Voilà un moment déjà que l’opérateur avait fait part de ses ambitions boursières. Cette fois, ça y est. Neuf Cegetel vient de déposer un document d’introduction auprès de l’autorité des marchés financiers. Environ 20 % du capital
de la société devraient être ouverts au public.L’opération financière devrait être, selon le PDG du groupe de télécommunications, Jacques Veyrat, ‘ comparable à celle d’Aéroports de Paris ‘. L’opérateur alternatif espère dépasser le
succès d’Iliad, la maison mère de Free qui, au terme de son introduction en Bourse le 30 janvier 2004, était valorisée à 870 millions d’euros.Les ambitions de Neuf Cegetel ne semblent pas excessives. Ses résultats publiés dans son document d’introduction en font le deuxième opérateur français. En effet, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros
pour son exercie fiscal 2005, tandis que le chiffre d’affaires de la maison mère de Free s’élevait à 724,2 millions d’euros pour la même période. Sur le premier semestre de l’année, l’écart entre les deux concurrents se creuse, avec un
chiffre d’affaires de 1,4 milliard pour le groupe de Jacques Veyrat contre 448 millions d’euros pour celui de Michaël Boukobza.
Activité de gros à fortes marges
Son avance en termes de volume d’affaires, Neuf Cegetel la doit à ses services professionnels pour les entreprises et les opérateurs. Des pans d’activité absents chez Free. Avec son chiffre d’affaires de 668 millions d’euros
fin 2005, réalisé auprès des PME, des administrations et des grands comptes, le groupe détient une part de marché de 12,6 % d’après le cabinet d’études Gartner Dataquest, devant Colt et Completel. Il reste néanmoins loin derrière le
numéro 1 du secteur, France Télécom, qui compte plus de 75 % de part de marché sur l’Hexagone.Neuf Cegetel exerce également une activité de vente en gros auprès d’autres opérateurs. Parmi ses clients : Tele2 pour la voix ou encore AOL et Club-Internet pour une couverture DSL. ‘ La base de clients de
ce marché est composée d’opérateurs qui ne possèdent généralement pas de réseau suffisamment capillaire en France pour être à même de fournir l’ensemble de leurs services ‘, explique le document de base d’introduction. Le
chiffre d’affaires réalisé auprès des opérateurs s’est élevé à 664 millions d’euros fin 2005. C’est là que Neuf Cegetel assure ses plus grosses marges (différence entre le chiffre d’affaires et la consommation) avec 188 millions
d’euros.
En retard sur les abonnés ADSL
Sur la partie grand public téléphonie + ADSL, Gartner estime la part de marché du groupe à 6,7 %, en deuxième position derrière France Télécom. L’opérateur historique caracole en tête avec 76,9 % du marché national. Neuf
Cegetel doit sa position de dauphin à la téléphonie : il compte encore 1,9 million de clients pour la téléphonie classique sur le premier semestre 2006.En revanche, Free tient la dragée haute à Neuf Cegetel pour la fourniture d’accès à Internet. La filiale d’Iliad enregistre sur les six premiers mois de l’année 1,9 million d’abonnés, là ou Neuf Cegetel n’en attire que 1,4
million.Toutefois, ce dernier pourrait combler son retard instantanément, avec l’acquisition annoncée de l’activité fourniture d’accès d’AOL France. Celle-ci compte, d’après les estimations de l’AFP, quelque 500 000 abonnés. De quoi
atteindre sans peine les 2 millions de clients ADSL que vise Neuf Cegetel d’ici à la fin de l’année. Le même nombre que Free.Reste que, d’un point de vue financier, Iliad peut apparaître bien plus solide. La société, déjà bénéficiaire depuis plusieurs années, a enregistré un résultat net de 68 millions d’euros en 2005. Là où Neuf Cegetel en perdait
encore 129 millions. Il faut noter toutefois que, sur le premier semestre 2006, ce dernier enregistre des résultats positifs de 107 millions d’euros. Ils sont de 58 millions d’euros pour son éternel concurrent.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.