Vendu 799,90 €, le Xiaomi 12T Pro est un smartphone haut de gamme qui se veut plus abordable que le fleuron de la marque, le Xiaomi 12 Pro proposé à 1099 €. Une baisse de prix conséquente qui se traduit par des concessions inévitables.
La fiche technique du 12T Pro met pourtant le paquet : un processeur Snapdragon 8+Gen 1, un écran 120 Hz, une charge rapide 120W et un module caméra principal de 200 mégapixels. Alors, le 12T Pro est-il le nouveau « flagship killer » de Xiaomi ? On vous dit tout dans notre test.
Un design très classique
Le Xiaomi 12T Pro ne fait pas dans l’originalité dans la mesure où il reprend les lignes du Xiaomi 12 Pro. Ainsi, on retrouve un bloc caméra protubérant à l’arrière qui rend le smartphone bancal lorsqu’il est posé à sur une surface plane.
Le dos mat en aluminium du téléphone marque malheureusement pas mal les traces de doigts sur la version noire que nous avons testée. Un problème qui peut être réglé en utilisant la coque transparente qui est fournie dans la boite. Les tranches sont en plastique et les mentions légales au dos du téléphone ne sont pas vraiment en phase avec le positionnement « haut de gamme » du smartphone de Xiaomi.
La prise en main est toutefois agréable, malgré des dimensions et un poids (205 g) conséquents. Le Xiaomi 12T Pro n’est donc pas spécialement l’ami des petites mains et des petites poches. Les tranches sont très classiques avec sur le côté droit des boutons bien positionnés et la tranche inférieure qui regroupe le connecteur USB-C, un haut-parleur et une trappe pour accueillir deux cartes SIM.
L’écran du 12T Pro est parfaitement plat, ce qui est un point différenciant supplémentaire par rapport au 12 Pro et son écran incurvé sur les côtés. Les bordures de l’écran sont assez fines et la caméra selfie parfaitement centrée. Le lecteur d’empreinte situé sous l’écran est réactif. On regrette simplement qu’il ne soit pas positionné plus haut.
Sans décevoir, le design du Xiaomi 12T Pro manque d’audace et fait logiquement quelques compromis sur les finitions par rapport à son grand frère à la qualité de fabrication plus « premium ».
Une qualité d’affichage irréprochable
Xiaomi n’a pas lésiné sur la qualité de l’écran qui équipe son 12T Pro. Ainsi, on retrouve une dalle AMOLED de 6,67 pouces avec une définition confortable de 1220 x 2712 pixels. Le tout est protégé par du verre Gorilla Glass 5. L’écran passe automatiquement de 60 à 120 Hz en fonction des contenus affichés, mais vous pouvez choisir de forcer l’un ou l’autre pour privilégier l’autonomie ou la fluidité.
Nos tests montrent une luminosité de 897 cd/m2 parfaitement en phase avec les autres téléphones de sa catégorie. De quoi offrir une très bonne lisibilité, même dans un environnement très lumineux.
La colorimétrie est également bonne, avec un delta E par défaut de 4,02 qu’il est facilement possible d’améliorer en choisissant un mode d’affichage plus naturel dans les paramètres de l’écran. Dans cette nouvelle configuration, le score de 2,33 est tout simplement excellent. Seul l’iPhone SE 2022 et le Motorola Edge 30 Fusion font mieux dans cette gamme tarifaire.
Nous ne reviendrons pas sur le niveau de contraste qui est infini, comme sur tous les écrans AMOLED du marché. Sur ce point, le Xiaomi 12T Pro n’a donc pas grand-chose à envier à d’autres smartphones plus onéreux.
Des performances au top
Là encore, Xiaomi n’a pas lésiné sur les moyens pour offrir à son 12 Pro d’excellentes performances. En équipant son téléphone de la puce Snapdragon 8+ Gen1 de Qualcomm, la marque chinoise s’assure d’excellents scores dans les benchmarks et des performances de pointe dans un usage quotidien.
