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Voiture électrique à 100 euros par mois : qui pourra profiter de l’offre ? Avec quelle voiture ? Pour combien de temps ?

C’est l’une des mesures phares du programme d’Emmanuel Macron, mais elle reste très floue. La location d’une voiture électrique à 100 euros/mois suscite beaucoup d’attentes alors même que son mode d’attribution n’a pas été validé. Voilà ce qu’on en sait à ce jour. 

C’était l’une des promesses de campagne d’Anne Hidalgo, reprise à son compte entre les deux tours de l’élection présidentielle par Emmanuel Macron : une aide à la location pour une voiture électrique. Autrement dit : un « leasing social » à 100 euros par mois. Intégrée à la hâte au programme du président réélu, la mesure n’a pas été particulièrement détaillée au cours de la campagne. Conséquence : quelques semaines après l’élection, Emmanuel Macron et sa ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, n’ont toujours pas défini les contours de l’offre. En quoi consiste réellement cette aide ? Qui pourra en bénéficier et pour combien de temps ? Les réponses à ces questions essentielles arrivent au compte-goutte, à mesure que la réflexion progresse et que son financement se dessine. 

En quoi consiste l’aide à la location d’une voiture électrique ?

Pour rappel, cette nouvelle mesure incitative vise à accélérer la transition vers le véhicule électrique. Elle s’ajoute au bonus écologique et à la prime à la conversion, mais vise un public plus modeste dans la mesure où elle dispense d’un investissement initial de plusieurs milliers d’euros.

D’après les déclarations de la ministre, cette aide viendrait en complètement d’une offre de leasing traditionnelle « pour épauler une location longue durée ». Concrètement : ce n’est pas l’état qui louera directement des véhicules aux particuliers, il financera une part de la location directement auprès des constructeurs ou loueurs. Dans les faits, si le véhicule est affiché à 149 euros par mois en location, l’État prendra à sa charge 49 euros, laissant à la charge du locataire les 100 euros restants. Quant à l’apport initial ou premier loyer, il sera garanti par la Caisse des dépôts. 

Qui peut prétendre à la voiture électrique à 100 euros par mois ?

C’est LA question majeure concernant le dispositif. À l’heure actuelle, c’est également la principale énigme qui entoure le projet. Ni le président de la République ni sa ministre ne se sont prononcés sur le sujet, même si dans les grandes lignes, il est possible de comprendre que la mesure visera surtout les ménages modestes. Il faudra sans doute jeter un œil à son revenu fiscal de référence pour vérifier son éligibilité, mais pas seulement. En effet, du côté du ministère de la Transition écologique, il se murmure qu’il y aurait aussi d’autres conditions d’attribution liées à l’âge ou encore à la profession. L’objectif serait de favoriser l’accès à l’électrique pour les jeunes conducteurs et les professions d’aides aux personnes. 

Quelles modèles de voitures seront disponibles à la location ?

Si vous rêviez de prendre le volant d’un Model Y à peu de frais, il faudra sans doute trouver une autre combine. L’aide à la location concernera évidemment des véhicules plus modestes. Du côté du gouvernement, on évoque déjà un montant de 50 millions d’euros la première année avec l’objectif de financer 100 000 contrats. Après un rapide calcul, l’aide de l’état peut être estimée à 500 euros par an et par véhicule, ce qui limite fortement le nombre de modèles éligibles. 

Si l’on regarde du côté des tarifs appliqués actuellement, seule une poignée de voitures est concernée :

  • Dacia Spring (120 euros/mois)
  • Fiat 500 (119 euros/mois)
  • Nissan Leaf (99 euros/mois)
  • Hyundai Kona (99 euros/mois)

Même les incontournables Renault Zoé (169 euros/mois) et la Peugeot e-208 (149 euros/mois) semblent inaccessibles compte tenu des conditions évoquées. 

Quelle sera la durée de la location ?

En règle générale, les offres de leasing incluent une durée (entre 24 et 72 mois). Or, si le montant de l’enveloppe globale est à priori connu, le gouvernement ne s’est pas prononcé sur la durée de son coup de pouce et par extension la période pendant laquelle les futurs locataires bénéficieront d’un tarif préférentiel. En revanche, comme pour les contrats classiques, le client aura un choix à faire à l’issue de son contrat. Résilier l’offre ou acheter son véhicule. 

Quand l’offre sera-t-elle accessible ?

Agnès Pannier-Runacher dit vouloir accélérer sur ce dossier : « Il faudra un dispositif suffisamment robuste pour que les Français puissent en bénéficier tout de suite ». Malgré ses bonnes intentions, la ministre devra respecter un calendrier assez strict. La mesure devrait à priori être insérée dans la loi de finances rectificative qui sera présentée au lendemain du second tour des élections législatives. 

Enfin, quand bien même l’offre serait accessible, il faudra sans doute composer avec les stocks restreints de véhicules électriques disponibles et des durées de livraison qui ne cessent de s’allonger au gré de la guerre en Ukraine et de la crise des semi-conducteurs. 

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Dimitri Charitsis