Le Nitro 5 est l’un des (désormais) nombreux PC portables Acer dédiés au gaming. Présenté à New York dernier lors de la conférence annuelle du constructeur, ce PC portable à écran 15,6 pouces occupe une place un peu bizarre dans le catalogue puisqu’il est plus taillé pour le jeu occasionnel (voire soutenu) que pour assurer dans les canons 3D du moment ou à venir en cette fin d’année. Pour rappel, la gamme Gaming d’Acer se construit comme suit, par ordre décroissant de puissance : les Predator «simples» (21X, 17X, 17, 15) et le tout nouveau Triton 700. Puis se bousculent les Predator Helios 300, les Nitro 5 et enfin, les Aspire VX. Le Nitro 5 que nous avons testé a pour nom de code AN515-51-56UX et flirte avec les 1150 euros. Bonne affaire ?
Comme beaucoup de constructeurs, Acer succombe aux sirènes du casual gaming en déclinant des machines et des gammes à ne plus savoir qu’en faire. Dernier exemple en date : le Nitro 5. C’est l’une des dernières créations de la marque et, force est de constater que sur le plan esthétique, elle emprunte tant aux Aspire VX qu’aux premiers Predator. PC de gamer oblige, les couleurs rouges et noires sont à la fête.
La première est bien visible sur la charnière de l’écran, sur le (bon) clavier rétroéclairé et aussi, tout autour du touchpad. Les clics de ce dernier, fusionnés avec la surface de glisse, sont un peu trop mous à notre goût. Heureusement que la machine a vocation à être surtout utilisée avec une souris externe de jeu !
Le noir, pour sa part, s’étale sur tout le reste du boîtier. Tout est ici en plastique, du plateau interne du clavier en passant par le dessous de la machine sans oublier le dos de l’écran, dont le trompe l’oeil reproduisant l’effet métallique est très bien réussi. Précisons aussi que l’appareil reste assez fin et léger pour une machine de jeu 15,6 pouces : 3,2 cm d’épaisseur maximum, écran fermé ; et 2,44 kg sur la balance. En clair, logé dans un bon sac à dos, il peut tout à fait vous accompagner occasionnellement en déplacement… à condition de ne pas oublier le chargeur secteur (554 grammes) car, comme nous le verrons un peu plus tard, ce n’est pas un marathonien, surtout dans le domaine du jeu.
Bilan, la finition nous a plutôt plu dans l’ensemble. Acer a su rester simple et n’a pas succombé à la multiplication des LED multicolores (RGB), pas toujours implantées avec goût suivant les constructeurs. Reste que, en matière d’esthétique et de solidité, le Dell Inspiron 15 7000 Gaming demeure un cran au-dessus selon nous.
Comme le montrent les photos ci-dessus, la connectique du Nitro 5 est assez éclectique, mélangeant des prises USB 2.0, 3.0 et USB Type-C, une sortie vidéo HDMI, une prise réseau filaire, un combiné sortie stéréo/entrée micro et, enfin, un lecteur de cartes SD. Pour les amateurs de connexion sans fil, le Wi-Fi n/ac et le Bluetooth répondent présents.
La dalle Full HD fait bien illusion
Elément très important sur un PC portable pour joueur à plus de 1000 euros, l’écran. Celui du Nitro 5 d’Acer est un modèle Full HD (1920 par 1080 pixels) dont le revêtement est mat pour minimiser au maximum les reflets dans les lieux bien éclairés. La dalle utilise la technologie d’affichage IPS, connue pour avoir des temps de réponse un peu élevés mais caractérisée par un rendu des couleurs très flatteur. A l’oeil nu, pas de doute, on tombe dans le panneau : dans les jeux, les environnements et effets (explosion, eau, etc.) font la joie de la rétine. L’illusion est parfaite… jusqu’au visionnage de films et de photos. Là, ça se gâte ! On note un léger manque de luminosité et les zones d’ombre sont un peu «bouchées».
Mesurée à la sonde, la luminosité moyenne (prise en cinq point, à 100%) s’avère insuffisante pour une machine de ce prix puisque mesurée à 253 cd/m2. Le taux de contraste, pour sa part, atteint presque 880:1. Ajoutons à cela que le rendu des couleurs tend à tirer sur le bleu et manque donc de justesse. Le verdict ne peut être que “Passable”. Sans plus.
