Le fossé entre les États-Unis et l’Europe sur la régulation des grandes entreprises du numérique se transforme en canyon de plus en plus profond. Durant le sommet de Davos en janvier dernier, Donald Trump a dit tout le mal qu’il pensait des règlements européens visant à rétablir une meilleure concurrence. Et son vice-président, J.D. Vance, a enfoncé le clou durant la clôture du sommet de l’IA à Paris, durant laquelle il a eu des mots très durs concernant la régulation de l’IA sur le vieux continent.
Friction sur la ligne Atlantique
Les mastodontes américains de la tech se sont tous rangés comme un seul homme derrière le nouveau locataire de la Maison Blanche. Ils espèrent maintenant en tirer les dividendes, et Meta n’a pas manqué de rapporter à Donald Trump son mécontentement vis à vis des actions européennes à son encontre. Dès mi-janvier, avant même l’investiture de Trump, Mark Zuckerberg l’appelait déjà à défendre les intérêts de la tech américaine face à Bruxelles.
Lire De la sidération à la négociation : comment le duo Trump-Musk a fait vaciller l’Europe en 13 jours
Et le climat ne va pas s’arranger entre Meta et la Commission européenne. Joel Kaplan, le directeur des politiques globales, a expliqué que son entreprise n’hésitera pas à taper à la porte du bureau ovale pour se plaindre de la méchante Europe. « Lorsqu’une entreprise est traitée différemment et de manière discriminatoire à son égard, cela devrait être signalé au gouvernement de son pays d’origine », a-t-il déclaré durant une séance de questions/réponses avec Bloomberg organisée à Munich, à l’occasion de la conférence sur la sécurité.
L’ex responsable stratégie au parti républicain, installé tout en haut de l’organigramme de Meta par Mark Zuckerberg pour s’attirer les bonnes grâces de Donald Trump, a aussi indiqué que le groupe souhaitait travailler « dans le cadre des lois adoptées par l’Europe — et nous le ferons toujours ». Toutefois, il n’hésitera pas à signaler lorsque l’entreprise estime avoir été traitée « de manière injuste ».
Meta veut toujours être partie prenante dans la lutte contre la désinformation — le géant des réseaux sociaux a récemment signé un code de conduite volontaire à ce sujet —, mais Joel Kaplan laisse planer le doute sur la réalité des efforts de l’entreprise. « « Nous ne voulons pas de désinformation », a-t-il précisé, mais « les gens ont des perspectives différentes sur ce qui constitue de la désinformation et ce qui n’en est pas. »
Meta fait l’objet de plusieurs enquêtes européennes, notamment dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA) concernant la protection des mineurs.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : Bloomberg