Passer au contenu

Une carte musique 2 pour effacer le flop de la première

Le ministère de la Culture relance la carte musique jeune. Le prix des MP3 est toujours divisé par deux, mais la carte se vend désormais en magasin. Objectif : faire mieux que la première édition, écoulée à 50 000 exemplaires.

Après un lancement raté, on croyait la carte musique jeune définitivement enterrée. Il n’en est rien. Le ministère de la Culture récidive aujourd’hui, avec une seconde édition. Dans une interview accordée à Direct Matin, Frédéric Mitterrand officialise son lancement en rappelant qu’elle permet de diviser par deux le prix de la musique pour les jeunes. Il espère ainsi effacer l’échec de la première version, écoulée à un peu plus de 50 000 exemplaires seulement, un an après son lancement.

En quoi cette carte musique jeune 2 se différencie-t-elle de la première édition ? Principalement par son mode de distribution. Dès ce vendredi 25 novembre, elle est disponible en format physique dans plusieurs magasins et plus seulement en ligne. Carrefour en fait la promotion depuis plusieurs semaines et la carte est annoncée à la Fnac, Géant Casino, Game et Monoprix.

Pour le reste rien ne change. Deux modèles sont disponibles, avec des crédits de 10 ou de 25 euros. L’Etat double ce montant, dans la limite d’une carte par personne. Elle est réservée aux 12-25 ans, une tranche d’âge qu’il faut en priorité éduquer au téléchargement légal, estime le ministère de la Culture.

Faire payer des internautes habitués au gratuit

Cette nouvelle carte va-t-elle changer la donne ? Frédéric Mitterrand y croit dur comme fer  « En la matérialisant, nous nous adaptons au marketing et aux habitudes des internautes », explique-t-il à Direct Matin. Il cite en exemple le service de streaming musical Deezer, qui vient de lancer sa propre carte cadeau (sans subvention).

Pour le ministre, cette deuxième édition profitera aussi de l’expérience de la première. « Il y avait des défauts techniques, reconnaît Frédéric Mitterrand dans Direct Matin, mauvaise ergonomie du site, une communication fragile, Mais nous avions surtout un handicap de fond. Nous devions faire admettre à des gens qui font les choses gratuitement qu’il faut les payer. » Sur ce dernier point, les mentalités auraient évolué… grâce à Hadopi.

Frédéric Mitterrand reprend à son compte les arguments de Nicolas Sarkozy, qui avançait il y a quelques jours que la Haute Autorité avait fait reculer le piratage de 35 % sur les réseaux peer to peer. Un chiffre non vérifié et invérifiable, qui ne traduit pas toute la réalité : les internautes se sont en effet massivement tournés vers d’autres formes d’échanges de fichiers et vers le streaming.

C’est sur ce dernier média que le gouvernement braque maintenant les projecteurs. Le ministre de la Culture annonce une table ronde avec les acteurs concernés afin de cerner ce phénomène et d’évoquer les pistes pour l’endiguer. « Nous ne resterons pas inertes », promet Frédéric Mitterrand, qui, ce matin annonçait sur LCI des mesures concrètes d’ici à trois mois (voir interview vidéo ci-dessous). Difficile visiblement de ne pas parler répression même le jour du lancement de la carte musique, censée promouvoir le téléchargement légal.

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphane Long