Ce n’est pas une simple mue, mais une complète révolution qu’a opéré Peugeot avec sa nouvelle 308. Ce constat n’est pas le fruit d’un simple changement de logo. Même si la berline est la première à porter le nouvel étendard de la marque. Mais le changement d’esthétique va bien au-delà d’un nouvel écusson. Il faut comparer les lignes effilées de la nouvelle 308 avec son prédécesseur pour comprendre le revirement stylistique de la bête. La robe a été totalement repensée avec un gabarit bien plus généreux, au niveau du capot notamment, qui donne une impression de longueur à l’ensemble. Peugeot a donc pris des risques en matière de design, mais le résultat est vraiment probant.
Révolution intérieure
Depuis plusieurs mois, la marque au lion a opéré une transition assumée vers le haut de gamme. L’habitacle de la nouvelle 308 est assurément un pas de plus en ce sens.
Certes, l’iCockpit 3D n’est pas tout à fait une nouveauté, mais son intégration a été grandement améliorée. L’écran d’instrumentation 3D ne fait pas l’unanimité, en raison notamment du volant à double méplat qui s’intercale entre lui et le conducteur et qui peut limiter sa visibilité.
En la matière tout est question de réglages, du siège comme du volant, mais du haut de notre (très commun) mètre soixante-seize, nous pouvons vous assurer qu’il est tout à fait possible de profiter de l’iCockpit 3D sans conduire avec le volant sur les genoux.
Outre le design général de la planche de bord, en progrès, la nouveauté se situe du côté de l’écran central, une dalle de 10 pouces légèrement orientée vers le pilote.
Le système de bord embarque un tout nouvel OS, bien plus agréable à l’utilisation que la précédente solution de Peugeot. Son interface épurée, sa navigation plutôt instinctive sont ses principaux atouts. En revanche, il manque parfois de réactivité, ce qui oblige le conducteur à s’y reprendre à deux fois avant d’obtenir le résultat souhaité.
Pour autant, il reste plaisant à l’usage. À tel point que nous avons hésité à plusieurs reprises à passer sur CarPlay ou Android Auto, pourtant connectés en Bluetooth, afin de profiter davantage de l’environnement maison.
L’autre point positif concerne la disparition des affreuses touches piano, présentes dans la majorité des modèles récents de Peugeot. Celles-ci ont été remplacées par les « i-toggles », comprenez des raccourcis tactiles et surtout personnalisables vers les menus de son choix.
Autrement dit, à droite de la touche « Home », le conducteur est libre de choisir ses raccourcis que ce soit vers le système de navigation, la ventilation ou, très utile dans le cas de la version PHEV, vers la consommation électrique.
En définitive, que ce soit en matière d’interface ou d’ergonomie, l’intérieur de la 308 opère une transformation très réussie.
Consommation et hybridation
Le propre de la voiture hybride rechargeable, c’est qu’elle oblige son utilisateur à jongler entre les différents modes de conduite. Pour ce faire, le sélecteur de modes a été placé au niveau du levier de la boîte de vitesse. Il n’y a donc plus besoin de se contorsionner comme sur l’e-208 et l’e-2008, ce qui est un net progrès.
Lorsque c’est possible, c’est-à-dire lorsqu’il y a suffisamment de batterie, la 308 démarre sur le mode électrique… et dans un silence de cathédrale. Ensuite ? C’est à l’utilisateur de choisir s’il veut faire vrombir le moteur de 180 ch, s’il souhaite faire tourner le moteur électrique uniquement, ou s’il veut bénéficier d’un mélange des deux.
Peugeot promet une autonomie de 50 km au moins en mode 100% électrique. Bien évidemment, ce chiffre est dépendant de sa façon de conduire et de diverses conditions telles que la météo ou encore le relief, mais d’après nos tests, Peugeot n’est pas très éloigné de la vérité.
En effet, en adoptant une conduite assez souple et dans des conditions favorables, nous avons pu rouler un peu plus de 45 km en « full électrique ».
L’autonomie semble donc idéale pour une utilisation quotidienne classique et la nuit est amplement suffisante pour recharger la batterie lithium-ion de 12,4 kWh (7 heures de charge sur une prise murale classique).
L’avantage d’une hybride rechargeable par rapport à une voiture 100% électrique, c’est évidemment de pouvoir se mouvoir sur un long trajet sans nécessité de prévoir plusieurs arrêts, ni crainte de tomber en panne de batterie.
Sur ce point, le mode hybride de notre 308 PHEV 225 E-EAT8 n’est évidemment pas au niveau des voitures full hybride, à l’instar des Toyota. La consommation reste contenue, mais avec une moyenne de 6,5 L/100 km, il n’y a pas de quoi sauter au plafond.
Sur ce point, la nouvelle 308 paye sans doute son surpoids. En effet, avec 1,6 tonne sur la balance et un moteur aussi dynamique, il était illusoire d’espérer beaucoup mieux.
La nouvelle 308 hybride, ça donne quoi en conduite ?
Que ressent-on au volant de la nouvelle 308 ? L’impression la plus évidente concerne le confort de conduite. Il saute aux yeux, surtout en comparaison de la version précédente qui en manquait cruellement. Cette conduite plus agréable commence au niveau de l’insonorisation. La nouvelle 308 filtre bien mieux les bruits de roulage, même en mode 100% électrique.
Malgré son poids assez élevé, la suspension offre des performances de haut niveau, notamment à basse vitesse. Surtout, la motorisation de 225 ch donne du mordant à la compacte et un dynamisme accru par le savoir-faire de Peugeot en matière de châssis.
S’il fallait noter quelques défauts, on pourrait reprocher à la compacte un léger manque d’agilité lorsque les courbes se resserrent, ainsi qu’un freinage assez délicat à appréhender.
Dans les deux cas, c’est le surpoids dû à la batterie de la version PHEV qui est en cause. Mais pour le reste, cette nouvelle 308 hybride rechargeable offre un compromis parfait entre confort de conduite et tenue de route.
Peugeot fait s’envoler les prix de la 308
On aimerait vous laisser croire que vous pourrez bénéficier du bonus écologique de 1 000 euros réservé aux hybrides dont l’autonomie dépasse les 50 km, mais il est peu probable que votre 308 soit livrée avant la fin de l’année. En conséquence, il sera sans doute nécessaire de payer cette hybride au prix fort.
Dans la mesure où Peugeot ne la décline que dans les niveaux de finition les plus élevés, à savoir GT et GT Pack, le tarif minimum est de 43 300 euros. C’est cher, très cher. A ce niveau de prix, il y a fort à parier que bien des clients potentiels préféreront se tourner vers une Tesla Model 3.
Verdict de l’essai
Avec sa nouvelle 308, Peugeot remplit l’objectif qu’il s’était fixé, à savoir la modernisation de sa compacte. D’un point de vue esthétique, avec une prise de risque certaine sur le design. Mais aussi à l’intérieur de la 308 où l’habitacle, écran en tête, a été revu pour intégrer non seulement l’iCockpit 3D, mais aussi une partie média digne de ce nom.
Enfin la promesse d’un véhicule polyvalent, capable de rouler uniquement sur la batterie pour les trajets quotidiens sans souffrir lorsqu’il s’agit de prendre la route plus longtemps, est là aussi respectée avec le bon dosage de confort et de performance.
En définitive, la triple révolution de la 308 (sur le design, sur le système d’exploitation et sur la motorisation) est vraiment réussie, mais c’est un effort que le constructeur fait peser sur le prix de sa voiture. Celui-ci risque fort d’être le principal frein à l’achat d’une 308 très maîtrisée par ailleurs.
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