Xbox One, premier contact et première prise en main de trois jeux exclusifs

Alors que la PlayStation 4 marche sur les Etats-Unis depuis la fin de semaine dernière, avec un succès certain et quelques petits soucis, la Xbox One prépare son arrivée en fanfare des deux côtés de l’Atlantique pour le 22 novembre prochain, ce vendredi même. Nous sommes allés faire un tour dans un hotel mis aux couleurs de la console par Microsoft, afin de nous faire un premier avis sur la Xbox One et sur trois titres phares qui vont accompagner son lancement. Trois exclusivités qui permettent à Microsoft de dire qui l’emporte, dès le jour du lancement, le fameux Day One, en termes de titres réservés à sa communauté de joueurs…
En avant pour une première impression, à commencer par le tout premier contact, la manette…

Petit tour du propriétaire

Là où la PlayStation 4 a été dotée par les ingénieurs de Sony d’un design fort, qui brise les lignes pour mieux retenir l’oeil, la Xbox One se fait discrète, timide. On voudrait être moqueur, on dirait qu’elle ressemble au premier magnétoscope que vous avez jeté il y a quelques années…
A l’avant, le lecteur de Blu-ray et un bouton pour activer la console. Sur le côté, un port USB, pour un disque ou une clé. A l’arrière, une connectique plus riche que celle de la PlayStation 4 composée de deux ports HDMI. Un pour la sortie vidéo vers le téléviseur, l’autre pour l’entrée vidéo depuis une box FAI (en France, la liste est limitée puisque seul Orange semble pouvoir fonctionner à l’heure actuelle), une autre console ou tout autre périphérique HDMI. On trouve également deux ports USB, une sortie audio numérique, un port Ethernet et le port de la caméra Kinect 2. Voilà. Vous êtes fan de 2001 : l’Odyssée de l’espace, voilà votre monolithe.
Ce nouveau capteur Kinect, nous n’avons pour l’instant pas pu en tirer vraiment parti, mais on nous a garanti que la grande majorité des jeux l’utiliseront plus ou moins intensément. Nous ne reviendrons pas sur son angle de vue élargi, sa capacité à reconnaître les utilisateurs, à filmer dans le noir et à reconnaître des commandes vocales, car nous n’avons pas pu les éprouver.

A fond les manettes

En revanche, nous avons pu prendre en main la nouvelle manette qui accompagne la Xbox One. Selon le site VentureBeat, ce nouveau gamepad aurait coûté 100 millions de dollars à développer. Si le résultat final est très plaisant, la facture totale inclus apparemment des tonnes de recherche sur l’intégration d’un projecteur, d’émetteur d’odeurs, etc.
A la regarder, elle semble moins innovante que la très agréable manette de la PlayStation 4, qui flamboie avec son pavé tactile, sa barre lumineuse et son bouton Share. Pourtant, le nouveau pad de la Xbox One, sans changer la recette de son excellence, évolue un peu. A l’image des sticks, toujours aussi précis, qui sont désormais recouverts d’une surface antidérapante. Les gâchettes ont été également été revues, pour être plus agréables et surtout offrir un retour de force, via des vibrations qu’il s’agisse d’accélérer dans Forza 5 ou de tailler à tout va dans Ryse. N’ayant pas testé la console dans le cadre silencieux et quiet d’un salon, il est possible que ces vibrations s’avèrent un peu bruyantes, mais il faudra s’en assurer ultérieurement. En tout cas, si les vibrations de la manette de la PS4 nous semblaient un peu timorées, on ne pourra pas en dire autant de la Xbox One.
Enfin, l’espace entre les boutons d’action et le bouton Start est également accru, semble-t-il, ce qui évite de mettre en pause le jeu accidentellement. En définitive, cette nouvelle manette semble bénéficier d’une finition encore plus poussée que celle accordée à ses aînées.
Alors que nous ne jurions que par la manette de la Xbox 360, cette nouvelle génération de console est plus difficile à départager. Il faudra voir comment se comporte la manette de la PlayStation 4 au fil du temps, ce qu’elle apporte, éventuellement avec le PlayStation Eye et comparer ce bilan avec l’apport du couple manette Xbox One et Kinect 2. Mais une chose est sûre, la manette n’est plus un argument pour écarter la PlayStation.

Ryse : Son of Rome, Ave Marius Batmanus !

