Note de la rédaction : Une première version de cet article a été publié en juillet 2023. Nous l’avons mis à jour en mai 2024.
C’est peu dire que la Switch est un énorme succès pour Nintendo. Lancée en 2017, la console hybride et ses différentes versions se sont hissées dans le top 3 des consoles les plus vendues de tous les temps avec plus de 140 millions d’unités. Seule la PlayStation 2 a fait mieux avec 155 millions d’exemplaires écoulés, tandis que Nintendo s’arroge aussi la deuxième place du classement avec la petite console portable DS (154 millions).
Avec son format hybride unique (on peut y jouer aussi bien en mobilité que sur la grande télé du salon), la Switch a aussi permis au constructeur japonais de concentrer ses efforts sur une seule et même plateforme, alors qu’il devait jusqu’à présent jongler entre une gamme de consoles de salon (GameCube, Wii, Wii U…) et des modèles portables (Game Boy, DS, 3DS…). L’ensemble des ressources de Nintendo sont utilisées pour le développement de jeux de qualité (la plupart du temps !) basés sur des franchises incroyablement populaires : Smash, Pokémon, Mario évidemment, Zelda…
Cette créativité débridée a pallié pendant longtemps les limites techniques de la petite tablette. Il suffit de jouer quelques minutes à Tears of the Kingdom, le dernier opus de la saga Zelda, pour apprécier les capacités graphiques étonnantes de l’appareil, encore aujourd’hui. Les développeurs et les ingénieurs de Nintendo ont un talent inné pour tirer le meilleur parti des possibilités techniques limitées de la Switch, dont la fiche technique rapproche la console d’un smartphone d’il y a 8 ans !
Mais voilà, pour un Zelda somptueux, combien de jeux qui tirent la langue ? Car les coutures commencent à se voir. Les derniers titres Pokémon font peine à voir, aussi bien graphiquement qu’au niveau des performances. Malgré toute la bonne volonté de leurs développeurs, les portages Switch de grandes licences comme Doom Eternal, FIFA ou The Witcher 3 font pâle figure par rapport aux versions pour les consoles « modernes ».
Il y a aussi tous ces grands jeux récents que les joueurs Switch ne verront pas de si tôt : Street Fighter 6 et Diablo 4 sont par exemple aux abonnés absents malgré l’immense base d’utilisateurs de la plateforme, qui sont autant de clients perdus pour Capcom et Blizzard. Ces derniers préfèrent passer leur tour plutôt de sacrifier la qualité (et la réputation) de leurs licences phares.
Pour éviter les portages trop complexes de leurs jeux sur la Switch, certains éditeurs ont fait un compromis, celui du cloud gaming : cela permet certes de jouer à Resident Evil Village ou Guardians of the Galaxy sur la console de Nintendo, mais il faut que les conditions soient optimales pour réellement en profiter (il est nécessaire d’avoir accès à un bon réseau Wi-Fi).
Alors que la Switch va entrer dans sa septième année d’existence, les signaux de fumée qui annoncent une successeure sont de plus en plus nombreux. Et puisqu’il n’y a pas de fumée sans feu, il est grand temps de faire le point sur ce qui va (probablement) attendre les joueurs avec cette future console !
Quand est-ce que Nintendo dévoilera sa nouvelle console ?
Cette fois, ce n’est plus une conjecture : Nintendo dévoilera bel et bien sa nouvelle console avant le mois d’avril 2025 ! Shuntaro Furukawa, le président de l’entreprise, l’a annoncé à l’occasion des résultats trimestriels — oui, ce n’est pas le moment le plus sexy pour une telle déclaration ! Mais au moins, c’est une confirmation qui était attendue depuis belle lurette. Plus précisément, le dirigeant a indiqué que le lever de rideau aura lieu « au cours de cette année fiscale », soit avant le 31 mars prochain.
© Nintendo
Quand sortira la nouvelle console de Nintendo ?
L’annonce d’une présentation avant avril 2025 est une chose ; avoir la console entre les mains en est une autre ! Et évidemment, Nintendo n’a rien confirmé du tout. En fait, le constructeur pourrait très bien lever le voile sur la Switch 2 en mars prochain, pour ne la commercialiser effectivement qu’en décembre 2025. On sent toutefois que cette hypothèse ne tient pas la route.
