Star Trek est l’un des phénomènes culturels américains les plus populaires de ces 40 dernières années : la série télé et les différents films rencontrent un succès d’une régularité à faire pâmer un horloger helvétique. La fascination du public pour l’évangile de saint Roddenberry ne se dément pas : avec ses multiples déclinaisons (Star Trek : The Next Generation, Star Trek : Deep Space 9, Star Trek : Voyager, Star Trek : Enterprise), ses centaines de personnages, ses dessins animés, ses films et son background d’une densité adamantine, l’univers de Star Trek est en pleine expansion.
Que faut-il penser d’un gouvernement fédéral interplanétaire géré par des missionnaires expansionnistes affublés de pyjamas bleus ? Ce n’est pas un débat que nous lancerons ici, et nous parlerons plutôt du dernier produit dérivé de la juteuse licence de CBS, un jeu de rôle massivement multijoueur (MMORPG) fort originalement baptisé Star Trek Online (STO).
City of trekkies
Développé par Cryptic Entertainment, à qui l’on doit déjà City of Heroes, Star Trek Online arrive chargé de promesses et d’inquiétudes. Les fans en attendent beaucoup, tout en espérant une rigoureuse fidélité à la franchise. Cryptic n’a pas voulu tenter le diable et a clairement joué la carte du conservatisme en choisissant de situer son jeu dans le premier arc scénaristique de la série, à l’époque de ce bon vieux Kirk et de son pote à franges, Spock. Soit en l’an de grâce 2049, une information qui fera sauter de joie les puristes, qui savent qu’à cette époque il est tout à fait possible de piloter un vaisseau de la classe Constitution, dont l’Enterprise est le plus fameux porte-étendard.
Alliances ethniques
L’activité favorite des joueurs de MMORPG étant de se taper dessus, Cryptic a intégré deux factions dans le jeu, ce qui est peu par rapport aux innombrables courants de pensée circulant dans la série. Votre personnage sera donc un membre de la Fédération ou un sujet de l’Empire klingon : plus basique, on ne peut pas faire.
Vous êtes en revanche un peu plus libre concernant l’appartenance raciale de votre avatar, avec un choix assez important parmi les innombrables aliens. Aucun risque qu’un personnage ressemble à un autre, tout au moins de près : les possibilités de personnalisation des visages sont impressionnantes, permettant de mélanger des traits extraterrestres entre eux. Cela reste sage sur le plan de la silhouette, n’espérez pas créer autre chose qu’un humanoïde, on n’est pas dans Spore ! Une fois votre faction et votre dégaine déterminées, vous pouvez monter sur le pont principal de votre vaisseau et filer explorer l’espace intersidéral.
Espace réduit
Enfin « explorer », façon de parler : STO est un jeu moderne donc instancier, c’est-à-dire découpé en zones dont certaines, les « donjons », ne sont accessibles qu’à un certain nombre de joueurs. Vous naviguez dans des secteurs spatiaux définis et dégommez tout ce qui ressemble de près ou de loin à un ennemi, dans le cadre d’un système de combat bien connu des fans de la série.
Il s’agit ici de gérer les pourcentages d’énergie de votre vaisseau entre ses boucliers, ses moteurs, sa puissance de tir et sa puissance auxiliaire. Le tout en appuyant sur des boutons ou en manipulant des tirettes, représentations elliptiques de vos centaines de membres d’équipage virtuels. La grande mode du moment chez les développeurs de MMO, c’est de faire des présentations offline, ce qui donne forcément un excellent aperçu des actions collectives possibles dans le jeu… Coupons notre langue vipérine et espérons que les combats à plusieurs vaisseaux soient plus palpitants que ceux que nous avons vus pendant la présentation.
Les lave-linge durent plus longtemps avec Klingon
Le second élément de jeu est le combat au sol, lorsque vous partez chasser du Klingon dans de verdoyantes prairies, accompagné de quatre autres joueurs… ou personnages contrôlés par l’ordinateur, si vous n’arrivez pas à recruter des volontaires. Le MMO où l’on peut jouer à plusieurs tout en étant seul, que voilà une drôle d’idée bancale ! L’inepte intelligence artificielle de vos coéquipiers virtuels n’aidera pas à élaborer de vraies stratégies. L’ergonomie, surtout, nous a inquiétés, tant la gestion du groupe de combat ressemble à une usine à gaz conçue par AZF.
Pour aller vite, on va dire que cela fait penser aux affrontements de Mass Effect mais en beaucoup moins tactique. A plusieurs vrais joueurs, ce sera forcément mieux, donc commencez à vous faire des amis trekkies si vous avez envie de vous amuser vraiment. Star Trek Online, en l’état actuel, nous laisse sceptiques. Level design minimaliste, niveaux en intérieur sans originalité, système de missions peu dynamique, artisanat et économie ultralight : il faudra être à la fois un joueur occasionnel, tolérant et trekky pour aimer ce jeu. Ce qui fait beaucoup de paramètres, mais attendons février prochain pour émettre un jugement définitif.
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