Regarder, à la télévision, n’importe quelle émission à l’heure de son choix… ce rêve sera bientôt à portée de télécommande pour tous les amateurs du petit écran. Après plusieurs mois d’expérimentation, effectuée en parallèle, France Télécom et TPS, la filiale de TF1, vont commercialiser à Lyon une offre commune de télévision par ADSL, provisoirement baptisée TPSL, et ce dès le mois de décembre 2003. Pour profiter de ce service, il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances en informatique ni même de posséder un ordinateur !
Un partage des rôles bien défini
La télévision sur ADSL, c’est extrêmement simple. Elle se regarde sur son téléviseur de façon tout à fait classique. Et contrairement à celle par satellite, qui exige l’installation d’une parabole, elle se contente du branchement sur la prise téléphonique d’un filtre et d’un modem, ce dernier étant ensuite relié à un décodeur. Une opération à la portée de tout un chacun. Dans TPSL, le partage des rôles entre France Télécom et la filiale de TF1 est parfaitement défini. L’opérateur de télécommunications se charge, grâce à la technologie ADSL, de la diffusion des programmes à travers son réseau téléphonique. TPS élabore les contenus : les bouquets de chaînes, les banques de films disponibles à la demande et les services interactifs. Disponible dans un premier temps exclusivement sur Lyon, ce service devrait gagner Paris au printemps prochain, puis s’étendre progressivement aux autres agglomérations. Tout le monde ne pourra malheureusement pas en profiter. Pour bénéficier du débit de 4 à 5 Mbits/s, nécessaire à la diffusion d’un programme numérique dans une qualité équivalente au satellite ou au câble, il faut être situé à moins de 3,5 km d’un central téléphonique. Selon certaines estimations, seuls deux tiers des foyers français seraient dans ce cas. La télévision par ADSL ne supplantera donc pas de si tôt la télévision hertzienne… D’ailleurs, TPS reste modeste dans ses ambitions : son objectif est de 300 000 foyers abonnés en cinq ans (à comparer aux 3 à 4 millions qui le sont aux chaînes satellites payantes).En attendant le lancement (toujours hypothétique) de la télévision numérique terrestre (TNT), cette offre constitue la seule voie d’accès à ce type de service pour les personnes en logements collectifs interdits de parabole et non desservis par le câble. Bref, pour beaucoup d’habitants des villes de taille moyenne.France Télécom et TPS n’ont pas encore dévoilé toutes les modalités commerciales de TPSL. On sait toutefois qu’il faudra souscrire auprès de l’opérateur un contrat d’accès vidéo ADSL incluant la mise à disposition d’un décodeur numérique et d’une télécommande. Le filtre voix/données et le modem ADSL ne seront pas inclus dans ce pack. Il faudra se les procurer séparément, à moins de disposer d’équipements compatibles. Parallèlement à cet abonnement, il faudra choisir un bouquet de chaînes parmi ceux que proposera TPS. Leur composition n’est pas encore connue. Le prix des deux services cumulés devrait être du même ordre que celui des formules commercialisées par TPS pour le satellite : entre 19 euros (125 F) et 42,50 euros (279 F) selon la richesse du bouquet. Si on le désire, il faudra ajouter le coût des programmes à la demande, commercialisés par France Télécom selon un modèle kiosque de type Minitel.
D’autres offres en préparation
Le lancement de TPSL marque le début de la carrière commerciale de la télévision sur ADSL ; mais pas la fin de son développement. Ainsi, les techniques de compression doivent encore être améliorées : par exemple, pour permettre à l’abonné d’enregistrer une émission sur une chaîne pendant qu’il en regarde une autre. Dans un premier temps, ce ne sera pas possible. Dans les mois à venir, la concurrence s’annonce rude. Chaînes de télévision, fournisseurs d’accès Internet ou fabricants de modems, chacun y va de son projet. LDCom, la maison mère de 9 Telecom, a expérimenté pendant plusieurs mois avec TF1 un bouquet TV plus Internet, baptisé DreamTV. Il se dit aujourd’hui techniquement prêt. Free tient le même discours. Ces deux acteurs seraient actuellement en phase de négociation avec les fournisseurs de contenus. En effet, TPS est tout à fait libre de conclure des partenariats comparables avec d’autres opérateurs de télécommunication, comme LDCom, l’accord signé entre France Télécom et TF1 n’étant pas exclusif. Et de son côté, l’opérateur historique peut très bien signer demain avec Canal Satellite. L’année 2004 s’annonce donc riche en surprises…
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