Il y a des innovations qui font coup double : des chercheurs du MIT, en partenariat avec des ingénieurs d’Analog Devices, ont mis au point un processeur basé sur le standard ouvert RISC-V à partir de nanotubes de carbone. La première prouesse tient dans l’usage de ces tout petits (nano) tubes de carbones, des semi-conducteurs naturels qui sont aussi performants que durs à maîtriser – production, agencement, etc. Avec la difficulté de réduire la finesse des circuits traditionnels (silicium) que rencontre actuellement l’industrie, les nanotubes de carbone sont l’une des voies possibles pour continuer la course à la miniaturisation.
Pour l’heure, le caractère expérimental de l’opération ne permet pas d’entasser des milliards de transistors : le processeur RV16X-NANO n’intègre que 14.000 transistors, tout juste de quoi exécuter des programmes très simple tel que le fameux « Hello World ».
L’autre intérêt du RV16X-NANO est sa conception interne qui s’appuie sur le jeu d’instructions RISC-V. En gestation depuis plusieurs années, RISC-V est un standard ouvert qui veut concurrencer ARM et qui a commencé à être adopté dans le design de puces simples. Le premier industriel à avoir produit en masse une puce RISC-V est Western Digital mais de plus gros acteurs pourraient s’en emparer à leur tour, tel que le chinois Huawei. Menacé d’interdiction d’utiliser l’architecture ARM qui est sous licence et dont certains brevets sont sous contrôle américain, Huawei a expressément cité RISC-V comme l’architecture potentielle de remplacement.
Avec 14.000 transistors dans une puce assemblée « à la main » dans un laboratoire, le RV16X-NANO n’est pas prêt de faire tourner un smartphone. Mais dans un futur pas si lointain, il se pourrait tout de même que les nanotubes de carbones et/ou l’architecture RISC-V commencent à se faire une place dans les objets du quotidien.
Source : Ars Technica via Nature
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