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Thierry Berte (Ordre des avocats)

‘ Je préfère être le grand client d’un petit fournisseur que l’inverse ! ‘

Le DI de l’Ordre des avocats de Paris a entrepris depuis trois ans la modernisation de l’informatique de l’institution. Son plus grand projet a été la mise en place d’une architecture .NET.Décision informatique : Pourquoi avoir lancé il y a trois ans une migration vers Microsoft .NET ?


Thierry Berte : À mon arrivée, en 2002, j’ai concentré mes efforts sur la refonte globale de l’architecture applicative. L’informatique de l’Ordre était en effet trop hétérogène et nous étions dans une impasse
technologique. Ce fut un projet lourd qui, en plus des ressources internes, a nécessité 2 500 jours de prestations extérieures. À l’époque, le choix entre . NET et J2EE n’était pas évident. Mais je voulais un environnement gérant à la fois
le client Web, pour ouvrir nos applications à l’extérieur, et le client riche, en mode déconnecté. Pour une informatique interne, je trouve un client riche bien plus fonctionnel qu’un browser. Et puis, à titre personnel,
j’appréciais la technologie .NET. Avec le recul, je certifie qu’elle est tout à fait performante.À quoi va servir cette nouvelle infrastructure ?


À ouvrir largement notre système aux 19 000 avocats parisiens en développant une multitude de nouveaux services en ligne. C’est notre chantier prioritaire pour les trois prochaines années.Depuis 2003, vous proposez un certificat électronique permettant aux avocats d’échanger des documents avec le greffe du tribunal de grande instance de Paris ou d’effectuer des transferts de fonds. Quel est votre
bilan ?



Mitigé en ce qui concerne les échanges avec la juridiction, car le nombre d’avocats équipés reste faible. Techniquement, cela marche très bien. Reste que la solution déployée ne colle pas à l’organisation des cabinets. Un certificat
X.509 est lié à une personne physique, et, dans notre cas, à un avocat. Mais dans le quotidien d’un cabinet, c’est souvent une assistante qui réalise les opérations en ligne de virement ou de demande de documents.


Nous travaillons donc à une nouvelle solution intégrant un mécanisme de délégation. Autrement dit, à un système où un avocat-administrateur aura la responsabilité des demandes d’attribution des certificats aux administratifs de son
cabinet ainsi que de la gestion des droits d’accès aux applications.Quels sont vos autres projets en cours ?


Nous finalisons notre plan de secours informatique. Notre infrastructure s’appuie sur IBM ?” chez qui sont externalisés nos serveurs Unix ?” et sur l’hébergeur de notre frontal Web à qui je loue de l’espace pour
recevoir nos équipes en cas, par exemple, d’incendie de notre siège. Nous allons rénover notre réseau WAN et nous réfléchissons à la téléphonie IP, même si rien n’est arrêté pour l’instant. Enfin, nous poursuivons la numérisation de toutes les
archives administratives de l’Ordre.Quelle est votre principale difficulté ?


La non-réactivité commerciale des fournisseurs ! Notre parc micro-informatique, par exemple, est loué chez Dell depuis bientôt trois ans. Sur un plan technique, j’en suis satisfait. Sur un plan commercial, c’est l’enfer. Cela fait
des mois que je cherche désespérément à entrer en contact avec Dell pour le renouvellement de certains contrats. Je risque d’être obligé de choisir un autre prestataire. De façon générale, la taille d’un prestataire informatique est un critère
important. À niveau de compétences égal, je préfère être le grand client d’un petit fournisseur que l’inverse !Et vos sources de satisfaction ?


De travailler dans une structure intégrant une trentaine de métiers différents avec chacun une informatique spécifique. Depuis la fin de mes études de génie logiciel à l’Epita en 1993, c’est le premier poste où je découvre en permanence
de nouvelles technologies : réseau, GED, SAN… Même si je ne programme plus, j’aime toujours la technique. La taille modeste de la structure me permet donc de suivre tous les projets informatiques, de A à Z, et c’est cela qui
m’amuse.

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Didier Géneau