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Taïwan s’inquiète de sa dépendance aux câbles sous-marins en cas d’attaque chinoise

En cas de conflit armé, le petit Etat a peur de ne pouvoir maintenir ses communications aussi bien que l’Ukraine. Il tente de renforcer la redondance de ses infrastructures.

Malgré les cyberattaques et le déluge de feu, l’Ukraine a réussi à rester connecter à Internet depuis le début de l’offensive russe. Pas sûr qu’en cas d’attaque chinoise, Taïwan puisse y parvenir. Le conflit actuel a remis sur la table le sujet de la vulnérabilité de ses infrastructures de communication, comme le souligne le Wall Street Journal dans un article.

Seulement quatre stations d’atterrissage

Cette île autonome est extrêmement dépendante des câbles sous-marins en fibre optique. D’après le journal américain, 95% du trafic données et voix de cet Etat passeraient en effet sous la mer. Plus précisément, 14 câbles seraient concernés et quatre stations d’atterrissage sur les côtes. Les câbles pourraient être sectionnés par des sous-marins ou des plongeurs, les stations détruites par des bombardements.
De quoi provoquer un black-out quasi-général. Ne resteraient alors plus que des accès à Internet via le satellite. Mais la priorité serait accordé aux secours et aux organisations gouvernementales. Pas de quoi assurer un service pour toute la population.

« Nous sommes très vulnérables », a confirmé au journal américain  Kenny Huang, le directeur général du Taiwan Network Information Center, une organisation de cybersécurité et d’enregistrement de domaines Internet affiliée au gouvernement.

Car la Chine revendique toujours le rattachement de Taïwan et Pékin n’a jamais exclu de s’en emparer par la force. La menace plane donc sans toutefois sembler imminente. Si cela devait advenir, la Chine commencerait probablement par neutraliser les communications et les infrastructures critiques avant de débarquer.
La façon dont l’Ukraine a utilisé les réseaux sociaux pour sensibiliser l’opinion internationale à sa cause et documenter les crimes de guerre a montré qu’Internet était plus que jamais un outil qui peut changer la donne en cas de guerre.

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La région Asie-Pacifique concernée dans son ensemble

Outre Taïwan, le Japon émet également des signes d’inquiétude. Le pays est lui aussi très dépendant des câbles sous-marins et ne dispose que de deux stations d’atterrissage. Si elles sont neutralisées, tout peut s’écrouler. Plus globalement, c’est toute la région Asie-Pacifique qui se trouve concernée.
L’exemple des îles Tonga a marqué les esprits. L’archipel s’était retrouvé presque coupé du monde après une éruption volcanique sous-marine qui avait rompu l’unique câble qui le reliait à l’Internet en janvier 2019. Les connexions avaient été considérablement ralenties et le recours aux réseaux sociaux proscrit, de manière à ménager la faible bande passante maintenue par un accès satellitaire.

Devant cette effrayante perspective, Taïwan tente d’encourager la redondance avec la construction de nouveaux câbles. Alphabet et Meta se sont associés pour déployer un câble reliant Taïwan aux États-Unis et aux Philippines dès cette année. A l’origine, il devait aussi passer par Hong-Kong. Mais la Commission fédérale des communications (FCC) y avait opposé son véto en 2020. Un autre projet devrait également joindre Taïwan au Japon et  d’autres pays d’Asie en 2024. Enfin, une ou deux stations d’atterrissage supplémentaires pourraient sortir de terre.

Source : The Wall Street Journal

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Amélie CHARNAY