L’appétit des Français en matière de données mobiles double chaque année en France. Les opérateurs sont ainsi condamnés à mettre toujours plus de capacités à disposition de leurs abonnés. Comment y parvenir sans faire exploser nos dépenses énergétiques ? C’est le nouveau défi à relever.
Orange représente 0,5% de la consommation nationale
Les télécoms sont de gros consommateurs d’énergie et l’opérateur historique en premier lieu puisqu’il représente 0,5% de la consommation électrique nationale, soit environ 2,36 TWh sur 473. Logique puisqu’il est à la tête du réseau le plus vaste du territoire. Pourtant, après plusieurs années de hausses successives, sa consommation d’électricité s’est stabilisée et recule même aujourd’hui. « Cela fait deux ans de suite que nous parvenons à réduire notre consommation électrique », se félicite Laurent Benatar, directeur technique d’Orange. Le watt par usage client a même été réduit de 36% entre 2006 et 2017. Comment ? Les équipements (multiplexeurs, puces, microprocesseurs) ont été remplacés progressivement par un matériel plus récent et moins énergivore et les data center ont été optimisés pour éviter de recourir à la climatisation. A l’avenir, les antennes mobiles seront aussi mieux paramétrées grâce aux retours des capteurs LoRa.
70% de l’électricité est pompée par le réseau mobile
Loin devant les data centers, et très loin devant les infrastructures du réseau fixe, les antennes mobiles représentent le premier poste de dépense énergétique des opérateurs et près de 70% du total. Le partage d’infrastructures entre opérateurs ne représenterait donc pas seulement une économie d’argent. Il serait aussi bon pour la planète car il limiterait l’impact au sol des sites et diminuerait le recours aux nouveaux équipements. La mutualisation est généralisée aujourd’hui dans les zones blanches. Il existe aussi un accord temporaire entre Orange et Free Mobile, et un autre liant SFR à Bouygues Telecom. Mais le gouvernement n’est pas favorable à une mutualisation totale du réseau mobile, jugeant que cela pourrait freiner la concurrence entre les opérateurs.
Une box peut consommer plus de 200 kWh/an
Les efforts ne sont pas à faire uniquement du côté des opérateurs. Les consommateurs doivent, eux aussi, prendre conscience que leurs communications électroniques pèsent sur l’environnement. Or, il est tout à fait possible de réduire son empreinte au niveau individuel. Cela commence chez soi. L’informatique et le multimédia représentent en moyenne 13,5% des dépenses énergétiques des ménages, selon les dernières statistiques 2016 de RTE (Réseau de transport d’électricité). Et la multiplication des objets connectés ne devrait pas arranger la situation. Les écrans sont notamment en cause mais aussi les box. L’ADEME (Agence de l’Environnement et de Maîtrise de l’Energie) précise que ce type de boîtier reste souvent allumé en permanence et génère une consommation pouvant dépasser 200 kWh/an. Soit autant qu’un lave-linge ! L’agence recommande donc de le mettre sur veille, voire carrément de débrancher sa box quand on ne s’en sert pas. Ce qui peut représenter jusqu’à 20 euros d’économie à la clef sur une année. Les dernières générations de ce type d’appareils sont cependant moins consommatrices. En attendant peut-être la virtualisation des box qui réglerait définitivement le problème ?
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