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Peu à peu, les Américains se lassent de Facebook

La désaffection du réseau social est beaucoup plus marquée chez les moins de 30 ans : près de 40% d’entre eux prévoit d’y consacrer moins de temps cette année.

Facebook commence-il à lasser ses utilisateurs ? Oui, selon une étude réalisée aux Etats-Unis par le très sérieux Pew Research Center : 34% des personnes interrogées ont réduit le temps passé sur le réseau social l’an dernier. Et seulement 13% estiment y avoir consacré plus de temps.

Ce sondage confirme les chiffres publiés par l’institut Nielsen. De mars à septembre 2012, le temps mensuel moyen passé sur Facebook est tombé de 7h09 à 6h40 aux Etats-Unis. Certes, le groupe de Menlo Park devance très nettement le reste du web (2h21 pour Yahoo, 1h54 pour Google et 1h45 pour YouTube) mais la tendance n’est guère encourageante. D’autant que 27% des personnes interrogées par le Pew Research Center prévoient d’y passer encore moins de temps cette année.

Une désaffection très marquée chez les 18-29 ans

Six Américains sur dix expliquent par ailleurs avoir fait une pause de plusieurs semaines, voire plus. Par manque de temps (21% des sondés) ou en raison de vacances (8%). Les autres raisons invoquées sont plus inquiétantes pour Facebook : manque d’intérêt (10%), impression de perdre son temps (10%), trop de drames et conflits (8%), volonté de rompre avec une utilisation trop intense (8%) ou encore lassitude (7%).

Cette désaffection est encore plus marquée chez les 18-29 ans, le cœur de cible initial du réseau. Ils sont 42% à avoir diminué leur usage en 2012. Et 38% à prévoir d’en faire de même cette année. Quant aux ados (non inclus dans cette étude), ils se tournent désormais de plus en plus vers Twitter, Tumblr ou des applications mobiles, comme en témoigne le succès de Snapchat, que Facebook a tenté, sans grand succès, de copier.

Le groupe de Menlo Park n’ignore pas le problème. Il cherche sans cesse à « renforcer l’engagement », expression revenant à l’envie dans la bouche de ses principaux responsables. Cela veut dire convaincre ses membres de venir plus souvent sur le réseau et de partager toujours plus de contenus.

La faiblesse du potentiel de croissance

Ses dernières innovations vont dans ce sens. Début septembre, il a ainsi modifié son algorithme EdgeRank dans le but d’afficher des éléments plus pertinents sur les fils d’actualités et limiter les spams. Depuis décembre, il propose de nouvelles fonctionnalités pour permettre à ses membres de mieux gérer leurs données personnelles. Avec Graph Search, encore en version beta, il cherche par ailleurs à prendre position sur le segment de la recherche.

L’enjeu est important pour Facebook : les utilisateurs américains sont de très loin les plus rentables. Ils ont en moyenne représenté 13,58 dollars de chiffre d’affaires l’an passé. C’est plus de deux fois supérieur au revenu par utilisateur généré en Europe (5,91 dollars). L’Asie (2, 35 dollars) et le reste du monde (1,84 dollar) sont encore plus loin derrière.

La société de Mark Zuckerberg doit aussi faire face à un ralentissement marqué de la croissance de sa base d’utilisateurs aux Etats-Unis (passée de 179 millions à « seulement » 193 millions sur l’année 2012). Car deux Américains sur trois possèdent déjà un compte, selon le Pew Research Center. Le potentiel de croissance est donc faible : 92% de ceux qui ne sont pas encore inscrits ne comptent pas le faire.

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Jérôme Marin (correspondant 01net à San Francisco)