Contre toute attente, Nicolas Sarkozy revient sur la taxe dite Google. Dans un entretien au Point, à paraître demain jeudi 15 mars 2012, dont les propos sont rapportés par L’Express, le candidat-président déclare que « les géants du Net devront également, au-delà de leur contribution au financement de la création et des réseaux, acquitter un impôt représentatif de leurs activités dans notre pays » en jugeant « inadmissible qu’ils réalisent un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars d’euros en France sans contribuer à l’impôt ».
Pour parvenir à faire payer les Google, Apple ou encore Amazon, Nicolas Sarkozy évoque « deux pistes sérieuses [qu’il veut] faire explorer concomitamment, aussi bien au niveau français qu’européen : une taxe sur la publicité en ligne et l’assujettissement à l’impôt sur les sociétés – quitte, dans ce dernier cas, – à renégocier certaines de nos conventions fiscales ».
Cela sonne comme un retour de la fameuse « taxe Google » sur l’achat d’espace publicitaire en ligne, qui avait été rejetée par le parlement l’année dernière. Mais aussi, et c’est plus ambitieux, de forcer les grandes sociétés du secteur high-tech à payer l’impôt sur les sociétés en France, même si celles-ci sont domiciliées à l’étranger.
Une annonce un peu surprenante à la lumière de l’entretien que nous avons pu avoir avec Benjamin Lancar, chargé de la nouvelle économie à l’UMP, qui nous indiquait que le principe d’une telle taxe « n’était pas dans les propositions de l’UMP, car nous la trouvons extrêmement anxiogène pour l’ensemble du secteur de l’économie numérique ».
Nicolas Sarkozy revient également dans cet entretien sur l’affaire Megaupload et a souhaité que les responsables de sites similaires soient poursuivis « comme l’a fait le parquet américain avec l’arrestation du fondateur de Megaupload dans sa villa bunkerisée en Nouvelle-Zélande. Rien ne ferait obstacle à ce que les autorités lancent une telle opération sur la base du délit de contrefaçon, qui est puni par nos lois de trois ans de prison et 300 000 euros d’amende – sans compter, bien entendu, les dommages et intérêts qui pourraient être exigés », plaide-t-il.
Google s’en mêle
Le géant de la recherche n’a visiblement que peu goûté les nouvelles propositions de M. Sarkozy. Dans un communiqué transmis à l’AFP, un porte-parole du groupe américain a rappelé l’importance du secteur Internet sur l’économie française, et a jugé que « cette contribution positive a de meilleures chances de se réaliser dans un environnement favorable à l’écosystème du Web en France et aux investissements dans ce secteur. Les politiques publiques devraient encourager plutôt qu’entraver ce potentiel de croissance. »
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