L’industrie est encore loin d’être au rendez-vous des lunettes de réalité augmentée. Malgré des poches bien pleines et sept ans de développement, Apple n’a pas pu faire mieux que le Vision Pro, un casque qui représente à l’heure actuelle la crème de la crème des technologies de réalité mixte. Meta est dans la même situation : la bonne volonté et les dollars ne permettent toujours pas de concevoir ce qui n’est encore qu’un rêve, à savoir des lunettes légères et socialement plus acceptables qu’un gros casque.
Des écrans très compliqués à développer
La feuille de route de Meta, qu’on connait depuis l’an dernier, indiquait que la première paire de lunettes AR — nom de code Artemis — du constructeur était prévue pour 2027. Il n’y a pas de changement dans la date, en revanche l’ambition technique a reculé d’un cran ou deux. Meta voulait en effet intégrer dans ces lunettes une paire d’écrans microLED, une technologie qui offre un contraste élevé, une grande gamme de couleurs et surtout, une très bonne luminosité.
Ces écrans devaient être conçus par Plessey, un fournisseur anglais spécialisé dans ce type de technologies, avec qui Meta travaille depuis trois ans. Malheureusement, Plessey ne serait pas parvenu à atteindre la luminosité attendue, selon le média The Information. C’est pourtant indispensable pour l’affichage d’objets virtuels dans l’environnement de l’utilisateur dans des environnements très lumineux.
À la place du microLED, Meta aurait jeté son dévolu sur le Liquid Crystal on Silicon (LCoS), une technologie utilisée dans les projecteurs depuis les années 90. Eux aussi pêchent par une luminosité un peu faiblarde, mais il faudra faire avec ! Autre compromis, Artemis intégrerait un composant guidant les ondes lumineuses vers les yeux qui limiterait le champ de vision à 50 degrés. À l’origine, le propriétaire de Facebook avait l’intention d’utiliser du carbure de silicium qui permet un champ de vision de 70 degrés.
Cela veut dire que ces lunettes de réalité augmentée auraient des caractéristiques techniques finalement assez proches des produits que l’on peut acheter dès aujourd’hui (l’HoloLens et le Magic Leap One ont aussi un champ de vision de 50 degrés). Sauf que l’appareil de Meta n’est prévu que dans cinq ans… Cela laisse tout de même à l’entreprise un peu de temps pour serrer les boulons avec Plessey, c’est pourquoi cette rumeur est à prendre avec précaution.
La prudence est d’autant plus de mise que The Information assure qu’une version de ces lunettes pour les développeurs, qui doit sortir dès l’année prochaine, embarquera bel et bien des écrans microLED et un guide d’ondes en carbure de silicium (donc avec un champ de vision de 70 degrés). Ces lunettes ne seront pas complètement autonomes : elles s’accompagneront d’un boîtier contenant une batterie, une zone tactile et une puce 5G. Meta aurait cependant décidé de retirer le LiDAR prévu à l’origine pour analyser l’environnement.
Le Quest Pro n’en aurait plus pour très longtemps à vivre
Meta n’aurait guère plus de chance du côté de sa gamme de casques de réalité virtuelle Quest. La version Pro, lancée en octobre dernier, serait déjà en fin de vie. Le constructeur arrêtera la fabrication de ce modèle dès l’épuisement des composants, selon le même site, et la deuxième génération qui était dans les tuyaux ne verrait pas le jour non plus. Avec le Quest Pro, Meta a voulu monter en gamme en s’adressant aux professionnels et aux entreprises, ce qui justifiait le prix salé de 1 799 €. Quelques mois après son lancement, en mars, le constructeur réduisait le tarif de 33 %, soit 1 199 €. Malgré ce rabais spectaculaire, les résultats n’auraient pas été à la hauteur de ce qu’en attendait Meta.
Meta miserait maintenant tout sur le Quest 2 et surtout sur le Quest 3, qui a été présenté début juin histoire de couper l’herbe sous le pied d’Apple et de son Vision Pro. Ce nouveau casque, version haut de gamme et plus puissante du Quest 2, sortira dans le courant de l’automne.
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Source : The Information
