Il y a la loi universelle de la gravitation, les principes de la thermodynamique, celui d’Archimède et aussi une loi anonyme, qui se vérifie à chaque fois et qui veut que les produits pour gamers sont toujours designés avec le souci éprouvé d’en rajouter, d’en mettre plein la vue.
Pourquoi être discret quand on peut multiplier les arêtes, facettes et lignes brisées ? Le Nighthawk Pro Gaming XR500 ne déroge pas à cette règle avec son air de routeur-vaisseau spatial venu d’ailleurs. Il n’est pas là pour s’amuser, évidemment, et a des airs conquérants qui font se demander s’il va juste vous fournir une connexion à Internet ou décoller et soumettre le monde.
Une configuration taillée pour gagner…
Agressif et sportif, cela résume assez bien l’impression visuelle. Mais tout n’est pas là pour l’esbroufe. Si le design en jette, la praticité est également au rendez-vous, à l’image de ce bouton qui désactive le Wi-Fi facilement pour ceux qui veulent dormir sans onde, par exemple.
En plus d’un carénage de voiture de course, les quatre antennes ajustables (qu’il faudra monter en respectant bien leur numéro) contribuent à donner un air d’ovni à ce boîtier. Elles sont réparties sur les côtés et à l’arrière du routeur et lui permettent de bien mieux émettre et recevoir le signal Wi-Fi. Le Nighthawk Pro Gaming XR500 est MU-MIMO, ce qui veut dire que les données sont envoyées simultanément vers les différents appareils compatibles présents sur le réseau et non de manière séquentielle. Cela évite la multiplication des latences et des pertes de paquets éventuelles. D’autant que Netgear l’a doté de la technologie beamforming, qui permet de cibler plus précisément un terminal et donc d’utiliser un spectre moins large. Ce sont les interférences qui vont faire la tête.
Le XR500 affiche un fier AC2600. Comprenez par là qu’il offre jusqu’à 2600 Mbit/s de bande passante. Un débit théorique qui se décline comme suit : 800 Mbit/s en 2,4 GHz et 1,733 Mbit/s en 5 GHz. Nous avons affaire à un routeur bi-bande, et pas tri-bande, ce qui aurait pu assurer des débits encore meilleurs en cas de forte charge du réseau, mais n’allons pas trop vite en besogne.
Par ailleurs, il est compatible avec le Wi-Fi 160 MHz. Une option qu’il faut activer dans les réglages avancés et qui double la largeur du canal de 80 MHz pour les fréquences en 5GHz. Cela garantit en théorie de meilleurs débits et une meilleure stabilité également… Il faut néanmoins que les appareils que vous utilisez soient également compatibles avec cette technologie. Il y en a encore peu mais fort heureusement ce « peu » est surtout constitué de références gamers.
Pour finir les présentations parlons de la configuration matérielle solide – le XR500 fonctionne avec un processeur double cœur à 1,7 GHz, 512 Mo de RAM et 256 Mo de mémoire Flash pour gérer l’OS et les applications installées.
DumaOS : un vrai OS intelligent pour joueur
Car, pour ce routeur gamer, Netgear s’est associé à un des spécialistes des systèmes d’exploitation pour routeur… gamer. La société NetDuma est née de la volonté de deux joueurs de créer un OS « réseau » adapté aux besoins des joueurs, DumaOS. C’est le fruit de cet effort, initié en 2011, qu’on retrouve dans le XR500.
DumaOS se résume à deux choses, si on veut faire court. Tout d’abord, un système de R-Apps, pour Router Apps, qui sont en fait autant de fonctions ou services qu’on peut activer sur l’appareil. Cette approche modulaire permet d’enrichir par la suite l’offre de services sans avoir à altérer en profondeur le micrologiciel du routeur, afin d’éviter d’affaiblir sa sécurité. Ensuite, vient une interface limpide et interactive qui change très agréablement de celles qu’imposent la plupart des produits de ce genre. Elle permet de savoir en clin d’œil ce qui se passe et de prendre les choses en main.
Un dashboard centralise toutes les informations vitales ou en tout cas toutes celles que vous souhaitez y afficher. On peut ainsi suivre l’utilisation en temps réel du processeur, voir la consommation de la bande passante, les applis installées ou également le statut des différents réseaux (principal, invité et l’état de la connexion à Internet).
Un système de menus latéraux, assez classique mais très réactif, donne accès aux applications et options phares. On trouve ainsi l’accès aux géo-filtres, au système de qualité de service, à la gestion des périphériques, à la surveillance du réseau, et aux réglages généraux.
Des armes pour les gamers
Vous l’aurez compris le but de cette interface dynamique et fonctionnelle est de permettre aux gamers d’optimiser les réglages de leur connexion afin d’avoir le meilleur débit et le meilleur ping pour chaque jeu. Parmi les outils proposés, certains sortent du lot.
- Le géo-filtrage est destiné à réduire le lag en limitant la distance entre le serveur hôte et vous. Pour chaque plate-forme de jeux connectée (PC et surtout consoles), on indique la distance souhaitée et boom, headshot !
On évite ainsi de se retrouver avec des lags au moment d’aligner un adversaire. Attention de ne pas trop réduire ou augmenter la distance. Trop faible, elle ne vous permettra pas de trouver de serveurs, trop importante, les risques de saccades insupportables croissent – fixez-vous un maximum à 2500 ou 3000 Km…
On notera que cette fonction est utile surtout pour les joueurs consoles, car les jeux PC ont tendance à davantage intégrer ce genre de fonctions dans leur module de parties en ligne.
