Première publication le 12 avril 2005La fibre optique se faufile dans les foyers parisiensCitéFibre veut proposer aux Parisiens un bouquet de services Internet, téléphonie et télévision via un réseau de fibre optique. Après Erenis, c’est le deuxième opérateur à s’appuyer sur cette technologie à
Paris.La course au haut-débit continue. Après la transmission par la paire de cuivre téléphonique propre à l’ADSL, l’ADSL2+ ou encore au
VDSL actuellement testé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) par France Télécom, voici que CitéFibre souhaite déployer un réseau en fibre optique capable d’atteindre les
100 Mbit/s jusque dans les foyers des habitants de la capitale, avec la technologie dite du FTTH (Fiber To The Home).Selon les informations révélées par la Lettre des télécommunications du groupe Les Échos, CitéFibre serait soutenu par le fonds privé Nicominvest, qui aurait pris la majorité du capital en échange d’un apport
de 860 000 euros.
100 Mbit/s sortis des égouts
Pour se démarquer totalement de France Télécom, CitéFibre a pris le parti de déployer sa propre infrastructure au travers du réseau d’égouts de la ville de Paris. 140 kilomètres de fibres auraient ainsi été installés sous le
sol parisien. Mais pour bénéficier d’un débit maximal de 100 Mbit/s et d’un débit minimal garanti de 10 Mbit/s, il en coûterait aux particuliers 150 ? de frais de raccordement, plus 70 ?
d’abonnement mensuel.L’accès Internet de CitéFibre s’accompagnerait de services de téléphonie, de télévision (incluant la TNT), de vidéo à la demande et de jeux vidéo.CitéFibre n’est pas le premier opérateur à jouer la carte de la fibre optique sur le marché grand public. Venant d’obtenir le label ‘ Parvi ‘ (Paris ville numérique), l’opérateur Erenis
propose ses services depuis plusieurs mois déjà. Mais avec une approche sensiblement différente. S’il utilise également les égouts pour installer sa propre fibre optique ou utiliser celle de Completel ou de Naxos, son réseau s’arrête à
l’entrée des tours ou immeubles raccordés. C’est la technologie dite du FTTB (Fiber To The Building). La desserte des appartements est ensuite assurée par VDSL, via des lignes à fil de cuivre ou des câbles Ethernet
posés par Erenis.‘ Nous avons ainsi connecté 20 000 logements dans 10 arrondissements périphériques (du 10e au 20e), avec des débits de 30 Mbit/s, puis de
60 Mbit/s dès le mois de juin ‘, précise Frédéric Boutissou, directeur général d’Eneris.
Le très haut débit, un ‘ effet marketing ‘
Face à cette course au débit, les usages pertinents semblent avoir du mal à suivre. Ancien directeur commercial du cabinet télécoms Network Immo (un prestataire technique d’opérateurs comme Erenis), Sylvain Mazzolini reste
circonspect : ‘ En général, dès que les clients obtiennent du 2 Mbit/s, ils s’estiment satisfaits. L’accès au très haut débit fonctionne plus comme un effet marketing, sans véritable utilité
aujourd’hui. Il faudra attendre la généralisation de la vidéo à la demande ou de la télésurveillance pour cela prenne un sens .’La communauté d’agglomérations de Pau-Pyrénées, aujourd’hui la seule collectivité française à s’être dotée d’un réseau FTTH, semble en faire les frais. Interrogé sur le nombre d’abonnés particuliers et
professionnels et sur leur utilisation des services FTTH, Jean-Pierre Jambès, directeur de Pau Broadband Country, répond sèchement : ‘ C’est une question à laquelle il est difficile de
répondre ‘ [sic], avant de raccrocher aussitôt. Signe d’un malaise ? Selon la Lettre des télécommunications des Échos, il n’y aurait pour l’instant que 300 Palois abonnés à
l’offre de 100 Mbit/s, pour un réseau dont l’installation coûtera, au final, entre 15 et 16 millions d’euros…
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