Les ventes de la Switch actuelle, bien qu’honorables, commencent à sérieusement piquer du nez : -12,6 % sur l’année fiscale 2023-2024, à 15,7 millions d’unités. Pire encore, c’est le cas aussi des ventes de jeux : -6,7 %. Shuntaro Furukawa avait admis l’an dernier que le maintien de la dynamique des ventes de la Switch sera « difficile » pour sa septième année. Nintendo prévoit 13,5 millions d’unités vendues pour l’exercice fiscal 2024-2025, un objectif qui ne prend pas en compte le lancement (hypothétique) de la Switch 2 durant l’année. Ce pari pourrait donc être difficile à tenir.
Le président de l’entreprise espère que le « momentum » autour de la marque Mario, une valeur en pleine expansion grâce au film d’animation, ainsi que les jeux déjà disponibles vont permettre de soutenir les ventes d’ici au lancement du nouveau modèle.
Le Nintendo Direct de juin (lui aussi annoncé par le président du groupe) permettra de connaitre les titres qui sortiront d’ici la fin de l’année : ces annonces permettront peut-être de vendre quelques consoles supplémentaires… ou peut-être pas. On ne s’attend en effet à rien de mirobolant, si ce n’est quelques remakes d’anciennes gloires. Nintendo a toujours en stock Metroid Prime 4 qui avait été annoncé pour la Switch… en 2017 ! Si le titre est très attendu, Metroid n’a pas l’attrait d’un nouveau Zelda ou d’un nouveau Mario.
Si le catalogue de jeux a du mal à suivre, vider les stocks de Switch pourrait passer par une baisse de prix. Ça n’a rien d’impossible, en particulier autour des fêtes de fin d’année.
Tout ça pour dire qu’il est temps de proposer quelque chose de nouveau et d’excitant ! C’est pourquoi rien n’interdit de penser que Nintendo pourrait commercialiser la Switch 2 au printemps prochain, comme ça avait le cas pour la Switch 1.
Quel nom pour la future console ?
Le nom d’un produit, ce n’est pas qu’un détail. C’est en fait essentiel : un mauvais nom peut être synonyme de génération sacrifiée ! L’exemple que Nintendo voudra absolument ne pas suivre, c’est celui de la Wii U, une console très différente du modèle précédent avec son gros GamePad doté d’un écran tactile. Non seulement le nom pouvait laisser penser qu’il s’agissait d’un accessoire de la Wii, mais surtout le marketing de Nintendo n’a rien fait pour dissiper la confusion.
La successeure de la Switch ne risque donc pas de s’appeler Switch U ! En revanche, il est probable que Nintendo veuille conserver le nom « Switch », par exemple Super Switch, Switch Pro ou tout simplement Switch 2. À moins bien sûr que Nintendo ait décidé de partir dans une toute autre direction en abandonnant l’idée d’une console hybride. Le constructeur pourrait remettre au goût du jour deux gammes de consoles (une portable et une de salon). Le vent de l’Histoire, et le carton monumental de la Switch, ne semble pas souffler dans ce sens.
Que pourrait-on trouver à l’intérieur de la Switch 2 ?
La génération actuelle de la Switch a connu trois déclinaisons : la Switch originelle de 2017, la Switch Lite dévoilée deux ans plus tard, et la Switch OLED en octobre 2021. Ces trois consoles fonctionnent avec un système-sur-puce Tegra X1 lancé par Nvidia en 2015. Il a été modifié en 2019 (Tegra X1+), pas tellement pour apporter plus de puissance mais pour mettre fin à une faille de sécurité qui facilitait le jailbreak de la console.
La puce compte 8 cœurs (4 cœurs Cortex-A57 et 4 cœurs Cortex-A53 pas de première jeunesse) cadencés à 1 GHz. La Switch n’exploiterait en réalité que les 4 cœurs Cortex-A57 les plus rapides, dont un réservé au système d’exploitation. Le processeur est secondé par un circuit graphique Maxwell à 256 cœurs qui peut monter jusqu’à 768 MHz lorsque la console est placée sur son dock. Cela confère à la Switch une puissance de 0,4 teraflop en mode TV, et de 0,2 teraflop en mode portable. Très loin des 10 à 12 teraflops développés par la Xbox Series X et la PS5 !
Pour rappel, il s’agit d’une mesure de performance qui indique le nombre d’opérations en virgule flottante (FLOPs, pour Floating Point Operations) du processeur graphique. Un teraflop correspond à mille milliards de FLOPs par seconde. Plus le nombre de teraflops est élevé, plus le système est capable de traiter rapidement un grand nombre de calculs complexes.
