Un commerce peu ragoûtant s’est mis en place depuis quelques jours sur Internet. Des internautes ont mis en vente sur eBay, Le Bon Coin ou encore Paru Vendu d’anciens numéros de Charlie Hebdo pour, bien évidemment, se faire de l’argent. Un commerce qui a repris de la vigueur ce mercredi 14 janvier 2015 : on trouve sur ces sites le numéro sorti ce jour – et déjà quasiment introuvable… à des prix prohibitifs.
Tiré à cinq millions d’exemplaires, ce numéro du journal, réalisé par les survivants de l’attentat du 7 janvier dernier, s’est en effet écoulé en à peine quelques heures. De nombreuses personnes faisaient déjà la queue devant les kiosques à journaux dès 6h30. Du coup, pour « satisfaire la demande » certains ont mis en vente leurs exemplaires sur eBay. Si un internaute le propose à 3,90 euros alors que le journal se vend normalement en kiosque 3 euros, la plupart vendent leurs exemplaires à des tarifs hallucinants. L’un d’eux va même jusqu’à demander 100 000 euros mais offre la livraison… On appréciera le geste à sa juste valeur.
De son côté la plate-forme d’e-commerce Priceminister a fait savoir dans un tweet qu’elle bloquait la vente des produits liés à Charlie Hebdo. Il reste tout de même sur le site quelques anciens exemplaires du journal proposés à 35 euros.
Comme relevé par @le_Parisien, sur @PriceMinister nous avons décidé de n’autoriser aucun produit qui alimente le business #jesuischarlie
– PriceMinister (@priceminister) 13 Janvier 2015
En parallèle, une arnaque à l’abonnement a commencé à voir le jour, signale le site Zataz.com. Un SMS propose d’appeler un numéro pour s’abonner à Charlie Hebdo et ainsi soutenir le journal ainsi que les familles des victimes des attentats. Sauf que derrière ce numéro, se cachent des escrocs qui facturent chaque appel 1,35 euro, puis 34 centimes la minute. D’autres ont tenté de vendre sur eBay de faux dessins «originaux» de Charb…
La semaine dernière, alors que les annonces vendant d’anciens numéros de l’hebdomadaire satirique se multipliaient sur sa plate-forme, eBay indiquait dans un communiqué que ses équipes retireraient « les annonces publiées relatives à cette tragédie qui ne respectent pas nos conditions d’utilisation ». « En France, nous reverserons à Charlie Hebdo les éventuelles commissions perçues par eBay sur les ventes de magazines et produits de Charlie Hebdo liées à cette tragédie », ajoute le site qui ne souhaite pas commenter plus cette actualité afin d’« éviter de valoriser davantage le commerce autour de cette tragédie ».
Mais les exemplaires du journal ne sont pas les seuls à se vendre sur la Toile. Sur des sites comme Amazon, via la place de marché, on trouve des tee-shirts, badges, autocollants reprenant la désormais célèbre phrase « Je suis Charlie ». Interrogé, le site nous précise toutefois qu’il « reversera au magazine Charlie Hebdo les commissions qui seraient perçues sur les ventes de produits proposés sur sa Marketplace par des marchands tiers utilisant “Je Suis Charlie”. Et, le cas échéant, Amazon retirera tout produit proposé par des marchands tiers qui contreviendrait aux règles de sa Marketplace. »
Enfin pendant quelques jours, un site de commerce en ligne s’est même monté avec pour nom de domaine jesuischarlie.net afin de vendre mugs, tee-shirts et sacs arborant le slogan. Le site a depuis été fermé.
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