Lorsqu’il est fortement sollicité, le 12T (Pro) sait garder la tête froide, étant très peu sujet au throtlling. En effet, l’amplitude thermique reste maitrisée (18,8 °C) et le niveau de performances du SoC Snapdragon parvient à maintenir 87,6 % de performances dans ce test très stressant pour le téléphone.
Dans les jeux, le smartphone de Xiaomi est également très à l’aise. Vous pourrez jouer aux titres les plus gourmands comme Fortnite Mobile ou Genshin Impact à 60 images par seconde avec le niveau de graphisme le plus élevé. Si vous rencontrez quelques (rares) chutes de framerate, vous pourrez toujours ajuster les curseurs en privilégiant la fluidité ou les graphismes.
Une interface complète, mais toujours trop chargée
Le Xiaomi 12T Pro est livré sous Android 12 avec la surcouche MIUI 13. Le constructeur chinois promet trois ans de mises à jour majeures d’Android. De quoi profiter des prochaines nouveautés de l’OS mobile de Google jusqu’en 2025, ce qui est toujours bon à prendre.
L’interface mobile de Xiaomi a le mérite d’être à la fois riche en fonctionnalités et extrêmement personnalisable. Vous pourrez par exemple choisir entre la navigation par gestes ou par boutons ou encore l’affichage des applications dans un tiroir ou directement sur les bureaux.
Mais la spécificité la plus déroutante de MIUI vient sans doute de son centre de contrôle divisé en deux : d’un côté se trouve les raccourcis vers les paramètres, de l’autre les notifications. Il est possible de passer de l’un à l’autre en abaissant le doigt depuis le coin supérieur droit ou supérieur gauche de l’écran.
Sur une telle diagonale, c’est loin d’être pratique. Ceux qui veulent revenir à un affichage plus classique avec les notifications sous les raccourcis peuvent heureusement le faire dans les paramètres du téléphone.
Le design de l’interface est assez léché, avec des icônes et des effets de transparences qui ne sont pas sans rappeler ceux d’iOS. La personnalisation se fait également via l’application « Themes » qui permet de changer rapidement l’apparence de l’interface pour qu’elle ne ressemble à aucune autre.
En revanche, on peste toujours sur les publicités qui s’affichent dans cette même application, mais aussi le fameux « scan antivirus » qui se déclenche à chaque installation d’une nouvelle application. Le nombre d’applications préinstallées est toujours très important. S’il est possible de les retirer, on se serait bien passé de la douzaine d’applications tierces et des trois jeux préinstallés.
Un bloc caméra en demi-teinte
Le Xiaomi 12T Pro est équipé de quatre modules caméra, dont trois situés au dos :
- Grand-angle 200 Mpx, f/1,7, stabilisation optique
- Ultra grand-angle 8 Mpx, f/2,2
- Macro 2 Mpx, f/2,4
- Caméra selfie grand-angle de 20 Mpx, f/2,2
Le module photo principal (grand-angle) de 200 mégapixels a beaucoup été mis en avant lors de la présentation du téléphone. Xiaomi a en revanche beaucoup moins parlé de ses modules ultra-grand-angle et macro qui dénotent sur un smartphone à 800 euros.
Grand-angle et ultra-grand-angle
Le module caméra principal de 200 mégapixels utilise la méthode du pixel binning 16 en 1 pour capturer des clichés plus lumineux en 12,5 mégapixels. Les photos ont un bon niveau de détail et des couleurs naturelles.
En revanche, le 12T Pro a beaucoup plus de mal à gérer les hautes lumières. En effet, le ciel a souvent tendance à être surexposé, laissant parfois un léger voile blanc lorsque le soleil est trop présent à l’image.
La gestion de la dynamique est correcte, mais le 12T Pro a parfois un peu de mal avec les contrastes et les ombres. Rien de rédhibitoire, mais cela reste assez loin de ce que sont capables de produire certains concurrents comme l’Oppo Reno 8 Pro ou encore le Pixel 7.
Le mode « Ultra HD » de 50 mégapixels
Photo grand-angle 12 mégapixels à gauche, 50 mégapixels à droite
Le mode « Ultra HD » permet de faire du pixel binning 4 en 1 qui capture des clichés en 50 mégapixels. On gagne clairement en détail, mais aussi en constrate, offrant ainsi un meilleur rendu. Il est également possible de passer en 200 mégapixels avec un résultat convaincant, mais cela se fera au prix de photos très lourdes qui peuvent vite saturer la mémoire de stockage.
