Le marché des solutions d’interfaçage entre applicatifs est composé d’une myriade de produits complémentaires, issus de multiples sociétés. À coups d’alliances et de rachats, les éditeurs tentent de consolider leurs offres.
Le marché mondial de l’EAI devrait faire un bond de 50 % en 2000, pour atteindre 2,5 milliards de dollars, estiment les analystes de l’Aberdeen Group. Selon ce cabinet d’études, c’est Internet, et plus particulièrement le commerce électronique B-to-B, qui va tirer la demande des entreprises. Les besoins d’intégration des systèmes d’information entre partenaires, fournisseurs et clients sont tels que l’on assiste à une multiplication des offres de logiciels dits d’EAI. Qu’il s’agisse de logiciels de transfert de données, de middleware, d’outils de transformation de données, d’interfaces, de logiciels de workflow ou encore de serveurs d’applications, tous les fournisseurs se réclament de ce marché prometteur. Chez Euriware, un intégrateur qui a édité une étude sur les solutions d’interfaçage, on estime cependant que le plus petit dénominateur commun aux véritables outils d’EAI réside dans la présence de connecteurs permettant de les relier aux grands progiciels. Ainsi, pour prétendre offrir un outil d’EAI à part entière, il faudrait que celui-ci soit doté de facilités de connexion à des PGI comme SAP R/3 ou Oracle Applications, à des solutions de GRC (gestion de la relation client) comme celles de Siebel, Pivotal et Clarify, ou à des progiciels de gestion de la logistique (Supply Chain Management) tels que ceux de Manugistics ou de I2. Le cabinet Ovum estime, de son côté, que c’est la combinaison des trois composantes, services de connectivité, gestion des processus et transformation des données, qui signe la véritable appartenance à la famille de l’EAI.
Objectif : l’offre intégrée globale
En fait, au-delà des appellations plus ou moins bien contrôlées, les produits disponibles sur le marché répondent à des besoins très divers, mais bien réels. La première génération d’EAI à base de message broker prenant en compte la fonction de routage est aujourd’hui dépassée. Et le grand défi des éditeurs consiste à jouer au maximum l’intégration fonctionnelle. Sur le seul marché français, plus d’une quinzaine d’acteurs sont représentés, la plupart américains, comme Tibco, CrossWorlds, Neon Software, IBM, Microsoft, BEA, TSI, Vitria, Forté, Active Software, STC, Template Software, etc. Quelques rares français, comme Sopra et Interface, se sont aussi engagés dans cette course. À coups d’alliances et de rachats (reprise de InConcert de Xerox par Tibco, alliance de HP avec Active Software, de BEA avec BlueStone, rachat de Novera par Mercator, etc. ), le marché a amorcé une structuration. Le Gartner Group prévoit d’ailleurs que, d’ici à trois ans, les grands fournisseurs d’infrastructure, comme IBM, Microsoft, BEA, Sun, Oracle et SAP, représenteront 80 % de l’offre.