Bientôt une carte de la santé mentale des adolescents outre Manche : des chercheurs de l’Université d’Oxford sont en train de mener « la plus grande étude mondiale sur la santé mentale des jeunes », rapporte le Financial Times, dimanche 13 octobre. Et selon les premiers résultats de « Brainwaves », une étude d’envergure initiée le 15 avril dernier, il existe bien « une relation directe entre des taux plus élevés d’anxiété et de dépression et le temps passé en ligne sur les sites de réseaux sociaux », rapporte John Gallacher, professeur en santé cognitive, interrogé par nos confrères.
L’étude a impliqué, dans sa phase préliminaire, près de 7 200 adolescents répartis dans une vingtaine d’établissements. Ces derniers ont répondu à un questionnaire en ligne de 200 questions. Mais à terme, ce sont près de 50 000 jeunes britanniques âgés de 11 à 18 ans qui participeront à l’étude complète qui s’étend sur une durée de 10 ans, selon le site Web de Brainwaves. « Nous avons besoin d’études à grande échelle, axées sur la santé mentale des jeunes, si nous voulons que les choses changent », estime John Gallacher à la tête de l’étude, dirigée par l’Université d’Oxford, en collaboration avec l’Université de Swansea et The Day, un site en ligne d’information britannique, destiné aux jeunes.
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La santé mentale, « un problème de santé publique dans le monde »
Alors qu’en France, la santé mentale a été érigée en grande cause nationale, avec 15 % des adolescents qui présentent un risque important de dépression, selon des chiffres de Santé Publique France, l’inquiétude est la même outre Manche. La semaine dernière, le NHS, le système de santé publique britannique, a publié des chiffres alarmants : entre mars 2023 et mars 2024, près de 1,1 million d’enfants ont été en contact avec des services financés par le NHS pour la santé mentale, les difficultés d’apprentissage et l’autisme, détaillent nos confrères. C’est deux fois plus qu’entre mars 2016 et mars 2017, année où les données ont été publiées pour la première fois.
« La maladie mentale est le principal problème de santé publique dans le monde », estime le professeur Gallacher chez nos confrères. « Elle a un effet dévastateur sur les économies parce qu’elle touche de nombreuses personnes, qu’elle a tendance à commencer jeune, et qu’elle se reproduit tout au long de la vie », a-t-il ajouté. Les données recueillies seront accessibles à tous les chercheurs du Royaume-Uni et du monde entier.
Les filles plus touchées que les garçons ?
Selon les scientifiques, près de 60 % des Britanniques âgés de 16 à 18 ans interrogés passent entre deux et quatre heures par jour sur les plateformes. « Dans les cas les plus extrêmes, des jeunes ont déclaré qu’ils passaient jusqu’à huit heures par jour sur ces sites ». Les adolescentes seraient davantage touchées par l’anxiété et la dépression. Selon l’étude préliminaire, près d’une fille interrogée sur cinq entre 16 et 17 ans est en contact avec les services du NHS liés à la santé mentale.
Plus de sommeil et davantage d’exercices physiques permettraient d’améliorer considérablement la santé mentale de ce groupe d’âge. Les cinq plateformes les plus fréquemment utilisées par les jeunes sont, selon cette étude, Instagram, Snapchat, TikTok, WhatsApp et YouTube.
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L’oeuf ou la poule?
Personnellement, je dirai que c’est à cause de leur anxiété qu’ils s’isolent sur les réseaux.
Encore une étude qui part du principe que les réseaux sociaux sont dangereux pour la santé mentale. Et dès le départ l’orientation prise fausse totalement les résultats. Et quand on cherche dans une direction… on finit par trouver!