Si toutes les industries sont touchées par la pénurie des semi-conducteurs, elles ne sont pas toutes égales devant le problème et le monde automobile est en train d’en faire les frais. En à peine douze heures, ce sont trois constructeurs majeurs – BMW, Ford et Honda – qui ont annoncé des mises à l’arrêt d’usines en citant explicitement la pénurie de puces. Rejoignant ainsi Jaguar, Land Rover, Nissan, Volvo, Mitsubishi et Toyota, qui avaient déjà fait de même quelques semaines auparavant.
Si la pénurie touche des champions de la tech comme Apple, qui a prévenu que la production de certains produits comme les iPad ou les Mac pourrait être touché, les retombées sont bien moins graves que pour les constructeurs auto. Parce qu’outre le fait que leurs marges soient inférieures, les car makers sont doublement handicapés dans cette course aux lignes de production de semi-conducteurs.
Selon un analyste interrogé par Bloomberg, l’approvisionnement est « un combat » de tous les jours, où chaque industriel doit faire comprendre à ses fournisseurs « qu’il est important pour lui ».
Le souci est qu’avec des volumes de puces à la fois bien plus faibles que ceux des industries « tech » et des processus de fabrication plus vieux avec peu de perspective d’augmentation des volumes, les constructeurs auto ne sont pas les mieux disant.
« Pour les fondeurs de semi-conducteurs, l’industrie automobile n’est pas perçue comme un client clé et cela place l’industrie automobile dans une position bien plus difficile pour garantir leurs approvisionnements », enfonce un second analyste.
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Avec des industriels comme Ford qui annoncent au moins 1,1 million de véhicules en moins par rapport aux prévisions – et un manque à gagner d’au moins 2,5 milliards de dollars ! – le tableau est sombre pour le monde auto.
Le problème est que l’horizon reste sombre.
« Le second trimestre va être encore plus dur que le premier », commente un analyste coréen. Ajoutant que « le problème de pénurie pourrait finalement durer plus longtemps (que prévu, ndr), peut-être même dans le courant dans l’année prochaine ».
La crise actuelle a au moins eu le bénéfice de faire comprendre aux géants de l’automobile la précarité de leur dépendance aux semi-conducteurs. Espérons pour eux qu’ils en tirent les conséquences.
Source : Bloomberg
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