les défauts font leur apparition (lissage de l’image, perte de détails en bordure d’image…) et le mobile ne peut rivaliser avec les cadors du domaine, comme les derniers Google Pixel. Toujours est-il que la qualité des clichés nocturnes est plutôt bonne, avec un temps d’obturation qui reste rapide et une restitution fine des détails au centre de l’image.
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