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SFR inaugure sa très chère 3G

SFR est le premier à se lancer dans la téléphonie mobile de troisième génération. Les prix élevés des terminaux et des services risquent de rebuter plus d’un client. SFR mise pourtant sur 500 000 utilisateurs d’ici un
an.

Après de longs mois de galère, l’UMTS grand public vient enfin à la vie. Jusqu’ici, le grand fantasme des télécoms n’avait pris corps que lors de
lancements très ciblés pour les entreprises chez SFR et Orange, ou d’offres pilotes pour certains particuliers. Cette fois, la troisième génération de téléphonie mobile part à la
conquête des foules.C’est SFR qui se lance dans l’aventure le premier. L’opérateur avait déjà
levé un coin de voile il y a un mois sur l’offre sobrement baptisée ‘ 3G ‘. ‘ Ce 10 novembre est une date très importante, elle
représente trois ans de travail ‘,
souligne Franck Esser, PDG de SFR.‘ On avait pris le risque de dévoiler un calendrier en février dernier, ajoute Pierre Bardon, directeur général de SFR. On avait dit qu’on ne se lancerait que si plusieurs conditions étaient
réunies. Elles le sont et nous avons respecté notre calendrier. ‘
Parmi elles figuraient la maîtrise du ‘ hand over voix ‘, soit le passage sans coupure d’un appel téléphonique
d’un réseau 3G à un réseau 2G (GSM), ou encore la disponibilité d’une large gamme de terminaux bi-modes 3G/2,5G (GPRS).

SFR mise sur la visiophonie

Qu’on se le dise, l’UMTS, comme on pouvait le craindre, ne sera pas à la portée de tous les portefeuilles. SFR commercialisera huit téléphones au départ, pour une gamme de prix s’échelonnant entre 199 et 459 euros (voir encadré).
Côté forfaits, on retrouve la grille qui avait été conçue en juin dernier, lors du premier lancement test auprès du grand public. Sept formules sont proposées : de 46 à 142 euros mensuels, pour 3 à 15 heures d’appel (engagement de
24 mois).Ces forfaits englobent les appels téléphoniques, les SMS, les MMS, la visiophonie et l’accès à Vodafone Live. Un MMS vidéo réduira le crédit de communication, selon l’heure d’envoi, de 30 à 45 centimes d’euro. La visiophonie, elle,
coûtera le double d’un appel téléphonique. Ainsi, un forfait 3 heures se transforme en forfait 1h30 si le client n’utilise que ce service. SFR identifie la visiophonie à la ‘ killer application ‘
de la 3G, celle qui ‘ marque une véritable rupture ‘ avec l’actuel GSM. Elle sera possible de mobile à mobile, ou de mobile à PC (uniquement entre abonnés SFR), et sera compatible avec les services des
autres opérateurs mobiles. SFR prévoit également de proposer la visiophonie au prix de la voix aux sourds et malentendants.Tous les autres services liés à la 3G seront hors forfait, et leurs prix n’inciteront pas à une consommation effrénée. Une bande-annonce coûtera 0,65 euro, d’autres vidéos pourront atteindre jusqu’à 2,50 euros. L’accès à des
chaînes de télévision en direct (Fashion TV et Euronews pour le moment, puis i>télé, CinéCinéma Info, l’Equipe Tv et Live1) sera facturé 50 centimes la minute.Le téléchargement de musique (qualité CD), lui, vaudra 1,99 euro par titre, et 14,99 euros pour 10 titres. Le client aura le choix de sauvegarder le titre sur son mobile (aucun transfert vers un PC possible), ou bien à la
fois sur son mobile et sur PC (5 gravures sur CD autorisées). SFR annonce un catalogue de 50 000 titres. Enfin, un jeu sur mobile sera vendu, lui, entre 3 et 7 euros.

64 villes couvertes fin 2004

Le deuxième opérateur français ne donne pas d’indication sur le revenu moyen escompté par abonné avec la 3G. Il espère avoir séduit 500 000 utilisateurs d’ici à la fin 2005. Les premiers clients seront les
‘ jeunes urbains ‘ férus de technologie. Le marché de masse n’est envisagé que pour 2006. Les clients actuels pourront passer à la 3G avec leur numéro de téléphone et seront invités à migrer, s’ils le
souhaitent, à échéance de leur contrat.SFR affirme couvrir d’ici la fin de l’année ‘ 64 des 104 plus grandes communes de France de plus de 50 000 habitants ‘, dont les 10 plus grandes villes. Cela représenterait
38 % de la population française, avec l’objectif de 58 % fin 2005. En dehors des zones couvertes par l’UMTS, les utilisateurs basculeront sur le réseau GSM-GPRS de l’opérateur. Aucun problème pour la voix ou le téléchargement de musique.
Par contre, la visiophonie ou la télévision en direct cesseront si le client sort d’une zone de couverture 3G.Par ailleurs, SFR ne compte pas déployer la technologie Edge ?” qui autorise de meilleurs débits que le GPRS ?” contrairement à ses concurrents Orange (qui se lancera avant Noël) et Bouygues Telecom, pour compléter
son réseau 3G. ‘ Nous avons une stratégie, c’est la 3G. Nous la suivons totalement ‘, a insisté Pierre Bardon.En cette fin d’année 2004, la 3G est donc sur les rails… Une grande question demeure : les clients sont-ils prêts à prendre le train ?

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Guillaume Deleurence