Si du côté du grand public la tendance est aux boîtiers de plus en plus petits à pas cher, chez les pros, le sens du vent tourne vers les capteurs plein format. Avec son EOS 5D Canon avait su satisfaire nombre de photographes soucieux de bénéficier de la vraie focale de leurs objectifs dans un appareil moins imposant qu’un 1D Mark ou un D3, le haut de gamme de Nikon plein format, sorti l’an dernier. Aujourd’hui Nikon sort -enfin!- un petit frère pour le très encombrant (et très cher) D3, le D700. A peine plus gros qu’un D300, il reprends tous les points forts du D3 et va tenter de s’imposer face à un 5D déjà en fin de vie (on parle d’un successeur pour septembre).
Comme le D3, le D700 dispose d’un capteur plein format, appelé FX dans le jargon de Nikon. Pour comprendre l’intérêt de ce type de capteur il faut savoir que jusqu’à présent, l’immense majorité des capteurs (dits AP-X ou DX) applique un coefficient multiplicateur (de 1,6 à 1,33) à la focale de l’objectif : un 50 mm se retrouve être l’équivalent d’un 80 mm. On perd donc énormément en grand angle, ce qui avait le don de mécontenter les photographes qui avaient investi des fortunes dans ce type de matériel. Avec un capteur plein format plus de soucis : sa taille est équivalente à la surface originale d’une pellicule.
La résolution du capteur embarqué sur le D700 est la même que sur le D3 soit un bon 12,1 Mpix, couplé au processeur maison, l’Expeed, convertisseur analogique numérique en 14 bits et traitant les images en 16 bits. En clair : c’est du très bon matériel qui offre une grande profondeur de traitement. Profondeur qui s’étend à la plage de sensibilité, bornée de 200 à 6400 ISO en standard, poussée à 100-25600 ISO en mode étendu. Si les 100 ISO semblent normaux, ce sont bien évidemment les valeurs de 6400-12800 et 25600 qui interpellent. Mais il se pourrait que cela soit plus qu’un argument marketing : pour avoir vu les fichiers générés en 6400 ISO par un D3, la qualité impressionnante des rendus laisse à penser que ces modes ne relèvent pas de la fumisterie publicitaire (quand ils sont annoncés sur des machines sérieuses comme ces reflex haut de gamme).
On retrouve bien sûr les raffinements classiques tels que la visée par l’écran (Liveview), le nettoyage du capteur par vibration, la compatibilité avec la grande majorité des anciennes optiques Nikon de même que la robustesse légendaire des appareils de la marque nippone puisqu’à l’instar du D3, le D700 est tout de magnésium et de gomme caoutchoutée vêtu. Au rang des pertes, on passe a un verre de visée avec 95% de couverture (pour 100% sur le D3) ; le gain est un flash intégré, rarissime sinon inconnu sur les appareils pros.
Le D700 n’est pourvu que d’un seul port Compact Flash (toujours de rigueur chez les pros) lequel est accessible dans un compartiment beaucoup moins protégé que ce à quoi la marque nous avait habitué.
Comparé au D3, le D700 est plus petit, ne disposant pas de la poignée en dessous de l’appareil. Il peut néanmoins se faire aussi gros que le bœuf au moyen d’une poignée adéquate. Laquelle, en plus d’ajouter des boutons afin d’améliorer l’ergonomie de prise de vue verticale permet d’embarquer une seconde batterie, qui fait passer la cadence de shoot de 5 à 8 images par secondes.
Sur le papier, cette machine est LE challenger plein format que Nikon peut aligner face au 5D. Quelques écueils se dressent pourtant devant lui, surtout en ce qui concerne les indécis entre Canon et Nikon. D’une part le prix, puisqu’on peut trouver des 5D à 1600 euros et que le D700 arrive dès juillet à 2799 euros, boîtier nu. D’autre part, l’annonce théorique prochaine du successeur du 5D. Mais pour les fanatiques de Nikon, le D700 semble être, sur le papier, le plein format tant attendu. Rendez-vous dans le test pour vérifier tout ça!
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