- Votre ordi est-il vert ?
- Entre promesses et concrétisation
- Agir autrement pour préserver la planète
Achat, utilisation, recyclage : à tous ces niveaux, la seule vraie clé pour une informatique écologique, c’est le consommateur. Devenir éco-responsable demande d’acquérir certains réflexes. Pour un premier équipement, il faut déjà définir vos besoins. Un micro haut de gamme pour un usage bureautique consommera de l’électricité inutilement. À l’inverse, un modèle d’entrée de gamme pour un usage intensif vous pousserait à un renouvellement trop rapide.Pensez aussi occasion ! Vous pouvez trouver de très bonnes affaires tout en prolongeant la durée de vie d’un ordinateur. Avant de renouveler votre équipement, vérifiez ses possibilités de mise à jour : un simple ajout de mémoire vive, de disque dur ou le changement de la carte graphique peuvent vous donner entière satisfaction à moindre coût. Notez que cette évolutivité est bien meilleure avec un ordinateur de bureau qu’avec un portable.Si vraiment vous désirez du neuf, privilégiez les modèles certifiés par des labels indépendants (lire en pages précédentes). L’écologie exige des grandes décisions, mais surtout des petits gestes quotidiens. La manière dont vous allez utiliser votre ordinateur aura un impact direct sur l’environnement mais aussi sur votre facture d’électricité. Même éteint, il consomme de l’électricité tant qu’il est branché sur le secteur. Idem pour l’écran : entre 1 et 6 watts (W) selon les alimentations et environ 1 W pour un écran LCD récent. En considérant une moyenne de 4 W pour l’ensemble, la quantité d’énergie gaspillée en laissant votre matériel branché pendant quinze jours de vacances se porte à 1,44 kilowattheure (kWh). Ramenée aux 15,5 millions de foyers équipés (en ne comptant qu’un ordinateur par foyer), la perte s’élève à 22 320 000 kWh, soit environ 2,45 millions d’euros (à 0,11 euro/kWh) et 134 tonnes de gaz carbonique dans l’atmosphère (1 kWh nucléaire rejette 6 g de CO2) ! Pour vous, c’est aussi plusieurs euros gaspillés. Débranchez donc vos équipements, idéalement dès que vous ne vous en servez pas, et au minimum quand vous quittez le domicile. L’idéal est d’avoir une multiprise avec interrupteur, sur lequel une simple pression avant de partir vous assurera que le matériel ne consomme plus. Par ailleurs, la consommation annuelle d’un ordinateur peut varier du simple au quintuple, selon que la gestion de l’alimentation est optimisée ou non. Cela comprend l’extinction automatique de l’écran, l’arrêt des disques durs ou encore la mise en veille prolongée. Pensez donc à régler ces paramètres et évitez tout fonctionnement inutile.
Et les micros en fin de vie ?
Même si votre ordinateur est totalement dépassé, il est hors de question qu’il termine avec les ordures ménagères ! Pour que son recyclage se fasse dans les règles établies par la directive DEEE, il faut le remettre aux organisations adéquates (lire l’encadré ci-contre).Mais s’il fonctionne encore, il y a peut-être mieux à faire. Comme l’indique Rudiguer Kuehr, chercheur à l’UNU : ‘ Nous devons aller au-delà du simple recyclage et nous intéresser au marché de l’occasion, à la réparation, etc. Mieux vaut améliorer sa machine ou la revendre : cela économise cinq à vingt fois plus d’énergie que le recyclage. ‘ L’idée rejoint certaines des quinze mesures proposées dans le livre blanc 2010 : Internet pour tous, publié par l’association Renaissance numérique. Par exemple, le reconditionnement, soutenu par Marie-Christine Levet, ex-présidente de Club-Internet. Sur cent ordinateurs jetés, cinquante pourraient être reconditionnés et vendus à 99 euros, soit six millions de micros distribués en quatre ans. Ou encore la donation, que Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de PriceMinister, défend en ces termes : ‘ Chaque année, 3,5 millions de PC sont jetés alors qu’ils pourraient être redistribués aux salariés. ‘ En attendant que ces pistes soient développées, n’hésitez pas à donner votre matériel (associations, amis, écoles…) ou à le remettre à l’une des cinquante boutiques du réseau national de la fédération Envie, un nouvel opérateur d’économie sociale agréé DEEE (envie.org).
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