Il faut toutefois garder à l’esprit que la Switch est aussi une console mobile, et donc soumise à une gestion de l’énergie autrement plus contraignante que pour des consoles de salon qui, par définition, sont toujours branchées sur le courant. Mieux vaut éviter de vider la batterie (d’une puissance de 16 Wh) en quelques minutes ! Si Nintendo veut lancer une console qui reprend le même concept hybride que la Switch, ce ratio performances/watts devra nécessairement être pris en compte, alors que c’est moins une préoccupation pour les deux autres constructeurs.
Pour donner un ordre d’idées de l’efficience énergétique des différentes consoles, la consommation annuelle d’une Switch OLED est de 6 à 21 kWh en moyenne, contre environ 134 kWh pour une PS5 et 225 kWh pour la Xbox Series X. Ces chiffres sont ceux donnés par les constructeurs selon les conditions édictées par Efficient Gaming. Ils ne sont pas inutiles à connaitre dans le contexte actuel de sobriété énergétique et de factures d’électricité qui explosent !
Par conséquent, il est donc plus que probable que Nintendo fasse de nouveau appel à un moteur adapté au jeu en mobilité. Depuis quelques années, la rumeur annonce que le constructeur ferait de nouveau confiance à Nvidia pour fournir la puce de la future console. En l’occurrence, il s’agirait d’un système-sur-puce Tegra 239 doté d’un processeur à 8 cœurs (probablement des Cortex-A78C) et un GPU GA10F dérivé de la plateforme Orin de Nvidia.
Dans la pratique, ce nouveau CPU se montrerait environ 6 fois plus puissant que le Tegra X1 actuel, tandis que le circuit graphique développerait entre 3,5 et 4,5 teraflops lorsque la console sera dans son dock, et de 1,2 à 2 TFLOPS en mode mobile. En mobilité, cette « Switch 2 » afficherait donc une puissance similaire, voire supérieure au Steam Deck (1,6 teraflops) et à la PS4 (1,8 teraflops). Une fois sur son dock, la console développerait une puissance équivalente à celle d’une PS4 Pro ! De quoi rehausser la qualité graphique de la Switch qui peine aujourd’hui à atteindre les 720p (mobile) et 1080p (TV) promis par Nintendo.
Nintendo pourrait aussi mettre à contribution le DLSS, une technologie Nvidia de rendu d’images qui utilise l’intelligence artificielle pour améliorer les graphismes, sans trop puiser dans les capacités du GPU. Le DLSS (pour Deep Learning Super Sampling) génère une image dans une définition moins élevée que celle en natif, puis utilise un réseau neuronal pour augmenter cette même définition. L’objectif est d’obtenir une image de bonne qualité, voire meilleure, qu’une image rendue à la définition cible mais dont le calcul nécessite moins de travail de la part du circuit graphique. Résultat : des performances graphiques satisfaisantes sans faire fondre le GPU ou la batterie ! Cette technique éprouvée est largement utilisée dans l’industrie du jeu vidéo PC.
Peu importe sa provenance ou les technologies utilisées, le futur SoC choisi par Nintendo devra probablement fournir un solide 1080p en mobile, et peut-être de la 4K dans son dock relié à la télé. Sans oublier du 60 images/seconde pour tous les jeux, une fréquence qui reste malheureusement l’exception aujourd’hui.
L’écran de la future console serait de 8 pouces avec une définition de 1080p à 60 Hz : là encore, c’est plus et mieux que sur la Switch LCD (6,2 pouces, 720p) et la Switch OLED (7 pouces, 720p). On croise d’ailleurs les doigts pour que Nintendo abandonne définitivement le LCD pour ne plus proposer que de l’OLED. Pas de 120 Hz donc, mais ce n’est pas forcément un mal pour une console portable où la batterie doit être préservée.
Gros bond en avant également pour le stockage et la mémoire vive : les fouineurs de Resetera ont récemment posté des détails tirés des manifestes de livraison à Nintendo. La Switch 2 bénéficierait ainsi de 12 Go de RAM LPDDR5, beaucoup plus rapide que la LPDDR4 de la Switch actuelle (qui se contente de 4 Go). On aurait aussi droit à 256 Go de stockage, contre 32 à 64 Go sur les modèles d’aujourd’hui.
Est-ce qu’on pourra jouer aux jeux Switch sur la Switch 2 ?
