Les chercheurs de Samsung Research, Samsung Research America et de l’Université de Californie à Santa Barbara (UCSB) ont présenté les résultats d’une expérimentation de communications mobiles en térahertz, donnant un avant-goût de ce que pourrait devenir la 6G.
Ils ont réussi à atteindre en laboratoire un débit théorique de 6,2 Gbit/s sur la bande 140 GHz et avec une distance de 15 mètres entre l’émetteur et le récepteur. Ils ont aussi utilisé du beamforming, qui permet d’adresser plusieurs faisceaux vers les terminaux des utilisateurs. Une technologie déjà utilisée pour la 5G et le Wi-Fi 6.
« Nous apportons notre connaissance des technologies avancées sur les ondes millimétriques, et en particulier le spectre térahertz, au-dessus de 100 GHz, en nous concentrant sur les appareils et les circuits intégrés, tandis que Samsung apporte son expertise dans les systèmes sans fil et les réseaux cellulaires », a détaillé le professeur Mark Rodwell, membre de l’IEEE et professeur à l’UCSB.
Le térahertz en débat
Théoriquement, les fréquences térahertz sont comprises entre 100 GHz et 30 THz. D’après Samsung, elles comprendraient une énorme quantité de spectre disponible. Les pics de débits pourraient être multipliés par cinquante et la latence réduite par dix par rapport à la 5G. « Ces améliorations permettront des services d’hyper-connectivité 6G et une expérience multimédia ultime, comme la réalité étendue (XR), l’hologramme mobile haute fidélité », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Samsung communique abondamment sur la 6G depuis 2019, date à laquelle il avait lancé un centre de recherches dédié. Il a aussi publié un livre blanc sur le sujet l’année dernière où il se montrait déjà un ardent promoteur des ondes térahertz. Ces dernières ne font toutefois pas l’unanimité.
Le directeur de la recherche d’Orange, Nicolas Demassieux, nous avait confié ses doutes en début d’année. « Je trouve que c’est un sujet légitime de recherche académique. Mais je suis un peu dubitatif sur l’utilité du térahertz pour la 6G. La portée sera extrêmement faible et il faudra du coup des émetteurs qui ne coûtent vraiment pas cher », avait-il déclaré.
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Pourquoi Samsung se pose en leader de la 6G
Rappelons que la 6G n’en est encore qu’au stade de la discussion entre chercheurs et industriels. Son processus de standardisation n’a pas débuté. S’il aboutit, ce sera pour un déploiement dans une dizaine d’années.
Samsung la promeut parce que son intérêt est double. Comme constructeur de terminaux mobiles, il veut très vite peser sur sa définition, déposer un maximum de brevets et la proposer le premier à ses utilisateurs comme il l’a fait pour la 5G. Mais il a aussi des ambitions en tant qu’équipementier télécom et rêve de conquérir des parts de marché au niveau international depuis la déroute de Huawei.
Source : Samsung
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