Zoom
La plus grande concession du Xiaomi 12T par rapport au 12 Pro vient de l’absence d’un module caméra téléobjectif. Il faut donc ici se contenter d’un zoom numérique classique qui produit des résultats tout juste corrects. Le zoom x2 est parfaitement exploitable. Au-delà, les zoom x5 et x10 entrainent une perte de qualité importante. De quoi vous dissuader de les utiliser.
Macro
Rien de tel qu’un petit capteur macro de 2 mégapixels pour faire gonfler le nombre de modules à l’arrière du téléphone. Comme vous pouvez le voir ci-dessus, le résultat est loin d’être convaincant, pour deux raisons. La première est le manque de détails dû à la faible définition du capteur. La seconde est la distance de mise au point trop longue pour vraiment se rapprocher du sujet sans que cela soit flou.
De nuit
Ultra grand-angle avec mode nuit à gauche, sans à droite
Les photos nocturnes manquent de détails, jusqu’à ce que l’on utilise le mode « nuit » qui vient apporter beaucoup plus de lumière et donc de détails à la scène, en échange d’un temps d’exposition plus long durant lequel il ne faudra pas bouger.
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, cela ne sauve pas le module ultra-grand-angle que l’on vous déconseille pour les clichés nocturnes. En revanche, le module principal de 200 mégapixels offre un résultat convaincant, sans pour autant impressionner.
Grand-angle avec mode nuit à gauche, sans à droite
Grand-angle avec mode nuit à gauche, sans à droite
En intérieur, le gain est tout aussi important, au point que l’on vous conseille d’utiliser le mode nuit systématiquement pour vos photos nocturnes. En revanche, Xiaomi a encore du travail pour limiter le phénomène de « flare » qui se caractérise par des halos lumineux, comme c’est le cas ici avec les lampadaires.
Grand-angle avec mode nuit à gauche, sans à droite
Portraits et Selfies
Selfie avec mode portrait à gauche, sans à droite
Sans briller, les portraits et les selfies n’ont pas grand-chose à envier aux autres smartphones. Une fois activé, un flou d’arrière-plan est appliqué pour un effet « bokeh » artificiel. Le détourage est correct, mais les contours du sujet ne sont jamais parfaitement nets. La peau est légèrement éclaircie, mais pas trop lissé.
Grand-angle avec mode portrait à gauche, sans à droite
Vidéo
Le Xiaomi 12T Pro peut filmer jusqu’en 8K à 24 images par seconde. On ne vous conseille pas ce mode dans la mesure ou vous gagnez en définition ce que vous perdez en stabilisation. La 4K à 60 images par seconde est bien plus convaincante sur ce dernier point. Dans les deux cas, on constate malheureusement des artefacts au niveau du ciel.
Excellente autonomie et recharge éclair
Comme beaucoup de téléphones Android aujourd’hui, le Xiaomi 12T Pro est équipé d’une batterie de 5000 mAh. Une capacité qui, avec les optimisations du SoC de Qualcomm et de l’interface de Xiaomi, permet de tenir pendant deux jours sans trop de difficulté. Le téléphone se place donc clairement dans la moyenne haute du marché.
Un constat confirmé par nos tests d’autonomie vidéo et polyvalente. Dans les deux cas, le Xiaomi 12T Pro excelle dans sa catégorie. Seul le OnePlus 10T, équipé du même SoC et d’une batterie plus petite, semble mieux optimisé.
Comme sur le 11T Pro, le Xiaomi fournit un bloc de recharge imposant de 120W dans la boîte. De quoi recharger le 12T Pro en seulement 31 minutes. Un très bon résultat qui reste cependant en deçà des 21 minutes que nous avions réussi à obtenir avec son prédécesseur. Cela ne l’empêche pas de compter parmi les meilleurs dans sa catégorie, aux côtés du OnePlus 10T et de son chargeur 150W.
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