Et demain ?

Il n’aura fallu qu’un an aux constructeurs pour passer de 750 Go à 1 To de stockage dans un seul disque dur 3,5 pouces. Soit une augmentation de plus de 30 %. D’ici à quatre ans, Seagate annonce pouvoir stocker 4 To dans un disque. Une progression qui semble sans freins. Plusieurs nouvelles technologies sont en effet capables de repousser les limites physiques. L’une des plus prometteuses : le Heat Assistant Magnetic Recording (HAMR). Avec cette écriture assistée par échauffement laser, les pistes sont rapprochées au maximum. Une fois figés à l’écriture, les atomes très près les uns des autres n’interfèrent pas entre eux par leur magnétisme. Des trouvailles salutaires dans le domaine de l’infiniment petit, qui offrent d’immenses possibilités de stockage… plutôt bienvenues étant donné la croissance exponentielle de la demande.

Logiciels et systèmes toujours plus gourmands

En dix ans, l’ordinateur a évolué. Et, avec lui, ses besoins en stockage. A cette période, un disque dur de 40 Go suffisait. Aujourd’hui, impossible d’y installer Windows Vista. Suites bureautiques, logiciels de sécurité, applications multimédias… En quelques années, la taille de ces programmes a explosé. Microsoft Office en est un bon exemple. Si 190 Mo étaient nécessaires pour installer les composants de base de la version 2000, il faut compter près de 1,4 Go avec la version 2007. Point d’orgue de cette évolution : les jeux vidéo. L’augmentation de la puissance de calcul des cartes graphiques ouvre aux éditeurs une haute qualité de texture ?” du contenu qui nécessite du contenant. Comptez un DVD par jeu, soit près de 5 Go de données à stocker sur le disque dur. Des tailles importantes, qui ne sont pas près de s’amenuiser. La généralisation des jeux sous Direct X10 et les fabuleuses performances graphiques qu’ils impliquent préparent des programmes encore plus dévoreurs d’espace disque.

La HD est gourmande en espace disque

Si vous ne jouez pas, ne vous croyez pas pour autant tiré d’affaire. Les formats numériques ont, eux aussi, tendance à grossir. Les photos prises avec des appareils de 6 à 10 mégapixels génèrent des images d’au moins 3 Mo. Et que dire des reflex et de leur format RAW, des fichiers de 30 Mo chacun !La vidéo n’échappe pas à la règle. Avec la haute définition, la taille des fichiers croît. Pour offrir une image haute définition, un disque Blu-Ray débite 4,5 Mo de données par seconde (36 Mbit/s). C’est 32 Go à stocker pour un film de deux heures ! Des contraintes de stockage que la TNT haute définition va poser dans seulement quelques mois. Mais l’embonpoint des programmes et l’apparition des nouveaux formats ne sont pas les seules causes de ce chamboulement. Le ‘ tout-numérique ‘ a modifié la façon d’utiliser l’ordinateur, mais aussi changé la manière de consommer du stockage. Il y a trente ans, on ne pouvait pas amonceler des milliers de photos et de documents papier. Car, par manque de place dans les placards, il fallait faire le tri. Aujourd’hui, combien de photos numériques ratées avez-vous gardées ? Quelle est la date de votre plus vieil e-mail reçu ? Combien de documents bureautiques avez-vous en stock ? Autant d’éléments qui ne sont pas près de disparaître. Connecter un nouveau disque dur pour augmenter ses capacités de stockage ne prend, en effet, qu’une minute.

Interview : Marc Jourlait, vice-président du marketing chez Seagate

Quelle sera la taille de nos disques dans cinq ans ? Avez-vous une feuille de route précise ?

Avant tout, ayez à l’esprit que, par nature, l’individu a une soif de stockage sans limites. Ce que nous considérons comme des capacités énormes aujourd’hui seront remplies demain. Pour répondre à ce besoin, nous augmentons la capacité de stockage d’environ 50 % par an. Dans trois à quatre ans, nous atteindrons 4 To par disque.

Cette évolution a-t-elle des limites technologiques ?

Les limites existent sans doute. Mais nous ne les atteindrons pas dans les dix à quinze prochaines années. Des technologies récentes, comme le Bit Pattern Mapping (un modèle de classement des données), le Descript Track Recording (le positionnement précis des pistes d’enregistrement), ou le Heat Assistant Magnetic Recording (l’écriture assistée par échauffement laser), nous ont permis de repousser les limites jusqu’au niveau de l’atome.

La mémoire flash, moins sujette aux problèmes mécaniques, ne représente-t-elle pas l’avenir du stockage ?

La mémoire flash connaît encore plusieurs contraintes : elle est limitée sur les cycles d’écriture, et n’offre pas de capacité équivalente à celle du disque dur. Ce n’est pas un concurrent, mais un complément. En effet, plusieurs modèles de disques intègrent de la mémoire flash. Avec ces disques hybrides, nous cumulons le meilleur des deux technologies pour proposer une rapidité daccès et un volume de données important.