Passer au contenu

Trois IDE Java pour l’entreprise

De plus en plus intégrés, les ateliers de développement J2EE prennent en charge toutes les étapes liées à la conception d’applications. Ils affichent une richesse fonctionnelle très étendue, au prix parfois d’une mise en ?uvre
complexe.

  • Trois IDE Java pour l’entreprise

En matière de conception d’applications en entreprise, l’IDE constitue aujourd’hui l’outil de base de tout développeur ou architecte. D’un point de vue fonctionnel, il prend en charge toutes les étapes du cycle de vie d’un logiciel,
et couvre notamment les aspects liés au développement et au déploiement. Dans le monde J2EE, l’offre est pléthorique ­pas moins d’une quinzaine de solutions­, même si la tendance est à la concentration autour d’un nombre restreint d’outils, à
l’image de JBuilder X ou d’Eclipse, plébiscités pour leur maturité et la pérennité de leurs éditeurs. Quant à NetBeans de Sun, IDEA d’IntelliJ, JDeveloper d’Oracle ou WebLogic Workshop de BEA, ils viennent jouer les trouble-fête.En l’espace de quelques mois, les outils ont fait des progrès considérables sur le plan de la richesse fonctionnelle et de la modularité. Associés aux outils open source du marché, ils constituent à présent de véritables solutions
intégrées ou prêtes à être intégrées. En termes de fonctionnalités, tous sont assez semblables avec parmi les fonctions proposées le déploiement de service web en Java, l’écriture de composants distribués ou la modélisation de la logique métier en
UML. D’autres fonctions comme les tests unitaires sont souvent proposées en complément, telles des “extensions” de l’IDE. Un IDE qui, dans les années à venir, intégrera de plus en plus de
fonctionnalités à travers ce mécanisme de plug-in déjà fortement plébiscité dans d’autres domaines.Lors de ce banc d’essai, nous nous sommes concentrés sur l’étude de trois produits phares : WebSphere Studio Application Developer 5.1.1 (WSAD) d’IBM, JBuilder X version professionnelle de Borland et Sun One Studio 5.1 de
Sun.

Des différences importantes au niveau des interfaces

Premier constat : l’ergonomie générale et la simplicité d’utilisation varient énormément d’un logiciel à l’autre. D’un côté, on trouve la simplicité et l’homogénéité des interfaces de JBuilder X et, de l’autre, un Sun One Studio
plus délicat à manipuler et pénalisé par une interface Swing lourde. Entre les deux, WSAD bénéficie d’une interface multifenêtre personnalisable et très réactive que lui procure l’IDE open source Eclipse au travers des technologies JFaces et SWT. Un
multifenêtrage au sein duquel l’utilisateur peut toutefois assez rapidement se perdre.Sur le plan de la conception d’interfaces graphiques de types clients légers (JSP, Struts, Java Faces, HTML) et clients lourds (Swing, AWT, SWT), l’outil d’IBM l’emporte nettement, grâce à la possibilité de concevoir par simple
glisser-déposer des interfaces Swing, Struts ou même JSF (en bêta). JBuilder X et Sun One Studio, quant à eux, proposent des fonctionnalités similaires côté clients lourds, avec toute-fois un bémol pour le second, qui reste en retrait sur la partie
JSP (pas de mode Wysiwyg). Malgré leur richesse fonctionnelle indéniable, il était intéressant d’examiner l’offre des IDE en termes de prise en compte des plug-in, synonyme d’évolutivité. Dans ce domaine, WSAD et JBuilder X sont au coude à coude, le
premier pour la qualité de son environnement bâti sur le PDE d’Eclipse (Plug-in Development Environment), le second bénéficiant de l’API OpenTools, qui a acquis au fil des années une légitimité certaine. Sun One Studio montre ici ses limites :
son offre de plug-in est quasi inexistante. Même constat pour les fonctionnalités UML des différents outils. WSAD et JBuilderX prennent en charge le diagramme de classes (en lecture seule pour le second), avec génération et synchronisation du code à
la volée pour le premier.

Une bonne intégration avec les serveurs d’applications

Pour combler l’absence de fonctions étendues UML, des produits tels que Together de Borland ou XDE d’IBM existent pour les plus exigeants mais aussi les plus fortunés, moyennant quelques euros de plus. Sun One Studio est distancé, car
il ne propose aucune gestion d’UML, la documentation renvoyant vers des produits du marché comme SDE, de l’éditeur Visual Paradigm. Il restait à vérifier les possibilités d’intégration des divers outils avec l’ensemble des serveurs d’applications du
marché, ainsi que leurs possibilités d’accès aux données. Côté serveur d’applications, force est de constater le très bon comportement de l’ensemble des solutions examinées, avec un léger avantage pour l’outil de Borland. JBuilder X permet en effet
de concevoir graphiquement des EJB et de les déployer vers n’importe quel serveur d’applications du marché, là où WSAD reste surtout confiné à WebSphere, et Sun One Studio à Sun One Application Server. Déception, en revanche, concernant les
fonctions d’accès aux données, réduites à leur plus simple expression chez Borland et Sun. Pas d’affichage de schémas des tables, pas de gestion graphique des relations. Peu ou pas d’accès aux procédures stockées, triggers et autres fonctions du
SGBD. Bref, seul WSAD se démarque de ses challengers en proposant une perspective “données” prenant en charge des tâches aussi avancées que la génération de scripts DDL à partir des tables ou
l’administration d’index pour tout type de base JDBC.À l’issue des différentes épreuves, WSAD nous est apparu le studio le plus riche et le plus complet. Cette richesse ne doit cependant pas masquer la relative complexité de l’outil, qui est destiné essentiellement à un public de
développeurs avertis. Les autres utilisateurs se tourneront plus aisément vers JBuilder X ou Sun One Studio, avec un avantage pour le premier.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Guy Faure