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Qu’est-ce que le reverse ghosting des écrans LCD ?

Certains écrans LCD augmentent leur rapidité d’affichage pour améliorer la netteté de l’image, mais tombent dans l’effet inverse : le « reverse ghosting ». Voilà pourquoi.

Les écrans LCD (à cristaux liquides) sont plus « lents » que les anciens moniteurs à tube cathodique pour changer les couleurs qu’ils affichent. Visuellement, cela se traduit par des traînées résiduelles derrière les objets en mouvement : une image fantôme persistante dite « ghosting ». Cette rémanence provoque un effet de flou dans les scènes rapides. C’est un des défauts les plus gênants de la technologie LCD, du moins pour les joueurs qui cherchent une image nette en toute circonstance.

La cause : l’overdose d’overdrive

L'image fantôme s'estompe en forçant l'overdrive, puis réapparaît en plus sombre par "reverse ghosting".

Pour réduire cet effet de flou, il faut donc accélérer le changement des couleurs au niveau de chaque pixel. Et pour ce faire, les fabricants ont augmenté la tension du courant électrique appliqué aux cristaux liquides, afin de les faire changer de position plus rapidement. On appelle ça un « overdrive ». Ce procédé permet de passer plus rapidement d’une couleur à une autre, c’est de qui définit le fameux « temps de réponse » indiqué dans les fiches techniques des constructeurs, qui peut alors passer de 20 à 2 ms.

Le problème, c’est qu’en fonction des réglages, l’overdrive applique parfois une surtension trop importante. Les pixels sont alors sujets à une inertie dans leur mouvement : ils vont trop loin avant de se rétablir dans la position voulue. C’est ce qu’on appelle un « overshoot », ou, dans un français plus académique, un dépassement de consigne. Pendant leur période d’inertie, la couleur affichée est trop sombre ou trop claire, et on assiste à la réapparition d’un effet de traînée formé par des images fantômes dont la couleur est l’inverse de celle d’une traînée naturelle. C’est le « reverse ghosting ».

 

L’effet pervers : une rémanence « inversée »

L’image ci-dessous combine une série de photos prises par nos soins pour illustrer ce problème. En haut, les courbes illustrant les phases de transitions des pixels lorsqu’on affiche un aplat de couleur jaune en mouvement sur un aplat de couleur grise. La courbe est capturée à l’aide d’une sonde photoélectrique reliée à un oscilloscope. C’est ce dernier qui mesure le temps de réponse. En bas, les photos des couleurs qui défilent de gauche à droite sur notre écran LCD de test. Voilà les différents effets d’un overdrive plus ou moins puissant :

Overdrive éteint : les couleurs en mouvements affichent des traînées « naturelles ». Ce sont les images fantômes capturées par notre appareil photo, en pleine phase de transition entre deux couleurs.
Overdrive minimal : les traînées sont plus discrètes, car la période de transition entre les couleurs est plus faible. On voit d’ailleurs que la courbe, au-dessus, est moins arrondie, traduisant un changement de couleur plus brusque.
Overdrive moyen : la courbe montre que le changement des couleurs est encore plus rapide, mais elle indique un petit dépassement de consigne qui se traduit visuellement par une traînée qui réapparait, cette fois dans une couleur inversée. C’est un début de « reverse ghosting », que nous considérons comme négligeable car très peu visible. C’est le meilleur réglage de l’overdrive.
Overdrive maximal : la courbe montre un dépassement de consigne très marqué à chaque changement de couleur. La traînée, ou rémanence, est alors pire qu’avec un overdrive désactivé, et ses couleurs sont bien à l’inverse de ce qu’elles devraient être. C’est le cas d’école du « reverse ghosting ».

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Par : Opera

La rédaction