Dans la catégorie des smartphones d’entrée de gamme, Xiaomi règne sans trop d’inquiétude. Incontournable, sa gamme Redmi Note a su s’imposer et la concurrence d’appareils comme ceux de Honor ou de Wiko n’a pas vraiment de quoi l’inquiéter. Design, performances, photo… Tout est bon sur ces smartphones pourtant vendus moins de 200 euros.
Commercialisé entre 179,90 euros (3 Go/32 Go) et 229,90 euros (4 Go/128 Go), le Redmi Note 8T est le nouvel entrant de la gamme phare de Xiaomi. Nous avons testé sa version 4 Go/64 Go, commercialisée 199,90 euros.
Redmi Note, toujours plus fort
Celui qui connaît déjà le design du Redmi Note 7 ne sera pas surpris par celui du Redmi Note 8T, le nouveau smartphone de Xiaomi est quasiment identique à son prédécesseur. On retrouve le même dos en verre plat, les mêmes bordures arrondies et le même écran LCD de 6,1 pouces… Mêmes les couleurs à l’arrière sont identiques ! Il existe néanmoins une petite différence : le mot « Redmi » est désormais affiché en façade, en dessous de l’écran. Selon nous, il s’agit d’une très mauvaise idée. Cela gâche le design de l’appareil. La plupart des constructeurs ont d’ailleurs abandonné cette pratique il y a plusieurs années… On imagine cependant que Xiaomi n’est pas d’accord avec ce constat et mise sur cette particularité esthétique pour rendre son appareil plus identifiable… et augmenter ses ventes.
Pour déverrouiller son Redmi Note 8T, Xiaomi propose deux alternatives. On peut configurer la reconnaissance faciale (non sécurisée) dans les réglages ou utiliser le capteur d’empreintes situé au dos de l’appareil. Ce dernier est efficace mais nécessite toujours d’attraper l’appareil pour glisser son doigt au dos, ce qui peut vite être agaçant. Nous aurions aimé profiter d’un capteur d’empreintes sous l’écran comme sur beaucoup d’autres mobiles, mais Xiaomi joue ici la carte de l’économie. Ce genre de technologie biométrique nécessite pour l’instant un écran OLED… qui coûte plus cher qu’un écran LCD.
En main, le Redmi Note 8T est extrêmement agréable à utiliser. Il nous serait difficile de deviner son prix au premier abord tant la qualité de fabrication est à la hauteur.
Un écran qui gagne en luminosité
Si nous qualifiions de « suffisante » la luminosité maximale de l’écran du Redmi Note 7 il y a quelques mois, celle du Redmi Note 8T n’a, de son côté, plus grand-chose à envier à la concurrence. Avec une luminosité maximale mesurée de 631 cd/m2 selon notre laboratoire (contre 501 cd/m2 sur le Note 7), le smartphone peut désormais être utilisé en toutes circonstances, y compris en plein soleil, sans que vous ayez à plisser les yeux. C’est un véritable avantage ! En revanche, le taux de contraste du Redmi Note 8T s’avère moins satisfaisant que celui du Note 7 (1498:1 contre 1643:1). Dans l’obscurité, les bandes noires d’un film virent un peu trop au bleu selon nous… On est très loin d’un écran OLED.
Le dernier point que nous avons évalué est la fidélité des couleurs de l’écran du smartphone. Si dans les réglages d’affichage par défaut, on reste sur sa faim (notre laboratoire le confirme avec un Delta E mesuré de 6,84), il est possible d’obtenir des couleurs très justes en choisissant l’option standard (Delta E de 1,60). Encore une fois, pour un smartphone à 200 euros, on ne peut que saluer la performance.
La publicité gâche un peu l’expérience
Comment Xiaomi réussit-il à proposer d’aussi bons smartphones à de si petits prix ? Il y a une réponse simple à cela, la publicité. Absente des smartphones de la marque il y a deux ans, elle commence désormais à être de plus en plus envahissante dans MIUI, la surcouche de la marque chinoise. Ainsi, le volet raccourcis à gauche de l’écran d’accueil propose une sélection d’applications à télécharger… Il s’agit bien entendu de publicités. À l’installation d’une application, un « scanner anti-virus » se déclenche à chaque fois. Pendant qu’il prétend scanner l’application que vous venez de télécharger (cela dure 10 secondes et il ne trouve jamais rien), des publicités apparaissent à l’écran. On vous encourage à le désactiver, il n’est qu’un doublon de Google Play Protect installé par défaut sur les smartphones Android. Il est donc inutile.
