Depuis le 1er mars 2010, Microsoft a commencé de diffuser en Europe (1) son écran multichoix des 12 navigateurs, le désormais fameux ballot screen. Sont concernés les utilisateurs de Windows XP, Vista ainsi que 7 qui bénéficient des mises à jour automatiques et qui utilisent Internet Explorer comme navigateur par défaut.
Ceux-ci verront, à la suite d’une mise à jour, apparaître deux écrans (voir ci-contre) : le premier leur indiquant en quoi le choix du navigateur est « une décision importante », puis un autre, leur présentant 11 logiciels, en plus d’Internet Explorer.
La diffusion de l’écran multichoix doit s’étaler en Europe sur les trois mois à venir. Un test avait déjà été mené dès le 23 février dans trois pays, la France, la Belgique et le Royaume-Uni.
100 millions de PC concernés ?
Pour rappel, cette mesure était exigée par Bruxelles dans le cadre de la procédure ouverte contre Microsoft pour la vente liée de Windows et d’Internet Explorer.
Pour la Commission européenne, « l’écran multichoix devrait s’afficher sur plus de 100 millions d’ordinateurs personnels (PC) en Europe entre aujourd’hui [début mars, NDLR] et la mi-mai ». La « gardienne des traités européens » indique que l’écran est aussi accessible à tout utilisateur d’Internet sur cette page Web.
Dans un communiqué, Joaquìn Almunia, membre de la Commission européenne chargé de la concurrence, estime que ce choix donné aux Européens augmentera « la concurrence et l’innovation (…) dans ce domaine important », ce qui encouragera aussi « l’utilisation des standards Web ouverts, qui sont indispensables au développement toujours plus poussé d’un Internet ouvert ».
77 % des Français n’auraient pas entendu parler de l’écran multichoix
L’écran multichoix doit être proposé en Europe pendant cinq ans. La Commission rappelle que les fabricants sont également autorisés à installer dans Windows d’autres navigateurs en plus d’Internet Explorer ou à sa place. Et le numéro un mondial du logiciel a promis de n’utiliser aucune mesure de rétorsion à leur encontre.
Opera, qui est à l’origine de cette affaire, avec une plainte européenne déposée en décembre 2007, se réjouit de la diffusion de cet écran multichoix. L’éditeur norvégien parle d’une « étape cruciale de l’évolution du Web, pour les utilisateurs, les développeurs et tous ceux qui veulent qu’il soit une plate-forme saine pour l’innovation, l’information et la communication ».
Dans un entretien accordé à Reuters, Rolf Assev, le directeur de la stratégie d’Opera, explique d’ailleurs que depuis le début de la diffusion de l’écran multichoix, les téléchargements du navigateur ont plus que triplé dans des pays européens majeurs, comme la Belgique, la France, l’Espagne, la Pologne ou encore le Royaume-Uni.
Un ballot screen orienté ?
Mozilla, qui édite Firefox, a ouvert un site Internet pour donner de la visibilité au ballot screen, la jugeant insuffisante. Selon la fondation (2), « 77 % des personnes interrogées en France ignorent que Microsoft avait désormais le devoir de présenter un écran de choix du navigateur ».
Pour certains, comme le narrent nos confrères d’Ars Technica, le codage du ballot screen pose problème. C’est ce que croient savoir le site slovaque DSL.sk et Rob Weir, un cadre d’IBM, qui ont utilisé l’écran multichoix simulé en ligne. Selon leurs tests (que d’aucuns jugent non satisfaisants) l’affichage des cinq premiers navigateurs du ballot screen – censé être aléatoire – aurait tendance à assigner de façon anormale la cinquième position à Internet Explorer, à droite de l’écran.
Informés de ce supposé problème, Mozilla épluche les résultats publiés pour tirer l’affaire au clair et Opera mène des tests.
(1) Au sein de l’Espace économique européen : les 27 de l’Union européenne, plus la Norvège, le Lichtenstein et l’Islande.
(2) Source Ipsos Mori Online Survey, 1 000 personnes interrogées, étude menée du 19 au 21 février 2010. Données pondérées pour représenter la population française.
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