Pourrons-nous bientôt contrôler nos humeurs grâce à une puce logée dans notre cerveau ? C’est ce que pensent plusieurs chercheurs financés par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), l’agence de recherche et développement de l’armée américaine. A l’occasion d’une convention de la Société des neurosciences, deux équipes ont annoncé les premiers tests d’implants destinés à réguler nos sentiments. Leur ambition est de lutter contre des maladies comme la dépression.
Des impulsions électriques pour contrôler les sentiments
Basée à l’Université de Californie du Sud, la première équipe a pris pour cobayes six patients souffrant d’épilepsie. Une maladie neurologique pour laquelle ils sont déjà traités à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Durant trois semaines, les scientifiques ont suivi leur activité cérébrale ainsi que leurs humeurs. Ils ont ensuite pu associer ces différentes humeurs à des niveaux d’activité cérébrale, pour en déduire des schémas répétitifs.
Une seconde équipe est basée au Massachusetts General Hospital. Son approche consiste à s’appuyer sur des comportements souvent associés à des pathologies mentales, comme des troubles de la concentration. En cartographiant l’activité cérébrale liée à ces comportements, les chercheurs affirment pouvoir développer des algorithmes capables de stimuler électriquement le cerveau, permettant par exemple au patient de se reconcentrer sur une tâche. L’envoi d’impulsions électriques devrait également être testé par l’équipe californienne.
En médecine, l’usage de la stimulation électrique n’est pas nouveau. Cette méthode est notamment utilisée pour combattre la maladie de Parkinson. Mais c’est la première fois que des implants spécifiquement prévus pour traiter des pathologies mentales sont testés sur des humains. Pour l’armée américaine, le but est de mieux lutter contre la dépression et le stress post-traumatique des anciens militaires. Même en cas d’efficacité, cette solution pourrait cependant poser des problèmes éthiques liés à l’apparition d’une « prothèse du bonheur ».
Source : Nature.com
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