Du jeu en 1080p oui, mais pas tout le temps à fond
Equipé d’un processeur Intel Core i5-7300HQ, de 8 Go de mémoire DDR4 (extensibles), d’une carte graphique Nvidia GeForce GTX 1050 Ti (4 Go de GDDR5), d’un SSD de 128 Go (pour Windows 10, des softs voire un ou deux jeux) et d’un disque dur 1 To, ce PC portable 15,6 pouces est équipé pour le gaming en Full HD… sous certaines petites conditions. C’est pourquoi la note “Performances” est un peu basse. Celle-ci est, au demeurant, à relativiser puisque nous évaluons les énormes PC portables de jeux et les machines plus casu’ sur les mêmes critères de notation.
En clair, il ne va pas trop falloir forcer sur les niveaux de détails sur les derniers hits AAA, pleins de 3D, de polygones, de textures complexes et autres jeux de lumière. Ou alors, baisser la définition d’image en 900p (1600 par 900 pixels) pour que la 1050 Ti puisse afficher une dizaine d’images par seconde (ips) de plus en moyenne.
Concrètement, dans Rise of the Tomb Raider (DX11 et DX12), avec les réglages calés sur Très élevé, l’ensemble de la configuration parvient à générer entre 38 et 43 ips en Full HD. C’est fluide mais le sacro-saint 60 ips n’est pas atteint. En réduisant un peu la taille de l’image, les scores remontent et sont compris entre 50 et 54 ips. Et en baissant le niveau des détails (de Très Elevé à Elevé voire Moyen), on revient à des débits d’image proches de 80 à 90 ips.
D’ailleurs, le Nitro 5 développe entre 138 et 150 ips dans les titres de plus de deux ans, en Full HD et le curseur graphique positionné au plus haut niveau. Preuve que ce GPU tient bien la route dès lors que l’on prend le temps de régler les paramètres graphiques pour avoir le meilleur ratio qualité de rendu/ips affichées.
Ventilation, température et endurance
Les plus observateurs auront remarqué que seule la partie droite des grilles d’aération est ajourée. C’est ici que la chaleur est évacuée par un duo de ventilateurs, assez efficaces (pas de throttle identifié et 44°C mesurés sous la machine) mais très bruyants. Dès que vous titillez les composants, les turbines se mettent à vrombir, atteignant sans mal les 42 dB. Et bien que les gamers aient généralement un casque audio vissé sur la tête lorsqu’ils s’adonnent à leur passion préférée, leur entourage n’est pas obligé de la partager !
Terminons par l’endurance du Nitro 5. Ce n’est pas le critère sur lequel nous nous attardons sur des PC portables gamers mais ici, en l’occurrence, les prestations du PC Acer sont plutôt bonnes. Nul doute que la technologie Optimus de Nvidia n’y est pas étrangère !
Ainsi, en lecture vidéo continue, écran à fond, l’appareil tient 6 heures et en utilisation polyvalente, 3 h 25. En clair, regarder un film dans le train s’envisage tout à fait, travailler avec la machine (ou même jouer) sans que l’adaptateur secteur soit connecté est bien moins possible.
Le Nitro 5 face à la concurrence
Après avoir fait un petit tour des différentes machines actuellement disponibles à la vente dans les mêmes eaux tarifaires, le Nitro 5 va avoir fort à faire pour se démarquer vraiment. C’est surement ses lignes et son design qui feront la différence, selon les goûts et les couleurs de chacun.
Par exemple, il est directement challengé par… un Predator Helios 300 (G3-572-5409) qui propose la même configuration, 50 euros plus cher (1200 euros) !
Chez Dell, l’une des toutes nouvelles itérations de l’Inspiron 15 7000 Gaming propose – sur le papier – une meilleure configuration (Core i7-7700HQ, 16 Go, GTX 1050 Ti, 128 SSD et 1 To) pour 1200 euros environ également.
Chez MSI, le GP62 7RE-414FR peut paraître alléchant car proposant globalement la même plate-forme pour 1100 euros. Toutefois à y regarder de plus près, la GTX 1050 Ti n’est dotée que de 2 Go de GDDR5 contre 4 GDDR5 sur le Nitro 5.
Enfin, chez Asus, les seules machines que nous ayons trouvées carburent au Core i7 mais sont dépourvues de SSD, rendant la comparaison un peu caduque.
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