En un mot : immersion. En quelques-uns de plus, une fois démarré il est difficile de s’arrêter. Pourtant, il semblerait qu’il faudra se faire une raison, parce qu’en deux heures de jeu, trois des niveaux (sur huit) étaient terminés. Mais la qualité de l’ensemble était telle qu’il a fallu l’appel d’un buffet séduisant et une heure avancée de l’après-midi pour nous faire lâcher la manette.
Graphiquement, là où Dead Rising 3 n’a pas vraiment l’air next gen, Ryse déroule sous nos yeux des décors splendides, dont la profondeur de champ est toutefois réduite. Mais il est rare d’avoir l’occasion de le constater car les niveaux, successions de beaux couloirs et de jolies arènes – les textures sont splendides -, défilent à une vitesse infernale, rythmées par des animations ultra fluides et des combats grisants.
Les combats justement, parfaitement orchestrés, empruntent la base de leur mécanisme à celui des Batman, de Rocksteady. Une touche pour parer, une autre pour frapper, et une petite dose de QTE pour terminer l’adversaire. Evidemment, ces enchaînements donnent droit à des combos, vous permettant de remplir diverses jauges de rage ou de bravoure, notamment. On peut également, via des coups bien enchaînés, renflouer sa santé, remplir sa rage, augmenter les dégâts infligés, etc.

Mais cet aperçu du gameplay ne doit pas faire oublier que Ryse, c’est aussi une ambiance. La Rome du premier siècle après Jésus Christ ne ressemblait certainement pas à ce que les développeurs de Crytek nous proposent, mais peu importe. Il y a une vraie présence, une vraie entité historique (même fausse) que ce soit à Rome, pour les premiers chapitres ou dans l’île de Bretagne un peu plus tard. Evidemment, le genre du jeu implique des exagérations de taille, mais on est encore loin de ce que nous propose le Grec Kratos.
Le scénario, car il en faut un, vous met dans les caligae d’un centurion romain, Marius Titus, fils de Leontius. Dans le but de venger votre père vous allez affronter l’anglois du temps jadis. Mais cette « traque » est également enrichie d’une petite dose de fantastique avec les oracles de rigueur et un général fantôme, Damoclès. Bien que joliment amené, nous ne sommes pas allés assez loin dans le scénario pour prendre la mesure de son apport. Seule crainte, la durée de vie du jeu. Trois niveaux en deux heures ça en dit long. Voire court.

Editeur : Microsoft Studios
Développeur : Crytek
Genre : Actionus/Beat’em allus

Forza 5 : en voiture Simone !

Grisant ! Forcément, quand le premier contact avec la cinquième édition de Forza prend la forme de la McLaren P1. Avec l’intégralité des assistants activée (passage de vitesses, régulation d’allure en entrée et sortie de virage, suggestion de trajectoire par marquage au sol, etc.), autant vous dire que ce fut une vraie partie de plaisir et un jeu d’enfant de finir premier. Conduite assistée, mais vraies sensations de vitesse ! Notamment lors des dépassements. La nouvelle manette Xbox One participe pleinement à la construction de ces sensations : vibrations causées par l’accélération dans la gâchette droite, vrombissement du moteur dans le corps du pad mais aussi des éléments rencontrés au sol.
Si la conduite par défaut est assez facile à appréhender et vite enivrante, les choses ses compliquent bigrement quand on désactive les assistants. On a alors l’impression d’avoir des voitures plus nerveuses, plus pêchues. Mais généralement, on finit par bien sentir la vitesse et la force du choc au moment de l’impact, en bout de course, après une belle sortie de virage… Jouissif, c’est le bon mot ! Quand on rogne la bordure de la piste on sent dans la manette les petits crans formés dans les bandes rouges et blanches. Un détail, mais qui apporte son petit lot de réalisme.
Le réalisme, c’est aussi le comportement des autres pilotes sur la route. Généralement, l’intelligence artificielle des pilotes les rend soit trop passif, soit trop agressif. Les uns freinant bien trop en avance, les autres, vous poussant pour passer. Les choses changent quelque peu avec l’arrivée d’une intelligence artificielle dans le cloud, appelée Drivatar. Cette technologie se charge d’enregistrer les principales caractéristiques de votre style de conduite avant de l’agréger dans le cloud pour le redescendre ensuite sur l’ensemble des plateformes. Ainsi fonctionne l’intelligence artificielle du jeu ! Plutôt bien vu, même s’il faudra du temps pour voir l’application au fil du temps de ce genre de techno. Car, même si Drivatar affine le comportement des coureurs et vous oppose à des pilotes qui auront tendance à réagir à votre conduite, nous avons pu remarquer que le jeu compose toujours plusieurs pelotons au cours de la course, les traînards, les coureurs médians et la tête. Passer de l’un à l’autre est parfois toujours aussi compliqué, après une sortie de piste, par exemple.
Enfin, pour coller au réalisme truculent de ce qui se fait de mieux en matière de commentaire automobile, les trois animateurs du show anglais Top Gear, Jeremy Clarkson, Richard Hammond et James May, ont prêté leur voix au jeu. Et leur humour décalé également.

