A mesure que le Web s’étend, les outils évoluent. Tour d’horizon des découvertes qui vont changer la face d’Internet.
Pas facile de faire passer une émotion sur le Web ! Aujourd’hui, on s’arrange avec les moyens du bord en glissant une parenthèse au milieu d’un e-mail pour symboliser un sourire, ou en tapant une virgule, pour signifier un clin d’?”il. Mais tout cela reste limité. ‘ Que ce soit pour travailler ou tisser des liens personnels, le Net doit permettre de communiquer de façon plus naturelle ‘, plaide Robert Kraut, spécialiste des relations homme-machine à l’université Carnegie-Mellon à Pittsburgh. De nouvelles manières d’échanger sont à inventer ! es chercheurs concentrent aussi leurs efforts sur les moteurs de recherche, afin de les rendre plus performants, en leur apprenant à trier puis à classer les documents pertinemment. Objectif : ranger au rayon des vieux souvenirs les investigations sur le Web au bout desquelles un mot clé correspond à plusieurs centaines, voire milliers de pages. Jay Budzik, dont le Laboratoire d’informations intelligentes est basé à l’université du Nord-Ouest dans l’Illinois, se consacre à ce genre de tra-vaux. Il invente notamment des ‘ agents intelligents ‘ qui devinent le contexte d’une recherche pour trier les documents. Enfin, en l’état actuel des choses, nous sommes réduits, sur le Net, à écouter et à regarder des pages ; les sentir, les goûter et les toucher est impossible. Des chercheurs tentent de faire du Web un réseau ouvert à tous nos sens. Et une société américaine, Digiscent, annonce déjà un Internet odorant pour la fin de l’année.
Allumé n?’4 Jay Budzik se fait son encyclopédie sur mesure avec le Web
Le logiciel Word, de Microsoft, installé sur l’ordinateur de Jay Budzik, chercheur à l’université du Nord-Ouest dans l’Illinois, n’est pas tout à fait comme celui qui équipe nos machines. Il possède une icône en plus. Une parmi des centaines, certes, mais une icône qui fait la différence… Lorsqu’il écrit un rapport, ou quand il lit celui d’un collègue, Jay Budzik n’a qu’à cliquer dessus pour obtenir une sélection de pages Web en rapport avec son sujet. Il peut ainsi enrichir un point de vue, apporter une information complémentaire, en démentir une autre, ou, encore, offrir une perspective différente. En rédigeant un rapport tout en se documentant, sans passer par un moteur de recherche plus ou moins efficace, il gagne ainsi un temps précieux. Son système, dénommé Watson, scrute le document Word et identifie une vingtaine de mots clés, en l’occurrence les mots récurrents qui ont un sens précis et qui définissent un contexte particulier. Il élimine ainsi les risques d’erreur dus aux synonymes et aux mots à significations multiples. Par exemple, si l’on parle de jaguar, le système sait automatiquement s’il est question du félin, de l’automobile ou d’une célèbre équipe de football américain. Ensuite, le système lance les bons mots clés, ceux qui suffisent à définir le contexte dans plusieurs moteurs de recherche aux méthodes d’exploration différentes, notamment Google et Infoseek, et ramène les pages les plus pertinentes. D’un naturel généreux, Jay Budzick a mis son logiciel en libre accès. Le logiciel Watson est téléchargeable à l’adresse : dent.infolab.nwu.edu/infolab/downloads/software/infolab16.htm.
Pour mieux communiquer Un avatar pour des forums plus humains
ustine Cassel, chercheur à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), propose un système graphique permettant aux internautes de participer à un forum de discussion sous la forme d’un avatar, un personnage en images de synthèse, pour simuler l’attention, les salutations, l’énervement ou le plaisir. Une solution pour éviter les malentendus et les discussions formelles, encore trop fréquentes dans les forums.
