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Pourquoi les géants de la tech se jettent sur le nucléaire

Les énergies renouvelables ne suffisent pas. Les géants de la tech comme Google, Amazon et Microsoft investissent maintenant dans le nucléaire. Un moyen de continuer à alimenter en électricité leurs datacenters, particulièrement énergivore avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, tout en respectant les objectifs de neutralité carbone.

En 2024, Amazon, Google ou encore Microsoft sont particulièrement concentrés sur l’intelligence artificielle, l’entraînement des modèles qui s’en suivent, et leurs besoins énergétiques explosent. Paradoxalement, à l’approche de la date butoir de la neutralité carbone pour les géants de la tech, leur bilan d’impact ne fait qu’augmenter. La faute à un une évolution technologique qui ne rime clairement pas avec une économie d’énergie.

Pour tenir le coup, ces sociétés avaient jusqu’à présent deux approches. La première, celle d’investir dans les énergies renouvelables. La seconde, plutôt vue comme un tour de passe-passe : investir dans l’achat de certificats d’énergie renouvelable. Une façon de compenser. Tout ceci ne pouvait pas fonctionner bien longtemps. Les besoins ne cessent d’augmenter, et on prédit à 2030 que 10 % de l’énergie consommée aux États-Unis sera dédiée à l’activité des datacenters.

Les énergies renouvelables ne suffisent plus, et voilà que le milieu de la tech se tourne… vers le nucléaire. Pour la première fois, Google vient de faire une annonce dans ce sens avec le rachat de mini-réacteurs nucléaires à la startup américaine Kairos Power. « La phase initiale des travaux vise à mettre en service le premier SMR de Kairos d’ici à 2030, suivi de déploiement de réacteurs supplémentaires jusqu’en 2035 », a détaillé Google.

Les réacteurs nucléaires de Google, Amazon et Microsoft

Le géant du web rejoint Amazon et Microsoft, qui se sont tous les deux plongés sur la question également. Amazon, de son côté, vise la construction de jusqu’à 15 centres de données entièrement alimentés par une centrale nucléaire. Pour Microsoft, l’intégration du nucléaire s’est matérialisée par un rapprochement avec le géant de l’énergie Constellation, pour redémarrer le projet de centrale de Three Mile Island, abandonné en 2019.

Des projets annoncés les uns à la suite des autres, du mois de mars au 15 octobre dernier, et qui commencent déjà à susciter la controverse. Avec Amazon, un problème de partage de l’électricité de la centrale de Susquehanna, en Pennsylvanie. Il faut dire que les chiffres de production sont particulièrement élevés. 480 MW pour Amazon, 835 MW pour Microsoft, et 500 MW pour Google. L’équivalent de milliards de dollars d’investissement.

Pour relancer la centrale de Three Mile Island, par exemple, Constellation devrait déjà débourser 1,8 milliard de dollars de sa poche. Le reste serait à la charge du géant de la tech. Quant aux contrats, ils comprendraient des années de production : 20 ans pour commencer avec le projet de Microsoft. Pour Google, le déploiement des mini-réacteurs prendrait déjà 5 ans. À noter que Kairos, la startup avec laquelle il compte déployer ses centres, n’a toujours pas construit son premier réacteur expérimental, prévu pour 2027.

Quand les datacenters dépassent les villes

En parallèle aux GAFAM, il faudra aussi surveiller OpenAI, en pleine phase d’opération de financement, qui devra elle aussi investir massivement pour l’entraînement de ses modèles. Et sur ce point, le patron de l’entreprise derrière ChatGPT a des plans. Selon lui, il faudra entre trois et cinq réacteurs nucléaires de production d’électricité, pour la construction de nouveaux datacenters. Une capacité totale atteignant 5 GW, ce qui représenterait la consommation en électricité d’une ville de 3 millions d’habitants.

À noter que depuis le mois de juillet, en Irlande, la consommation des datacenters a officiellement dépassé celle des habitants. Sur place, des acteurs de la tech comme Google, Meta, Tiktok et Amazon.

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Votre opinion
  1. Les preuves s’accumulent contre les énergies renouvelable en ce qui concerne leurs capacités futur a fournir suffisamment d’énergie pour toutes les utilisations , que ce soit au seins du foyer, les véhicules, les industries, la haute technologie , sans pour autant défigurer les paysages avec des éoliennes de plus en plus grandes et dangereuses pour tout ce qui volent ou des hectares de panneaux solaire qui interdiraient a la végétations de pousser en dessous par manque de luminosité solaire.

    1. Poulbot, bonsoir. Il me semble que vous prenez le problème à l’envers, c’est dit respectueusement. Aujourd’hui si vous allez sur le site de météo France par le biais d’un navigateur, il est fort probable que s’affiche à la une l’article suivant, nommé :
      “La trajectoire de réchauffement de référence pour s’adapter au changement climatique” en date du 16/10/2024.

      Cela veut dire quoi ? Que le dérèglement climatique est un problème mondial où chaque secteur doit trouver des solutions, à la fois en terme d’atténuation et d’adaptation. Et les énergies renouvelables, non développées à l’heure actuelle à leur potentiel maximum (pour des combats idéologiques, de praticité et autres), et bien ça n’est pas normal.

      Soyons clair, si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, c’est à dire la limite la moins nocive lors de son adoption en 2015, Accord de Paris, alors il faut que le dogme de polluer sans regret s’arrête.

      Et le développement des énergies renouvelables n’est pas idéologique, cela s’inscrit dans une habitude classique, qui est de profiter des ressources dont le rythme le permet. Un grand merci quant à votre lecture.

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