Internet à volonté, pour 300 F (46 ?) par mois, communications locales comprises : “Ces nouveaux forfaits risquent fort de provoquer des vagues de désabonnement au profit des fournisseurs d’accès qui les proposent “, déclare Sébastien Socchard, le PDG de WorldNet. Ce responsable définit ainsi le prochain enjeu du web à court terme : “Des forfaits incluant à la fois l’accès à Internet et la communication téléphonique, la prochaine bataille se fera sur ce terrain, plutôt que sur celui de l’ADSL !” WorldNet est le premier FAI à proposer une telle formule : 20 heures de communications par mois et un accès libre les soirs et les week-ends pour 300 francs.
Deux autres FAI ont suivi et annoncent des forfaits similaires : WorldOnline (mêmes conditions que WorldNet), et surtout AOL, qui teste un forfait illimité valable 24 heures sur 24. Pour être à même de proposer ces tarifs avantageux, les FAI ont recours aux opérateurs alternatifs pour acheminer les appels.
Une nouvelle opportunité pour les opérateurs
Pour Jérôme Michel, chef de produit Soho & Internet chez Kertel (partenaire de WorldNet), plutôt qu’une contrainte du marché, cela représente une nouvelle opportunité pour les opérateurs : “C’est une nouvelle façon d’accéder à Internet. Cela fonctionne très bien aux États-Unis. En France, on ne peut présumer des résultats des tests en cours, mais nous espérons que la formule sera viable.” Viable, mais subordonnée aux éventuels abus de consommation des internautes, à l’instar du câble, où 5 % des abonnés monopolisaient 80 % de la bande passante. “Nous avons calculé des moyennes de consommation en prenant des chiffres américains comme références. De même, nous avons pris quelques précautions pour éviter les téléchargements abusifs”, explique-t-on chez Kertel. Et Sébastien Socchard de conclure : “L’idée est de satisfaire la majorité des internautes, pas de permettre à une minorité de laisser leur téléphone décroché toute la nuit.”Gagner des internautes coûte que coûte… Ce credo des FAI sous-entend une surenchère permanente, qui ne peut que profiter à l’utilisateur final. Les opérateurs devront cependant trouver des moyens de discipliner l’usage des lignes, afin d’éviter une surconsommation dommageable à la qualité de service.
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