- A la manière d’un couteau suisse, la fonction Qualité de service (QoS) regroupe trois lames affûtées. La première limite la bande passante allouée à chaque appareil. Le réglage prend la forme d’un diagramme, on clique sur le nom de l’appareil visé et on le fait glisser ensuite pour réduire ou augmenter sa quote-part. Celle des autres appareils est automatiquement ajustée. L’enfance de l’art ! Tellement simple qu’il est tout à fait envisageable de changer les réglages, le temps d’une partie ou d’une soirée.
- L’autre fonction de QoS à retenir et dompter, c’est l’anti-bufferbloat. Elle s’avère utile si votre connexion est sollicitée par de nombreux usages simultanés : jeux, streaming, etc. Il est alors possible de donner la priorité à des applications, à des usages et s’assurer ainsi que même si un membre de la famille regarde un film en 4K sur Netflix, les performances du réseau seront optimales pour le jeu.
Bien entendu, il est possible d’attribuer plus ou moins de bande passante à ces différents usages en fonction de l’humeur, de l’instant ou des besoins. - Enfin, le XR500 permet, grâce à une technologie similaire au deep packet inspection, de faire en sorte que les paquets d’informations, liés aux programmes qui demandent une faible latence, passent en priorité et ne sont pas pris dans les queues d’émission ou de réception. Sur ce point, le routeur de Netgear propose des réglages préétablis pour se faciliter la vie, mais il est également possible d’en créer pour les faire correspondre parfaitement à ses besoins.
En prenant un peu de temps et en procédant de manière itérative, on peut réellement arriver à des résultats assez incroyables, à des gains de débits et de confort très appréciables. La gestion de périphériques est tout aussi intuitive. On clique sur un appareil et voit alors ses adresses IP et Mac, on peut le bloquer en un clic.
Une richesse de fonctions et une installation comme un rêve
En plus d’être clair et interactif, vous l’aurez compris DumaOS est une corne d’abondance fonctionnelle. Faire un tour dans les réglages revient à plonger dans un rêve de geek accessible. On gère en quelques clics les réseaux, une forme allégée de contrôle parental (avec des sites bloqués par mot clé, domaine, service, etc.), un planning d’accès et même des alertes mail si quelqu’un veut aller sur un site non autorisé. Bref, le XR500 pense à tout. Outre ses cinq ports Gigabits Ethernet, il est même équipé de deux ports USB 3.0 pour partager sur le réseau un stockage ou une imprimante USB.
Même son installation est simplissime. Pour la partie physique, on veille à bien brancher les antennes en fonction de leur numéro. Ensuite, on branche le tout au secteur et attend quelques secondes. Il ne reste alors plus qu’à se connecter au réseau Wi-Fi émis par le routeur et à lancer un navigateur, pour aller sur www.routerlogin.net et c’est parti. Les applications Netgear sur mobile ne sont pas vraiment utiles et pas très pertinentes pour la suite, d’autant que DumaOS offre une bien meilleure expérience d’utilisation.
La configuration commence et un outil estime la qualité de la bande passante (qu’on peut ajuster manuellement également), afin de vous permettre de la répartir au mieux ensuite.
Des performances à la hauteur
A vous de choisir, alors, comment vous souhaitez gérer les réseaux Wi-Fi. Avoir deux réseaux séparés, un en 2,4 GHz et un 5 GHz, ou au contraire faire en sorte que le routeur choisisse entre les deux bandes de fréquences automatiquement. Cette deuxième solution vous simplifiera la vie et vous garantira aussi les meilleurs débits, comme nous l’ont prouvé nos mesures.
Pour rappel, nous réalisons nos tests dans un environnement relativement hostile. Un appartement parisien entouré de nombreux réseaux Wi-Fi, structuré par de très épais murs porteurs en briques. La répartition des ondes y est un cauchemar et le Wi-Fi soumis à rude épreuve.
Nous avons mesuré les vitesses de connexion avec le Net grâce à un SpeedTest, à titre indicatif, et en local, en téléchargeant un gros fichier unique et une grande quantité de petits fichiers depuis un NAS connecté directement à l’arrière du routeur. Ces mesures nous les avons répétées à proximité du XR500 puis à 5 m environ depuis un ordinateur connecté en Wi-Fi avec la fonction intelligente Dual Band d’attribution de la fréquence activée, en forçant la connexion en 2,4 GHz, puis en 5 GHz.
Il en ressort que l’usage des deux fréquences en simultané est généralement le choix le plus performant et donc le plus recommandable. Il peut être envisageable de ne se connecter qu’en 5 GHz, mais cela revient à punir ceux qui auront accès au réseau 2,4 GHz, dont les performances ne seront pas folles.
On note également que comme tout routeur non maillé, le XR500 perd rapidement en performance quand on s’en éloigne, les débits en 5 GHz étant bien plus robustes qu’en 2,4 GHz.
Néanmoins, au-delà de ces considérations générales, il est important de relever que le Nighthawk XR500 obtient de très bons débits, même quand on le compare à la référence qu’est l’Orbi RBK50.
D’ailleurs, nous avons obtenu de meilleurs débits pour la connexion au Net avec le XR500. Pour le transfert de gros fichiers, le routeur de gaming de Netgear fait également mieux à courte distance. En revanche, dès qu’on s’éloigne, le Orbi RBK50 prend logiquement l’ascendant. Mais perdre à ce jeu face à une des meilleures solutions du marché n’est pas en soi une défaite.
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