Microsoft a annoncé le lancement de Visual Studio 15.9 ce qui, en soit, ne concerne que les développeurs. Ce qui nous concerne, en revanche, c’est que ce programme qui permet de compiler des logiciels profite d’une grande nouveauté : la compilation des applications ARM64, la version 64 bit des programmes dédiés aux processeurs ARM.
Or, depuis l’année dernière, il existe une nouvelle génération de PC portables appelés « Always Connected PC » qui fonctionnent non pas avec un processeur Intel/AMD classique, dits « x86/x64 », mais avec des processeurs de smartphone conçus par Qualcomm qui sont basés sur l’architecture ARM.
Microsoft a compilé pour l’occasion une version spéciale de Windows 10 « ARM ». Mais l’un des problèmes de ces machines était l’impossibilité pour ce système d’exploiter les applications 64 bit.
En (très) bref, un système 64 bit permet de gérer plus de mémoire vive (4 Go max 32 bit !) et sa structure ainsi que les jeux d’instructions récents des processeurs modernes permettent d’obtenir de meilleures performances à tâche équivalente. Mais jusqu’à présent, si les puces de Qualcomm comme le Snapdragon 835 (et ses successeurs) sont bien compatibles 64 bits, ce n’était pas le cas des apps Windows ARM. Le changement est donc plus que bienvenu puisque c’est justement du côté des performances que ces plates-formes Windows 10 ARM pêchent, comme nous l’avons constaté et démontré avec nos tests des Asus NovaGo et autre HP Envy X2.
64 bit : oui à l’ARM 64, non au x64
Une précision est d’importance : si Microsoft ouvre la voie aux applications ARM 64, l’émulation x64 n’est pas de la partie. Et comme le rappelle Paul Thurrott, grand spécialiste de Microsoft, l’entreprise a précisé dès le début du projet que l’émulation des applications x64 sur les processeurs ARM ne serait « jamais de la partie ». En clair, un programme pour processeurs Intel/AMD compilé uniquement x64 comme Photoshop CC ne peut pas et ne pourra jamais fonctionner sur aucun système Windows 10 ARM. Il faut à tout prix qu’Adobe, l’éditeur logiciel de Photoshop, compile son application expressément en ARM 64 pour que cela soit possible.
C’est toute la faiblesse de Microsoft pour son Windows 10 ARM : si l’entreprise fournit désormais bien tous les outils pour produire des logiciels ARM 32/64, elle est à la merci du bon vouloir des développeurs quant à la recompilation – et donc la disponibilité – des applications. La balle est donc dans le camp d’Adobe et de tous les autres éditeurs logiciels, petits et grands, pour enrichir non seulement la logithèque mais aussi le parc de drivers ARM 64 de Windows 10 ARM.
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