Enfin, nous avons rencontré un nouveau type de pubs sur ce nouveau smartphone : les incitations à aimer des pages Facebook. Au premier démarrage du réseau social, on nous a par exemple proposer de liker la page MIUI. On imagine que la prochaine étape pour Xiaomi sera de lancer des services payants et d’inciter ses utilisateurs à y souscrire, comme il le fait déjà en Chine…
Les publicités sont-elles dérangeantes à l’utilisation ? Très sincèrement, pas tant que ça. Elles sont encore rares aujourd’hui et on parvient facilement à les éviter, l’expérience de navigation étant vraiment satisfaisante sur ce smartphone. Les performances délivrées par le processeur Snapdragon 665 sont plus que correctes et permettent de tout faire sans problème, y compris jouer. Dommage que certains ralentissements apparaissent lors de la réalisation de certaines tâches gourmandes en ressources comme le passage du thème lumineux au thème sombre. Là où certains smartphones effectuent ce changement instantanément, le Redmi Note 8T met 3 à 4 secondes. Pour le reste, c’est du sans faute.
Autonomie : un retour au top
Ces derniers temps, Xiaomi suivait une mauvaise tendance. Chaque nouvelle génération de Redmi Note perdait en autonomie par rapport à son prédécesseur, la faute à une consommation d’énergie plus grande. Bonne nouvelle, le Redmi Note 8T revient au niveau du Redmi Note 5. Le smartphone a résisté 13h46 à notre test d’autonomie polyvalente, ce qui est très satisfaisant (sans battre l’excellent résultat du Redmi Note 8 Pro). En streaming vidéo, on atteint les 10h45 tandis qu’en appels, on dépasse les 20h56. À titre indicatif, le Redmi Note 8T embarque une batterie de 4000 mAh.
Bien qu’il soit compatible avec la recharge rapide 18W, le Xiaomi Redmi Note 8T est fourni avec un chargeur USB-C un peu moins puissant. Il lui faut donc 2h04 pour passer de 0 à 100%. Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’avec son prix de 200 euros, ce mobile n’est pas compatible avec la recharge sans-fil.
Quatre appareils photo… surtout pour faire joli
Au dos du Redmi Note 8T, on trouve quatre capteurs photo. Cette richesse d’équipement a de quoi étonner pour un smartphone d’entrée de gamme, surtout quand on sait que de nombreux smartphones milieu et haut de gamme de Xiaomi n’en ont que trois. La marque chinoise joue la carte de la multiplication des modules caméra, mais c’est clairement plus un argument marketing qu’un véritable atout pour le consommateur.
Ces quatre capteurs réussissent-ils à nous convaincre ? La réponse est non. En réalité, deux d’entre eux sont dispensables. Le capteur de profondeur (qui sert à améliorer la qualité du mode portrait) pourrait très bien être remplacé par un traitement logiciel tandis que le module macro (capteur de 2 Mpix) réalise des photos d’une qualité bien trop médiocre pour qu’elles soient pleinement exploitables. De plus, l’ouverture de son objectif à f/2.4 rend très difficile la prise de photos en basses lumières… Bref, le Redmi Note 8T n’a, en réalité, qu’un double module caméra vraiment exploitable.
Ainsi, on trouve au dos de ce smartphone un capteur principal de 48 Mpix (module ouvrant à f/1.75) basé sur le concept du pixel binning. Quatre pixels sont fusionnés en un, ce qui nous donne des images d’une définition réelle de 12 Mpix. Le second objectif est un ultra grand-angle rattaché à un capteur de 8 Mpix (f/2.2).
Pour le coup, la qualité photo du Redmi Note 8T est en phase avec son prix. Le smartphone de Xiaomi s’en sort bien, sans plus. De jour, il n’y a pas grand chose à reprocher à ses photos. La nuit, c’est bien plus compliqué… Le temps de pose est si important qu’il est presque impossible de capturer un sujet en mouvement. On observe également quelques difficultés dans la gestion de la lumière, des halos lumineux qui apparaissent ça et là. Le Redmi Note 8T n’est pas un smartphone qu’il faut acheter pour ses aptitudes photo… mais il dépanne largement.
En ultra grand-angle, nous sommes aussi un peu déçus. La déformation au niveau des angles est importante et, la nuit, on ne distingue pas grand chose en terme de détails. Il y a beaucoup trop de grain pour que l’image soit vraiment exploitable.
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