Un ‘ chat ‘ à l’ouïe fine
obert Kraut, spécialiste des relations homme-machine à l’université Carnegie- Mellon, à Pittsburgh, a développé un système de chat qui s’inspire de l’ambiance d’un cocktail. Un ‘ agent intelligent ‘ repère le sujet des conversations qui se tiennent ailleurs sur Internet et vous signale en affichant une fenêtre de dialogue sur votre écran les thèmes abordés. Un peu comme dans une réception, quand vous entendez ce qui se dit dans le groupe d’à côté.
Un réseau d’entraide
L’une des tendances du Net, c’est de dessiner, au fur et à mesure des visites sur les sites, un profil des internautes, où les comportements et les goûts sont répertoriés, puis comparés. A l’université du Nord-Ouest, dans l’Illinois, des chercheurs proposent une autre solution : lorsque vous surfez sur un site, un agent identifie le thème de votre recherche, vous propose les pages qui traitent du même sujet et vous donne les e-mails des personnes qui les consultent au même moment. L’idée : mettre en relation ceux qui s’intéressent à un moment donné au même sujet.
Pour sentir et palper Des aimants qui vous touchent
Sentir les formes, les textures et les aspérités d’un objet virtuel en les touchant, c’est désormais possible ! Grâce au haptic device , une sorte de grand bol pourvu en son centre d’une manette de simulateur de vol, qui a été développé dans les laboratoires de l’université Carnegie-Mellon à Pittsburgh. A l’intérieur du bol sont disposés six aimants dont la puissance est contrôlée par un courant électrique. La force des aimants permet de simuler les pentes, les aspérités, les résistances et la forme de l’objet virtuel.
Des e-mails qui fleurent bon
Demain, un nouveau périphérique viendra probablement rejoindre sur votre bureau les habituels clavier, haut-parleurs et souris. C’est un diffuseur d’odeur. Développé par la société américaine Digiscent, ce dispositif permettra d’associer une senteur à une page Web et d’envoyer des e-mails parfumés. A la base, l’odeur est un simple fichier numérique. Une fois transmis au diffuseur, il est transformé en mélange d’effluves grâce à une palette de 128 composés chimiques, allant de l’eau de rose au caoutchouc brûlé. Trisenx, une start-up américaine concurrente, compte même aller plus loin en développant une technologie qui permet d’imprimer des pages Web non seulement odorantes, mais en plus comestibles.
Pour affiner vos investigations Un univers en 3D
ifficile de s’y retrouver dans le milliard et demi de pages qui constituent le Web ! Pourtant, la solution existe. Pour Flavia Sparacino, chercheur à l’Institut de technologie du Massachusetts, elle consiste à représenter graphiquement l’itinéraire de l’internaute d’un site à l’autre, ‘ comme s’il se déplaçait dans une cité ‘. Les pages Web forment des gratte-ciel et celles qui sont le plus consultées gagnent en hauteur. La ville est ainsi organisée en quartiers, chacun représentant une thématique particulière : finance, loisirs, commerce… ‘ Les gens se repèrent mieux dans un univers en 3D ‘, conclut-elle.
Des éléments de comparaison en perspective
Le projet de ‘ texte augmenté ‘ de Walter Bender, chercheur à l’Institut de technologie du Massachusetts, permet à un lecteur de mieux comprendre une information donnée sur le Web en la mettant en perspective. Par exemple, une dépêche annonçant une catastrophe naturelle précisera à un habitant de Montpellier que la zone détruite est de la taille du Languedoc-Roussillon. En revanche, pour un internaute haïtien, elle comparera la zone à la superficie de son pays.
Un moteur de recherche qui ouvre les débats
l’université du Nord-Ouest, dans l’Illinois, des chercheurs ont développé un moteur de recherche qui, au lieu d’apporter des informations générales concernant un sujet, confronte des pages dont les points de vue sont différents. Le système fonctionne avec des mots clés qui permettent de définir un contexte où les idées fortes sont mises en évidence.
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