Affaiblie par la réduction des marges et la tendance des constructeurs à se lancer dans la vente directe, la distribution informatique est aujourd’hui obligée de se concentrer. Dernière annonce en date : le rachat du français Infopoint, troisième distributeur hexagonal, par le belge Econocom. Cette opération, qui prendra la forme d’une offre publique d’échange de 33 millions d’euros, devrait être bouclée d’ici à la fin juillet, et placera Econocom à la deuxième place des groupes européens, derrière le britannique Computacenter.
Atteindre la taille critique pour s’imposer en Europe
Jean-Louis Bouchard, président du Groupe Econocom, explique les raisons de cette acquisition : “La distribution est l’une de nos trois activités, avec la location évolutive et les services réseaux. Mais elle ne représente que 30 % de notre chiffre d’affaires et nous n’avons pas la taille critique pour nous imposer en Europe. Il en est de même pour Infopoint, qui, par ailleurs, est l’un des rares grands distributeurs français à ne pas perdre de l’argent.” Autre argument avancé par Jean-Louis Bouchard : la très bonne implantation régionale d’Infopoint (23 agences en France), qui fait cruellement défaut à Econocom, uniquement basé à Paris et à Lyon.
Si Vincent Wajs, l’ancien PDG d’Infopoint, se voit confier la direction de la nouvelle branche Distribution (rebaptisée Econocom-Infopoint), cette fusion doit cependant lui para”tre amère. En effet, même si Infopoint réussissait à équilibrer ses comptes, il était en perte de vitesse depuis deux ans, n’ayant pu réussir sa transition vers le monde des services. Ces erreurs stratégiques l’ont affaibli, laissant la porte ouverte à un nouvel acquéreur.Désireux de se positionner parmi les grands du marché, tels que Computacenter, Ista et Allium, Econocom n’a pas laissé passer l’occasion de racheter Infopoint. Le nouvel ensemble ne devrait réaliser ” que ” 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en France en 2000 (sur un total de 1 milliard d’euros pour le groupe Econocom). C’est encore peu face aux concurrents, mais Jean-Louis Bouchard ne cache pas sa volonté de poursuivre la croissance externe, aussi bien en France qu’en Europe.
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