Passer au contenu

Vendredi, l’hebdo du Web, fera son retour avant la fin de l’année

Jacques Rosselin, l’un des fondateurs du journal, travaille à la refonte du système de veille et de sélection des infos sur le Net. Il servira à alimenter la nouvelle version de l’hebdomadaire.

Il y a un an, le journal Vendredi arrivait dans les kiosques. Le concept de l’hebdomadaire se voulait innovant puisqu’il compilait le meilleur des articles publiés sur des blogs et des sites d’informations. Après un premier numéro vendu à 50 000 exemplaires, le journal a atteint une vitesse de croisière de 10 000 à 15 000 exemplaires. Il a fait une pause cet été et n’est pas réapparu à la rentrée. Jacques Rosselin, l’un de ses fondateurs, nous explique pourquoi et livre les détails de son retour prochain.

01net. : Le journal Vendredi a marqué une pause depuis cet été. Que devient-il 
Jacques Rosselin
 : Le journal va faire son retour dans les kiosques avant la fin de l’année. Nous avons pris un peu de retard car, auparavant, nous devons nous occuper de la refonte du site.

Quel sera le rôle du nouveau site Vendredi.info dans l’élaboration de l’hebdomadaire ?
Il va nous servir de moteur éditorial. Avant, nous faisions remonter l’information de manière artisanale : quatre journalistes épluchaient leur compte GoogleReader [un agrégateur de flux RSS, NDLR], sélectionnaient des infos et les agrégeaient dans un compte commun. Puis on les « taguait » pour les répartir en rubriques et préparer la conférence de rédaction. La démarche nous prenait du temps, et notre couverture était limitée. Pour la saison 2, les choses vont être très différentes. Nous faisions un journal à partir du Net. Maintenant, nous allons faire un journal avec le Net.

De quelle manière allez-vous désormais faire remonter l’information ?
Nous irons chercher les liens où ils se trouvent : sur les réseaux sociaux, en branchant directement notre site sur Facebook et Twitter. L’idée est d’aller y chercher les liens d’articles proposés par des centaines de blogueurs et de lecteurs.
Thierry Crouzet, qui a développé le site Cozop.com, et avec qui nous travaillons, les appelle les « propulseurs » d’informations. Nous allons donc considérablement enrichir notre veille et ouvrir des pistes éditoriales auxquelles notre petite équipe de journalistes n’aurait pas pensé. Pour développer cette association propulseurs-journalistes, nous travaillons avec Narvic, un blogueur qui est l’un des meilleurs spécialistes des nouveaux médias et qui édite Novovision.fr. C’est lui le nouveau responsable du site.

Recherche de partenaires

Quelle est la valeur ajoutée du site Vendredi.info par rapport à un agrégateur de flux ?
Je vous l’ai dit, c’est le véritable moteur éditorial du journal. Il nous permettra de sélectionner les meilleurs articles dans tous ces flux, grâce au travail de veille qui se fait déjà dans les réseaux sociaux. Ensuite, les journalistes de Vendredi vont plus loin : ils qualifient les sources du Net, ce que ne fait pas un agrégateur.
C’est ce qui manque sur le Net. On a beau lire un article intéressant, on en sait peu sur celui qui l’a écrit. Nous qualifions aussi ceux qui « propulsent » les liens, c’est-à-dire ceux qui recommandent aux autres ces articles sur le Net. Enfin, à partir de ce fil de billets sélectionnés, les huit journalistes de notre équipe vont relire ceux qu’ils jugent les plus intéressants et effectuer sur eux un travail d’editing classique.

Le lancement de la nouvelle version du site est prévu pour quand ?
J’espère pouvoir lancer une version alpha ou bêta du nouveau site d’ici à la fin du mois d’octobre.

En attendant le retour de Vendredi en kiosques, vous êtes tout de même présent sur le papier à travers l’hebdo de Bakchich ?
Oui, c’est la première fois que nous proposons des pages régulièrement à un média. Nous avions fait un premier essai avec Libé en novembre dernier pour l’élection d’Obama, avec des blogs américains. Nous livrons à Bakchich quatre pages clé en main d’actualités sélectionnées sur les blogs et les sites d’infos. Nous sommes totalement libres du choix des informations. Nous leur avons par exemple fourni un article grinçant du blogueur Jean-Pierre Martin sur le thème du faux « suicide » du PDG de France Télécom sans que cela pose le moindre souci.

Vous souhaitez développer cette activité d’agence de contenu ?
Oui, nous sommes en phase de prospection avec Nata Rampazzo [qui dirige une agence spécialisée dans le design éditorial, NDLR] auprès de la presse quotidienne régionale. Il s’agirait là aussi de leur fournir ensemble des pages clé en main sur la vie numérique. Une colonne serait réservée au journal pour les blogs régionaux.

Comment financez-vous vos projets Web et papier ?
Nous sommes associés à Pierre Bergé, avec lequel nous avons réinvesti le produit de la vente de notre opérateur de télévisions locales à Hersant (Antennes locales). D’autres investisseurs, comme Xavier Niel [fondateur d’Iliad-Free, NDLR], ont manifesté de l’intérêt pour notre projet. Pour nous développer, nous recherchons un ou deux partenaires supplémentaires. La banque Rothschild nous aide pour le tour de table. Nous n’avons pas d’à priori sur la nature de cet investisseur, industriel ou financier.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Propos recueillis par Coralie Cathelinais