Si Nintendo veut conserver la marque « Switch », on imagine mal le constructeur faire une croix sur ce qui fait la particularité de la console, à savoir son caractère hybride. Ce nouvel appareil devrait donc, en toute logique, permettre de jouer aussi bien en mobilité (dans le métro, au fond du lit, discrétos au bureau…) que chez soi, confortablement installé devant la télévision du salon.
C’est pourquoi le principe des Joy-Cons pourrait être repris pour cette nouvelle console, Nintendo serait même bien inspiré d’assurer la rétro-compatibilité de la Switch 2 avec les contrôleurs de la première génération. Ce qui n’empêcherait pas le constructeur de proposer une tablette avec un écran plus grand… quitte à ce que la hauteur des anciens Joy-Cons ne soit pas exactement identique à la console !
Selon l’accessoiriste Mobapad, qui ne craint pas les foudres de Nintendo, la Switch 2 troquerait le système des rails de placement des manettes pour des contrôleurs magnétiques. Les Joy-Con en eux-mêmes seraient équipés d’une troisième gâchette, et un bouton supplémentaire prendrait place au dessous du bouton Accueil.
Lire Nintendo Switch 2 : rétrocompatibilité, définition 4K et nouveaux boutons dans une nouvelle fuite
Espérons tout de même que Nintendo mette un terme définitif au « Joy-Con drift », ces mouvements fantômes qui frappent régulièrement les manettes de la console…
Toujours au chapitre de la rétro-compatibilité, beaucoup se demandent si la console à venir sera en mesure de prendre en charge les jeux actuels de la Switch. Après tout, il était possible de jouer aux titres de la Game Cube sur la Wii, et il en était de même entre les jeux Wii et Wii U. Le constructeur n’a rien dit sur le sujet, néanmoins il a à plusieurs reprises démontré qu’il voulait transformer la Switch en véritable « plateforme » pouvant accompagner les joueurs sur le long terme, et pas uniquement durant la carrière d’une console.
Et cela passera par le support du compte Nintendo. Il en existe 300 millions dans le monde, c’est une base utilisateurs d’une importance stratégique pour le constructeur. Interrogé sur la transition entre la Switch et la prochaine génération de console, Shuntaro Furukawa a assuré qu’il la voulait la plus transparente possible grâce aux comptes Nintendo. On comprend qu’il suffira de se connecter à la nouvelle machine avec l’identifiant et le mot de passe de son compte Nintendo afin d’y retrouver ses préférences et… ses jeux Switch ?
Cette déclaration ne confirme pas complètement qu’il sera possible de jouer aux jeux Switch sur cette nouvelle console. Mais cela n’en reste pas moins un indice supplémentaire de la volonté de Nintendo de ne pas se mettre à dos des dizaines de millions de joueurs ayant investi dans la plateforme pour se construire une bibliothèque de titres. Autre avantage de cette rétro-compatibilité avec la Switch : la future console débuterait sa carrière avec un catalogue tout à fait exceptionnel ! Les éditeurs pourraient ainsi se « contenter », si on peut dire, de fournir une mise à jour logicielle pour que leurs anciens jeux tirent profit des nouvelles capacités de la Switch 2.
Si tout cela repose sur des rumeurs, il faut rappeler qu’il ne s’agit que de cela : des bruits de couloir qui ne valent aucunement confirmation de ce que Nintendo a dans ses cartons. Peut-être que le constructeur voudra partir sur quelque chose de complètement différent, dans le plus pur style de Nintendo !
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Si un smartphone d’il y a 8 ans pouvait faire tourner Tears of the kingdom ou encore Smash Bros ultimate, je mange mon chapeau.
Ok mais t’es sur de vouloir manger ton chapeau ?
Pitié arrêtez de citer pokemon pour illustrer le manque de puissance de la switch. Si vous faites votre métier vous verrez que l’état de ces jeux est lié à autre chose que la console. Le temps de développement, la taille du studio game freak, la qualité qui n’influe pas les ventes et qui donc passent à la trappe, le calendrier intenable, le fait que the pokemon company voient les jeux comme un moyen de vendre le reste de la licence et pas comme un produit fini en soi et l’incapacité de Game Freak à comprendre sa communauté en imposant une facilité absurde.
Non, mais je suis assez tranquille, 34 gflops le Galaxy s6, contre 400 gflops pour la Switch, il y a de la marge.