Les fanas de photos de détails vont avoir l’eau à la bouche avec la toute nouvelle optique d’OM System, connu jadis comme la division photo Olympus. Oui, une optique, mais pas n’importe laquelle : une optique macro d’une puissance sans équivalence sur le marché… et de très (très) loin ! La M. Zuiko Digital ED 90 mm f/3.5 Macro IS Pro est en effet un objectif unique dans son marché de niche.
Unique par sa puissance de grandissement initiale : avec son coefficient multiplicateur x2 par rapport aux mentions « classiques » en mm basées sur les capteurs 24×36 mm, ce bijou dont la distance minimale de mise au point est de 22,4 cm est en fait un équivalent 180 mm. Si le monde des reflex disposait déjà d’optiques aussi puissantes (180 mm chez Canon, 200 mm chez Nikon, etc.), le monde des hybrides, notamment à capteur plein format, est très loin de cette focale en macro, avec un maximum à 105 mm.
Mais l’avantage de cette première optique macro « pro » chez la marque (le 60 mm n’étais pas une optique professionnelle), va encore plus loin. Car Olympu… Heu, pardon, OM System (!) a su transformer ici une faiblesse en force. Parfois décrié pour la petite taille de son capteur Micro 4/3, la marque japonaise a en effet l’avantage en matière de portabilité dans le domaine des téléobjectifs (optiques bien plus légères et plus compactes), mais aussi ici en matière de macro. Car le coefficient de reproduction, véritable « graal » de la pratique macro, profite là encore de ce petit capteur. Affiché entre x1 à x2 (en super macro), il s’avère lui aussi concerné par le coefficient multiplicateur du capteur. Le coefficient de reproduction est donc, dans les faits, entre x2 à x4 (en équivalent 24×36)… Et peut même faire encore plus !
Compatibilité avec les téléconvertisseurs = puissance record !
Dans le monde de ceux qui prennent des photos de pissenlits, de pattes de mouches et autres détails difficiles (impossibles !) à discerner à l’œil nu, pour aller plus loin que le coefficient de reproduction des optiques, il faut ruser. En recadrant beaucoup avec les capteurs très définis – avec une perte de définition/résolution associée – ou en jouant avec les tubes-allonge qui permettent d’améliorer la distance minimale de mise au point. Mais sans gain de focale.
Olympus marque le coup avec son 90 mm f/3.5 Macro IS Pro en rendant son optique compatible avec ses téléconvertisseurs MC-14 et MC-20. Initialement destinés à améliorer la puissance de grandissement des zooms (coefficient x1,4 avec le MC-14, et x2 avec le MC-20), ces deux accessoires à prix modérés (299 € et 379 €) peuvent désormais aussi profiter à cette optique macro. Transformant l’équivalent 180 mm f/3.5 en 252 mm f/4.5 (MC-14), voire un 360 mm f/5.6 (perte d’un diaph de lumière avec le MC-14 et deux diaphs avec le MC-20).
La perte de luminosité est en partie compensée par la nouvelle stabilisation intégrée dans cette optique. Qui est, encore une fois, unique en son genre…
Stabilisée et tropicalisée
Les stabilisations mécaniques du capteur (dans le boîtier) et des optiques sont le plus souvent différentes. Et complémentaires : celle du capteur sont plus performantes pour un certain type de correction, notamment le roulis, et celle des optiques pour les corrections verticales/horizontales.
Profitant de l’excellente stabilisation du roulis dans le boitier (Olympus est une référence en la matière, là encore, grâce à son petit capteur), le 90 mm peut aussi s’appuyer sur une stabilisation optique corrigeant, elle aussi, le roulis. Une double correction qui profitera aux prises à main levées que vous aurez à faire. Car dans les faits, une telle puissance de grossissement (opposée au grandissement des téléobjectifs), nécessite le plus souvent d’être au moins calé, voire carrément sur trépied.
Et vous pourrez rester longtemps sur trépied dehors, puisque ce 90 mm Macro profite de la même certification IP53 que des boîtiers comme l’OM1. Ce qui signifie que vous pourrez passer une heure devant cette grenouille tropicale sous la mousson avec votre boîtier et l’optique sans avoir à tirer une bâche de protection sur votre matériel. Cette idée de la résistance dans le temps à son importance pour ce genre d’optique. En macro, il n’est pas rare que les photographes se placent sur trépied et shootent des dizaines, voire des centaines d’images pour les assembler en une seule très nette – la macro imposant une très faible profondeur de champ.
Ici encore, les plus petites dimensions du capteur élargissent la profondeur de champ (ce qui ajoute de la netteté). Et certains boîtiers d’Olympus comme l’OM1 intègrent une fonction d’empilement d’images (focus stacking), mais limitée à 15 clichés. Les « vrais » qui shootent des détails d’insectes – il faut compter 250 à 300 clichés pour ces fameuses images d’yeux de mouches très nettes ! – eux, shooteront en RAW et assembleront leur déluge d’image dans des logiciels spécialisés. La résistance des optiques aux terrains difficiles est donc parfois capitale selon les pratiques.
Cette optique M. Zuiko Digital ED 90 mm f/3.5 Macro IS Pro est, sur le papier, un petit bijou. Tropicalisée, stabilisée, pourvue d’un clutch de débrayage AF/MF, légère (453g), puissante et polyvalente (elle fonctionne AUSSI comme une optique normale en changeant le limiteur d’AF), elle devrait bien mériter son badge « Pro ». Badge qui a un coût : 1 499 € avec son pare-soleil et ses bouchons. Pour une disponibilité au 28 février prochain.
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