A la tête d’une fortune estimée à 6,9 milliards de dollars par le magazine Forbes, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, demeure une personnalité énigmatique. Moqué pour son éternel sweat-shirt à capuche et ses difficultés à communiquer, le jeune PDG de 26 ans fuit les journalistes et ne cherche pas à dissiper le mystère qui l’entoure.
C’est la raison pour laquelle le livre de Ben Merzrich, La revanche d’un solitaire. La véritable histoire du fondateur de Facebook (en version anglophone : The Accidental Billionaires) a jeté un véritable pavé dans la mare en juillet 2009, en révélant les dessous pas toujours glorieux du lancement de Facebook. Le lecteur y découvrait notamment les détails des conflits opposant Zuckerberg à d’anciens camarades de Harvard l’accusant de trahison et de vol de propriété intellectuelle. Une mine d’informations malheureusement engluée dans des passages fictionnels parfois superflus et qui échouait en partie à donner vie au personnage principal de l’affaire : Mark Zuckerberg. C’est ce que réussit en revanche l’adaptation cinématographique du livre réalisée par David Fincher : The Social Network.
Héros tragique pour le brillant scénariste Aaron Sorkin (A la Maison Blanche, La guerre selon Charlie Wilson), artiste contestataire et génial pour le réalisateur David Fincher, Mark Zuckerberg a indéniablement suscité de l’empathie de la part de l’équipe du film. D’où un portrait moins dur que dans le livre. En partie grâce à la construction du long métrage qui permet à chaque personnage de donner son point de vue sur la création de Facebook.
Mais la meilleure idée est d’avoir fait de ce jeune hacker de 19 ans un être volubile et insolent, alors qu’il affichait en réalité un mutisme légendaire. En faisant adopter au comédien (Jesse Eisenberg) qui l’interprète un débit difficile à suivre et en n’éludant pas tous les détails techniques de la programmation, le spectateur a l’impression de véritablement pénétrer dans la tête d’un « nerd ». On perçoit plus aisément le cheminement qui a pu aboutir à la création de ce réseau social révolutionnaire. Au final, on appréhende également mieux ce double paradoxe d’un quasi-autiste créant un réseau social et de ce gamin asocial croyant naïvement que le succès résoudra ses problèmes relationnels.
Des séquences inventées
L’autre intérêt de The Social Network est d’avoir éviter l’écueil d’une success story superficielle ne se concentrant que sur les rapports humains passionnés des protagonistes. A l’inverse, des problématiques spécifiques aux sites Internet y sont abordées sans pour autant alourdir le récit.
Très vite, dans l’aventure Facebook, se pose par exemple la question de monétiser le site. Une perspective qui fait débat et que rejette au départ complètement Mark Zuckerberg, accroché à une vision utopiste de son réseau social. Mais le développement exponentiel du site et le besoin d’argent frais nécessiteront ensuite l’arrivée d’investisseurs et une modification totale de la structure de la société. Cette mutation va provoquer une scission entre les fondateurs et propulser l’ancien hacker au poste de PDG.
Difficile d’imaginer que ces situations pourraient fournir de la matière à un film de cinéma et que les spectateurs suivraient avec intérêt tous les rebondissements de cette histoire vraie. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un documentaire et de nombreuses séquences ont été entièrement inventées par les auteurs. Mais David Fincher reste convaincu d’avoir approché au plus près la réalité de la création de Facebook : « Je savais que si nous faisions correctement notre travail, si nous rendions justice à l’histoire, tous ceux qui y sont impliqués renieraient certainement le film », déclare-t-il dans le dossier de presse.
The Social Network de David Fincher, sort le 1er octobre aux Etats-Unis et le 13 en France.
Voir la bande-annonce :
THE SOCIAL NETWORK : BANDE-ANNONCE HD VOST
envoyé par baryla. – Regardez des web séries et des films.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.