Il suffit de se rendre sur son profil Twitter pour s’en rendre compte : Elon Musk n’est pas un grand fan de ChatGPT… ou plutôt d’OpenAI, l’entreprise qui l’a mis au point. Par le biais de mini-messages assassins, le milliardaire s’en prend régulièrement à l’entreprise tech la plus en vue du moment. « OpenAI s’est vraiment éloigné du chemin de la vertu » a-t-il par exemple écrit il y a quelques heures, en réponse à un tweet qui dénonçait le « hold-up » de Microsoft sur le concepteur de ChatGPT.
OpenAI has strayed very far from the path of virtue pic.twitter.com/FftFVp3Kco
— Elon Musk (@elonmusk) March 27, 2023
Musk est en effet un peu furax. En 2015, il débourse pas moins de 100 millions de dollars pour financer le lancement d’OpenAI, aux côtés d’autres grands argentiers de la Silicon Valley, comme Reid Hoffman ou Peter Thiel. Au total, un milliard de dollars seront ainsi levés afin de créer cette « entreprise de recherche en intelligence artificielle à but non lucratif ». Une société dont l’ambition originelle, digne d’un épisode des Bisounours, fait désormais presque sourire : « notre objectif est de faire progresser l’intelligence numérique de la manière la plus susceptible de profiter à l’humanité dans son ensemble, sans être contraint par un besoin de générer un rendement financier » peut-on lire sur le billet qui présente OpenAI pour la première fois.
Musk devient alors le visage d’OpenAI, siège à son conseil de direction, et en partage même la présidence avec un certain Sam Altman… À tel point que l’entreprise est à l’époque considérée comme son nouveau projet d’envergure, après Tesla ou SpaceX.
2018 : Elon Musk quitte le navire
Mais en 2018, tout bascule. Comme le raconte le journal Semafor dans un article paru vendredi, trois ans après sa fondation, Musk ne croit plus au futur d’OpenAI. D’après des sources anonymes citées par Semafor, il estime alors que l’entreprise a pris trop de retard face aux incroyables progrès de Google en matière d’IA. Il a une solution toute trouvée pour y remédier : il veut en prendre le contrôle, en devenir le seul boss.
Las ! Altman refuse de voir Musk prendre le pouvoir, tout comme Greg Brockman, également cofondateur et désormais Président de l’entreprise. Le milliardaire quitte alors le conseil d’administration, officiellement pour « conflit d’intérêts » : Tesla développait en effet ses propres outils d’intelligence artificielle pour la conduite autonome, et il existait, il est vrai, un risque de voir des chercheurs d’OpenAI partir chez Tesla.
Malgré son départ, Musk devait « continuer à financer et à conseiller l’organisation ». D’après Semafor, il s’était engagé à donner un milliard de dollars sur plusieurs années… Mais OpenAI ne vit jamais la couleur de cet argent, dont elle avait pourtant besoin afin de couvrir les gigantesques frais qu’impose l’entraînement de ses IA.
OpenAI LP, une entreprise à but lucratif
Selon le journal économique, c’est l’absence de financement de Musk, mais aussi l’émergence de la technologie des « transformers », technique de deep learning révolutionnaire – et coûteuse – introduite par Google en 2017, qui a poussé OpenAI à radicalement changer de credo. Et, en 2019, à inaugurer OpenAI LP, une entreprise… à but lucratif, cette fois. « Nous aurons besoin d’investir des milliards de dollars dans les années qui viennent dans le cloud computing, d’attirer et de retenir des gens talentueux, et de fabriquer des superordinateurs pour l’intelligence artificielle » expliquaient à l’époque les dirigeants de l’entreprise pour justifier ce choix…
Quatre mois plus tard, en juillet 2019, OpenAI révélait un « partenariat exclusif » avec Microsoft. À la clé, un investissement… d’un milliard de dollars de la part du géant du logiciel. La suite, on la connaît.
Cette bascule d’une structure sans but lucratif à l’entreprise qui a créé ChatGPT, Elon Musk ne l’a toujours pas digérée. « OpenAI a été créé comme une entreprise open source sans but lucratif (c’est pourquoi je l’ai nommé “Open” AI), afin de servir de contrepoids à Google. Mais c’est maintenant devenu une société à sources fermées et à profit maximum contrôlée efficacement par Microsoft. Pas du tout ce que je voulais » twittait-il récemment. Il a même coupé l’accès qui permettait à OpenAI d’utiliser les données de Twitter pour entraîner ses modèles.
I’m still confused as to how a non-profit to which I donated ~$100M somehow became a $30B market cap for-profit. If this is legal, why doesn’t everyone do it?
— Elon Musk (@elonmusk) March 15, 2023
On peut comprendre la frustration d’Elon Musk, qui est passé à côté d’une pépite qu’il a pourtant fait éclore, alors qu’il se retrouve empêtré dans la gestion chaotique d’un Twitter bien trop cher payé ! Mais si l’on en croit Semafor, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, puisque ce sont ses décisions qui ont poussé OpenAI à changer de modèle.
Sam Altman, lui, semble en tout cas prendre cette affaire avec philosophie. Récemment interviewé par la journaliste Kara Swisher, il nie en bloc les accusations d’Elon Musk. « Nous ne sommes pas contrôlés par Microsoft, ils n’ont même pas de siège au conseil d’administration, nous sommes une entreprise indépendante » clame-t-il. Et quant à la fin du « tout open source », il a aussi une justification plausible : « je ne pense pas qu’il serait bon de rendre GPT-4 open source, par exemple. Nous ne pouvons pas écarter la possibilité que cela déclenche certains ravages dans le monde ».
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Source : Semafor
Elon Musk n’est pas non plus quelqu’un de parfait.
On le fait passer pour le fondateur de Tesla, mais c’est faux, il a rejoint le conseil d’administration et a petit à petit mis son nez partout. En génie de la communication et du marketing, il s’est imposé comme le visage de Tesla avant prendre le contrôle du fabricant de voiture.
On peut voir le même schéma avec Twitter, où il s’est aussi imposé comme CEO après quelques années au board et comme compte emblématique et très mediatisé du réseau social.
Il est possible que pour OpenAi, il se soit fait couper l’herbe sur le pied par plus malin que lui, tout simplement.
Moi RAF = rien à foutre + RAS = rien à secouer comme notre retraité RF au tennis il ne gagnait pas chaque X lui , Roger très sympa