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Manolosanctis publie les BD plébiscitées par les internautes

Pour dénicher les jeunes talents, cette maison d’édition permet aux dessinateurs de diffuser leurs albums sur son site. Ceux qui retiennent l’attention des internautes auront, peut-être, la chance d’être publiés.

Les amateurs de musique ont MyMajorCompany, ceux de cinéma, Touscoprod. C’est au tour des fans de BD d’avoir leur site communautaire pour dénicher les jeunes talents : celui de Manolosanctis, une maison d’édition qui a ouvert ses portes au début du mois. Elle s’appuie sur les avis des internautes pour sélectionner les auteurs qui vont être publiés. Mais elle ne leur demande pas de contribution financière.

« Les internautes sont plus sincères dans leurs coups de cœur quand il n’y a pas d’enjeu financier. Cela nous préserve des effets de spéculation qui pourraient favoriser les auteurs les plus vendeurs et pas forcément les plus originaux », explique Arnaud Bauer, président de Manolosanctis.

N’importe quel internaute peut s’improviser critique de BD, après inscription. La communauté est également ouverte à tous les auteurs de bandes dessinées. Pour présenter un minimum d’albums lors du lancement du site, Manolosanctis a démarché des dessinateurs. « Ce premier recrutement a instauré une sorte de standard de qualité », estime Arnaud Bauer. Ce qui permet à la maison d’édition d’afficher aujourd’hui environ 150 albums d’un niveau professionnel, sans qu’aucune sélection soit effectuée avant leur mise en ligne.

Un album sélectionné chaque mois

Certains albums ne sont pas encore terminés. C’est aussi l’un des avantages de ce mode d’édition communautaire : les dessinateurs peuvent commencer par publier quelques planches pour voir si elles recueillent les faveurs du public. Et s’inspirer des critiques pour construire et peaufiner les planches suivantes. Ils s’assurent ainsi une popularité qui leur permettra d’être examinés par le comité de sélection.

Ce comité se réunit chaque mois pour choisir l’album qui sera publié. Son choix ne se porte pas forcément sur celui qui a été le plus plébiscité par les internautes. « L’album Oklahoma Boy, de Thomas Gilbert, se classait en troisième ou en quatrième position, mais c’est lui que nous avons retenu, car il présentait le plus fort potentiel », explique Arnaud Bauer.

Uniquement de la vente directe

Comme toute maison d’édition, Manolosanctis travaille ensuite avec l’auteur à la retouche des textes et des planches, à l’ajout de bonus, afin d’élaborer une version définitive. La toute jeune maison a déjà publié deux albums, tirés chacun à 3 000 exemplaires. Ils seront prochainement vendus, aux alentours de 17 euros, uniquement sur le site.

« La vente directe nous permet de supprimer les frais de distribution et de mieux rémunérer les auteurs, qui touchent jusqu’à 20 % du prix d’un album », précise Arnaud Bauer. Dans le circuit de distribution classique, le pourcentage avoisine plutôt les 8 %.

L’internaute y trouve aussi son compte. Une fois édités, les albums restent consultables gratuitement en ligne, mais dans leur version non retouchée. Vous pouvez découvrir un exemple ci-dessous :

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Coralie Cathelinais