Enfin, et parce qu’un jeu Microsoft Studios se doit de faire plus que les autres, parlons des graphismes. On a dépassé le stade de la perfection puisque la peinture des véhicules est plus vraie que nature : elles brillent tellement qu’on les croirait toutes chromées. Mais c’est extrêmement joli à regarder. Au total, le jeu en dénombre 200. Trois fois moins que dans la précédente version et pour cause le niveau de détail a été revu à la hausse et « chacune a été développée from scratch. Aucune reprise des épisodes précédents », précise Dan Greenawalt, directeur artistique chez Turn 10 Studio, créé en 2001, dédié à la licence Forza et responsable des quatre opus précédents, (en photo ci-dessous, à droite, et accompagné du directeur du design chez McLaren, Frank Stephenson). « La chose dont je suis le plus fier dans cette édition ? Les graphismes ! », ajoute-t-il, sans nous surprendre.
Les fans devraient être emballés et la Xbox One tient certainement là un de ses arguments de vente, un de ses titres phares au lancement. Mais un jeu de course reste un jeu de course, et, côté évolution du level design… on tourne en rond !

Dead Rising 3 : viande saignante et bricolage

La série des Dead Rising, qui a fait ses premiers pas sur Xbox 360, avec de devenir une exclusivité Xbox One pour son troisième volet n’est pas facile à mettre dans une case. D’autant que pour cet épisode, on nous promet un scénario plus ombre et un monde ouvert, sans temps de chargement. Si on a pu vérifier la la seconde promesse en jouant, s’assurer de la véracité de la première était plus difficile. Si l’environnement paraît plus réaliste et moins clinquant que Las Vegas, si les quelques missions réalisées sont effectivement plus lugubres, il est difficile de ne pas sombrer du côté « gore » de la force. Car ce qu’on retient d’une prise en main de quelques heures, c’est avant tout l’aspect jubilatoire et « défoulatoire ». On se retrouve rapidement à oublier le scénario, les objectifs principaux, pour le plaisir sans cesse renouveler de transformer un chopper en rouleau compresseur-lance-flamme. Crise de rire assurée. Conduite en état d’hilarité aussi ! D’autant que piloter ces engins revient rapidement à traverser des foules de zombies, à avaler des kilomètres d’autoroute tapie de zombies, par millier, que l’on écrase. Tel Moïse une mer rouge s’ouvre alors devant nous.
Pour ce qui est des armes, le bricolage est également au rendez-vous, comme dans les éditions précédentes. Les blueprints étant même accessibles désormais dans des safe houses (oui, comme dans Left 4 Dead) dispersées sur la carte. Mention spéciale pour ce sèche cheveux couplé à je-ne-sais-plus-quel-engin (un extincteur, peut-être) pour obtenir le Lust Cannon, une arme en forme d’appareil génital masculin géant qu’on porte entre les jambes avec une classe sans nom et qui projette glace ou flammes. Combinez cela avec une tenue de catcheur et le succès est garanti. Surtout si vous jouez la « campagne » en coopération avec un ami, comme ce pourra être le cas.
Kinect 2 est utilisé par les développeurs de Capcom. Ainsi, vous pourrez attirer les zombies en faisant du bruit dans votre salon, pour ensuite les contourner. Ils pourront également réagir à l’éclairage de la pièce dans laquelle vous jouez. Graphiquement, Dead Rising 3 est honnête mais n’est pas à franchement parler une démonstration technique du potentiel des consoles de nouvelle génération. Pour autant, à voir la fluidité des déplacements alors que le personnage est entouré de centaines de zombies mécontents, on comprend vite qu’un saut a été effectué en termes de puissance.

Editeur : Capcom
Développeur : Capcom
Genre : Survival gore

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Source :
VentureBeat