Tué en pleine gloire, Megaupload, auquel certains chiffres attribuaient 4 % du trafic mondial, a été fermé par la justice américaine en même temps qu’une grosse douzaine d’autres sites du même genre.
Alors que les projets de loi Sopa et Pipa semblent être en train de perdre le soutien de bon nombre de législateurs américains, la fermeture de ces services est autant un acte de justice qu’un symbole lourd. Les Etats-Unis prouvent ainsi qu’ils ont, sans Sopa ni Pipa, les armes pour altérer Internet de manière significative. Ils prouvent également leur volonté de faire respecter les droits du copyright. Quitte à priver des utilisateurs respectueux de la loi d’un outil de partage. Il en existe, même s’ils ne sont pas majoritaires.
Internet contre-attaque
Evidemment, les hacktivistes à travers le monde se sont immédiatement mobilisés. « FBI.gov TANGO DOWN », pouvait-on lire sur le compte Twitter des Anonymous. Et de fait, de nombreux sites du gouvernement fédéral américain ainsi que les sites de quelques acteurs comme Vivendi sont tombés, inaccessibles plus ou moins longtemps, victimes d’attaques en déni de service.
Au fil d’une opération qui a regroupé 5 600 participants, un record selon le compte Twitter des Anonymous, les hacktivistes ont fait parler la poudre. L’Internet contre-attaque déclaraient sobrement les Anonymous, encore eux.
Partout sur le Web, des forums s’enflamment et l’on y tient des propos courroucés : « Ils ont déclaré la World War Web », lit-on sur de nombreux blogs et fils Twitter de hackers ou d’internautes agacés.
Les hacktivistes, mobilisés et échauffés par les projets de loi américains, dont l’étude au Sénat semble avoir été reportée par le chef de la majorité, ont donc réagi fermement face à une démonstration de force des Etats-Unis. Mais, comme le souligne justement la Quadrature du Net, cette affaire prouve également la fragilité du modèle centralisé.
La relève
A peine quelques heures après la mort du roi Megaupload, des dizaines de messages sur Twitter et sur des forums spécialisés annonçaient son retour. D’autres pointaient vers de nouveaux sites de partage du même type. Des dizaines de remplaçants prêts à enfiler les chaussures de leur prédécesseur. Certains mis en place par des hackers, d’autres par des personnes plus attirées par la possibilité de récupérer des coordonnées bancaires – attention au phishing. Et c’est bien entendu sans compter sur les autres services de partage de fichiers qui, pour l’instant, sont passés entre les mailles du filet. Megaupload est mort, comme Napster avant lui, mais le téléchargement continue…
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